Steel Bearing Hand - Slay In Hell
Chronique
Steel Bearing Hand Slay In Hell
En dépit d’une formation qui remonte tout de même à plus de dix ans et un genre pratiqué tout à fait dans mes cordes, je n’avais encore jamais entendu parler de Steel Bearing Hand avant que le label californien Carbonized Records (Mortuous, Socioclast, Chthonic Deity, Hallucinator, Funeral Leech...) s’en mêle et me mette le nez dedans. Ce dernier n’a d’ailleurs pas eu trop à me forcer dans la mesure où l’artwork ultra Metal signé Ryudha Saputra aka Vrugarthdoom aurait certainement suffit à m’y faire plonger.
Formé en 2009 sous le nom de Live By The Sword, le groupe originaire de Dallas choisira pourtant de changer de patronyme dès l’année suivante, optant ainsi pour celui de Steel Bearing Hand. Après deux démos et un EP, les Américains enchaînent naturellement avec la sortie de leur premier album éponyme sous les bannières des labels Razorback Records, Unholy Anarchy Records et Cimmerian Strength Productions. Plombé malheureusement par quelques soucis de line-up, le groupe se voit alors contraint de lever le pied. Il faudra six ans à Steel Bearing Hand pour accoucher enfin d’une suite avec la sortie en avril dernier de Slay In Hell, deuxième album chaud bouillant qui me ferait presque regretter d’avoir découvert le groupe si tardivement (oui, presque, parce que je n’ai pas encore écouté ce fameux premier album...).
Si la scène texane s’est toujours montrée plus modeste que celles des côtes est et ouest, elle n’en reste pas moins l’une des plus intéressantes des États-Unis et cela depuis déjà la fin des années 80 avec notamment des formations telles que Rigor Mortis, Devastation, Gammacide, D.R.I., Pantera et quelques autres encore. Aujourd’hui encore, le Texas reste un vivier majeur dans des genres allant évidemment du Death Metal (Devourment, Blaspherian, Imprecation...) au Thrash / Crossover (Iron Age, Power Trip...), en passant par le Heavy Metal (Eternal Champion, Graven Rite...) et d’autres que j’oublie... En ce qui concerne Steel Bearing Hand, celui-ci pratique un savoureux mélange de Death Metal et de Thrash. Une formule qui sur le papier ne laisse pas beaucoup de place à l’improvisation mais à laquelle le groupe a su insuffler de quoi tirer son épingle du jeu et se faire remarquer.
Pourtant, les Texans n’ont pas pris ici d’énormes risques ni cherchés à proposer des choses incroyables sortant de l’ordinaire mais juste à s’accommoder de l’existant en y apportant une touche bien à eux. Cette touche ce sont ces solos et autres leads mélodiques qui tiennent dans chacune des six compositions une place importante pour ne pas dire majeure. Alors évidemment, le Thrash est un genre qui par nature ce prête extrêmement bien à ce genre d’exercice mais pour le coup, c’est ce qui d’emblée m’a agréablement surpris lors de ma première écoute de Slay In Hell. Car sans tomber dans la démonstration vide de sens, Steel Bearing Head va effectivement illuminer son Death / Thrash de fulgurances mélodiques toutes plus réjouissantes les unes que les autres. Difficiles si l’on aime l’exercice de rester de marbre face à ces moments de grâce dispensés par le guitariste Wyatt Burton dont le feeling et le toucher (probablement hérités de l’écurie Schrapnel Records vue comme ça fuse par moment) ont sérieusement de quoi donner la chaire de poule ("Command Of The Infernal Exarch" à 2:22, "Tombspawn" à 2:46, "Per Tenebras Ad Lucem" à 3:13, "Til Death And Beyond" à 5:29, "Ensanguined" à 8:05, 8:58 et 9:37).
Au-delà de ces excellents solos, le Death / Thrash de Steel Bearing Hand brille également par un riffing tout aussi convaincant et une section rythmique naturellement loin d’être feignante. Amateur de shreds, les Texans vont ici vous régaler avec tout un tas de riffs en feu exécutés évidemment à toute berzingue, de ceux capables de vous dévisser la tête à force de headbanger tel un demeuré. Histoire d’être clair sur leurs intentions, les Américains n’y vont pas par quatre chemin et posent d’emblée les bases de leur Death / Thrash ultra virulent le temps d’un "Command Of The Infernal Exarch" qui porte plutôt bien son nom. S’il s’agit du morceau le plus court de l’album avec ses trois minutes et trente et une secondes, l’intensité n’en reste pas moins le maitre mot par la suite. De "Lich Gate" à "Per Tenebras Ad Lucem" en passant par "Til Death And Beyond" ou "Ensanguined", tous ces titres possèdent ce genre moments impitoyables menés tête dans le guidon sur fond de tchouka-tchouka et autres tapis de double bien viriles. Pour autant, Slay In Hell est un album qui ne manque pas de relief grâce à ces influences Death Metal évidentes que le groupe texan va notamment distiller lors de séquences mid-tempo beaucoup plus lourdes et écrasantes. C’est le cas notamment sur "Tombspawn" et ses allures tarabiscotés et groovy évoquant Blood Incantation ou Tomb Mold et "Ensanguined" qui flirte quant à lui allègrement avec le Death / Doom pendant près de huit minutes avant de changer de cap comme pour mieux relâcher la pression.
Si le Death / Thrash est un genre qui laisse généralement peu de latitudes pour s’exprimer avec originalité, cela n’a pourtant pas empêché les Texans de Steel Bearing Hand d’offrir avec Slay In Hell un album capable d’apporter juste ce qu’il faut de fraîcheur sans pour autant trahir les fondations sur lesquelles il repose. Une chose est sûre, l’album ne manque pas d’atouts pour convaincre. De ces riffs Thrash impitoyables à cette intensité quasi-permanente en passant par ces solos bourrés de feeling et ces accointances Death (/ Doom) évidentes, il n’y a que matière à se réjouir ici. Vous voilà donc prévenu, s’agirait maintenant d’écouter tout ça et, comme moi, de passer à la caisse. À bon entendeur, salut !
| AxGxB 29 Juillet 2021 - 1132 lectures |
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