chargement...
Remontez pour accéder au menu
125 visiteurs :: Invité  » se connecter

Tardus Mortem - Engulfed In Pestilent Darkness

Chronique

Tardus Mortem Engulfed In Pestilent Darkness
A l’heure actuelle où tout n’est que tape-à-l’œil de mauvais goût, narcissisme exacerbé, autotune insupportable et autres débilités mises en avant pour demeurés mentaux… il est de bon ton de revenir aux sources et vers une simplicité bienvenue qui nous replonge à une époque bénie où les fléaux sociaux ne nous pourrissaient pas la vie, et où nous n’étions pas abreuvés d’informations superficielles et inutiles à longueur de journée. Alors quand on est une jeune formation et qu’on décide pour son premier long-format d’offrir quelque chose d’ultra-primitif et de limite cradingue on ne peut qu’applaudir des deux mains, tant le choix est osé à notre époque où les productions boostées aux amphétamines et au plastique tupperware ont pris le pas sur la chaleur humaine et le rendu naturel des amplis. C’est vers cela que s’est lancé ce jeune quatuor (devenu depuis peu un trio) originaire de Glamsbjerg au Danemark qui nous balance durant cinquante minutes un Death Metal putride et glauquissime qui sent bon la fin des années 80 et le début des 90’s en lorgnant autant du côté de ses voisins Suédois avec NIHILIST et GRAVE, qu’outre-Atlantique avec INCANTATION et AUTOPSY. Car si musicalement on retrouve facilement les ambiances primitives de ces grands noms ce qui marque surtout c’est cet enregistrement à l’ancienne au son presque d’une Démo de l’époque, donnant la sensation d’avoir été mise en boîte en une seule prise et à l’arrache dans le studio de répét’. Ceci va amener de fait un côté amateur pas dégueulasse du tout de par sa maîtrise conjuguée aux nombreux changements de rythmes et aux compositions à rallonge.

Car ne descendant jamais sous les cinq minutes celles-ci vont donner la sensation d’être un mur du son hermétique et désespéré à la noirceur absolue, et au sentiment d’oppression perpétuel. Si tout cela voit aujourd’hui la lumière du jour et des bacs ceci n’était pourtant pas gagné vu que cet opus est sorti originellement il y’a dix-huit mois de cela sur une toute petite structure indépendante Danoise, et que grâce à ses compatriotes d’Emanzipation Records il a aujourd’hui la chance de bénéficier d’une visibilité bien plus importante, et l’on ne peut que saluer le choix du label de l’avoir mis sur son catalogue. Il aurait été dommage en effet que la musique du groupe reste à jamais ou presque coincée dans les limbes de l’underground le plus profond et impénétrable, tant ce qui est proposé ici ne va pas être de tout repos car on va être embarqué vers quelque chose qui ne laissera pas indemne de par ses ambiances opaques et sa furie sonore débridée. Dès la fin de l’introduction où l’on se croirait embarqué dans un vieux film d’horreur typique de cette époque (entre la saga des « Freddy » et « Candyman »), via ses nombreux cris d’effroi en arrière-plan qui mettent en condition l’auditeur, l’ensemble ne va ensuite jamais baisser en intensité vu qu’il maîtrise autant la furia et la vitesse que les passages plus lents et rampants.

Si l’entité sait montrer une facette radicale et débridée sans temps mort via les assez courts et redoutables « Travelling Through The Dimensions Of Darkness » et « As Life Ends » (qui ne débandent pratiquement pas sur la durée), elle prouve néanmoins qu’elle sait jouer sur l’alternance entre les passages plus lourds et étouffants. Ce schéma de varier la rythmique est d’ailleurs présent en permanence de façon plus ou moins importante, notamment lors du démarrage de l’album qui mise lui-aussi sur le grand écart via les excellents « It Comes From The Darkened Obscurity », « Transcending The Human Form Through An Ascending Transmorphism » et « The Conclusion Of Non-Existence (Embracing The Infinite Nothingness) », aussi à rallonge que leurs titres (et d’une facilité incroyable à mémoriser…). Ici les blasts déchaînés et continus s’effacent de manière plus ou moins récurrente afin de laisser la place à de longs passages Doom grassouillets où l’on se surprend à remuer la tête au milieu de cet amas informe d’où il semble impossible de s’échapper, et où se créé un mur du son impossible à déchiffrer… surtout avec cette ambiance brute de décoffrage qui laisse la part belle aux passages instrumentaux. D’ailleurs afin de densifier encore un peu plus leur propos deux des membres amènent leur propre voix, et si elles sont toutes aussi caverneuses les unes que les autres elles possèdent cependant une tessiture différente qui permettent ainsi de créer un autre sentiment de peur au milieu du chaos ambiant, et dont les nombreux leads légèrement mélodiques et joués à l’arrache permettent d’entrevoir un soupçon de lumière. Ce côté où l’opacité s’efface légèrement apparaît sur l’entêtant et dynamique « Engulfed In Pestilent Darkness » où toute la panoplie des nordiques est ici présente, mais où les ténèbres et nuages semblent se fendre doucement pour amener une éclaircie qui hésite cependant à poindre le bout de son nez. D’ailleurs cette dernière sera définitivement absente de la conclusion « Tardum Spiritum Affert Ut Mortem » où entre une partie centrale d’où émerge le chaos total qu’il soit posé ou explosif (les extrémités voient l’apparition d’arpèges doux mais glaciaux), tout comme des zébrures et coupures à travers le ciel afin de signifier le calme avant et après la tempête toute proche.

Du coup même si on pourra reprocher à l’ensemble de se répéter sur la durée et d’être relativement interchangeable au niveau des plans de chaque instrument (dont il est parfois difficile de faire émerger un passage plus qu’un autre), il n’en reste pas moins que ce premier jet est une totale réussite qui suinte la mort par tous les pores (vu que ça parle majoritairement de scènes gores et de zombies… il n’y a donc rien de plus logique) et qui fait preuve d’une démarche à la sincérité absolue, ce qui se fait de plus en plus rare. Alors ça tombe parfois un peu comme un cheveu sur la soupe, ça s’étire sans doute inutilement et ça aurait gagné en accroche en allant plus à l’essentiel, mais il ne faut cependant pas occulter la qualité générale de l’ensemble à l’écriture fluide et sobre, qui ne s’encombre pas de futilités. Comme quoi la nouvelle scène Danoise a encore plus d’un tour dans son sac et voit émerger de partout nombre de jeunes loups prêts à en découdre et qui ont comme ambition principale de perpétuer l’héritage des vétérans, en continuant à le faire vivre de façon intensive et passionnée, et on ne va pas s’en plaindre !

DONNEZ VOTRE AVIS

Vous devez être enregistré(e) et connecté(e) pour participer.

AJOUTER UN COMMENTAIRE

 
Vous devez être enregistré(e) et connecté(e) pour participer.
Tardus Mortem
notes
Chroniqueur : 7.5/10
Lecteurs :   -
Webzines :   -

plus d'infos sur
Tardus Mortem
Tardus Mortem
Death Metal - 2015 - Danemark
  

tracklist
01.   In Purgatorial Depths
02.   It Comes From The Darkened Obscurity
03.   Transcending The Human Form Through An Ascending Transmorphism
04.   The Conclusion Of Non-Existence (Embracing The Infinite Nothingness)
05.   Interlude
06.   Engulfed In Pestilent Darkness
07.   Traveling Through The Dimensions Of Darkness
08.   As Life Ends
09.   Tardum Spiritum Affert Ut Mortem

Durée : 50 minutes

line up
parution
28 Mai 2021

voir aussi
Tardus Mortem
Tardus Mortem
Armageddon

2021 - Emanzipation Productions
  

Essayez aussi
Vacivus
Vacivus
Temple Of The Abyss

2017 - Profound Lore Records
  
Death Reich
Death Reich
Disharmony

2023 - Non Serviam Records
  
God Macabre
God Macabre
The Winterlong

1993 - Mangled Beyond Recognition
  
Apocryphetic
Apocryphetic
Heir To The Cosmos

2020 - Sunshine Ward Recordings
  
Koffin
Koffin
Nailed Into The Coffin (Démo)

2020 - Strok Records
  

At The Gates
At War With Reality
Lire la chronique
High On Fire
Cometh the Storm
Lire la chronique
Necrodeath
Arimortis
Lire la chronique
Under Assault
Deadly Experiments
Lire la chronique
High On Fire
Death Is This Communion
Lire la chronique
La photo mystère du 2 Mars 2025
Jouer à la Photo mystère
Destabilizer
Monopoly on Violence
Lire la chronique
Herakleion
Necroverse (EP)
Lire la chronique
Synaptic
Enter the Void
Lire la chronique
Obscura Tour 2025
Gorod + Obscura + Skeletal ...
Lire le live report
Colisevm European Tour 2025
Iceland + Light of Dark + P...
Lire le live report
Pandemic
Phantoms
Lire la chronique
High On Fire
Blessed Black Wings
Lire la chronique
La photo mystère du 16 Février 2025
Jouer à la Photo mystère
Hazzerd
The 3rd Dimension
Lire la chronique
Bomber
Cages and Windows
Lire la chronique
Violent Definition
Progressive Obsoletion
Lire la chronique
Cattle Decapitation + Revocation + Vulvodynia + Shadow of Intent
Lire le live report
Bilan 2024
Lire le bilan
Entretien avec EXOCRINE
Lire le podcast
La photo mystère du 1 Février 2025
Jouer à la Photo mystère
Entretien avec CIRCLES OV HELL
Lire le podcast
Entretien avec Julien Truchan (BENIGHTED)
Lire le podcast
Donor
Triangle of the Lost (Rééd.)
Lire la chronique
La photo mystère du 16 Janvier 2025
Jouer à la Photo mystère
DeadlySins
Age of Revelation
Lire la chronique
Deadspeak
Plagues Of Sulfur Bound
Lire la chronique
La photo mystère du 1 Janvier 2025
Jouer à la Photo mystère
Disarray
Religious Disease
Lire la chronique
Loudblast
Altering Fates And Destinies
Lire la chronique
Agressor
Symposium of Rebirth
Lire la chronique