Adversum - Vama Marga
Chronique
Adversum Vama Marga
Cette fin d’année est décidément placée sous le signe du doom dans toutes ses formes. C’est cette fois-ci au tour des Allemands d’Adversum de nous présenter leur dernier-né, Vama Marga.
Le combo allemand n’est pas des plus connus. Né en 2017, il a pourtant enchainé deux albums longues durées coup sur coup, en 2018 et 2019. Vama Marga est ainsi le troisième, juste accompagné l’an passé d’un single. Le combo propose un funeral doom assez atypique mais bien construit et, finalement, plutôt pertinent.
Etrange dans sa conception – 10 titres, 52 minutes, une moyenne sous les 6 minutes - Vama Marga l’est également dans son approche du style. Très mélodiques, assez aériens, les deux premiers morceaux, Exordium et Emanation donnent le ton d’un album plutôt lumineux en dépit du style pratiqué. Si la voix est naturellement abyssale, le rythme comme la musique traduisent une mélancolie agréable, légèrement aérienne on l’a dit, non dénuée de menace mais toujours très déliée, très claire. Le son est doux, enveloppant et bien adapté.
Adversum bâtit son funeral doom sur une progression intelligente, faite de détours subtils et de petits arrangements ou cassures habiles (le pont central sur Emanation, presque oriental ; le départ brutal de Sinistrum avant un retour au calme atmosphérique ; les variations sur Feind ; le final très mélodique de VOAD).
Les titres sont très variés. Leur durée évite l’ennui. Le combo use en outre d’interludes instrumentaux de bonne facture qui offrent des respirations mais relancent également l’album dans des directions un peu différentes. Si Exordium, qui ouvre l’album, donne le ton global de Vama Marga, Parinama permet de basculer vers la seconde moitié de l’album, plus sombre (Feind, trainant et visqueux). Plus systématiquement, chaque morceau plus long se verra affubler d’un instrumental très court, comme pour l’individualiser ou marquer un relief spécifique (Antisphere avant VOAD ; Retrograde avant la pièce maitresse : Vindex). Loin de faire retomber le rythme, ces interludes « isolent » réellement les titres phares pour mieux les exposer, les faire ressortir. Vindex, notamment, le morceau phare, intervient presque en bout de course avec ses accents Mounrful Congregation et ressort magnifiquement de l’album grâce à l’interlude douce que constitue Retrograde.
Adversum ne révolutionne pas le funeral doom mais là n’est ni la question, ni l’intérêt. Vama Marga est un album de très belle facture qui fera sans nul doute le bonheur des amateurs du style en manque de groupe réellement captivants.
| Raziel 29 Décembre 2023 - 388 lectures |
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