Hecatomb - Horrid Invocations
Chronique
Hecatomb Horrid Invocations (Démo)
Je profite de l’été déjà bien entamé pour rattraper un peu de mon retard concernant ces chroniques dont tout le monde se fout, celles qui de toute façon dans dix ans n’aurons pas fait plus de trois ou quatre cent lectures et cela pour tout un tas de raisons souvent un brin frustrantes et incompréhensibles (formats peu plébiscités, formations obscures et méconnues, illustrations peu engageantes...). Aussi, il y a effectivement peu de chances pour que le groupe dont je vais vous parler aujourd’hui suscite un véritable intérêt auprès de vous, chers lecteurs, qui en plein mois d’août êtes pourtant encore là à nous lire plus ou moins assidument. Tant pis, cela ne m’empêchera pas de continuer à noircir mes pages blanches de mes gribouillis plus ou moins intéressants.
Présenté sur Metal Archives comme un projet australien, Hecatomb est pourtant la réunion d’un Norvégien bien connu puisque derrière le pseudonyme de Maggressor se cache en effet un certain Magnus Garathun. Si pourtant ce nom ne vous dit rien, sachez que le garçon n’en est pas à son premier coup d’essai puisqu’il joue en parallèle chez Abhorration et Mion’s Hill et qu’il a également passé quelques années au sein des excellents et regrettés Condor. Occupé ici à tenir le chant, la guitare, la basse et la batterie, ce dernier est tout de même accompagné par un deuxième larron en la personne de Rick Warkill. Un Australien préposé à la seconde guitare et qui à l’inverse de son collègue ne dispose pas d’un curriculum-vitae aussi ronflant.
Sortie en mars 2020 avec les moyens du bord, cette unique démo aura finalement réussie à taper dans l’oeil et les oreilles du label irlandais Invictus Productions qui s’est dit à juste titre qu’il serait tout de même dommage de ne pas la diffuser à plus grande échelle. Proposée dès lors en CD et en vinyle et bénéficiant d’un circuit de promotion et de distribution bien plus conséquent, celle-ci n’a pas manqué de tomber dans les oreilles de ceux disposés à se délecter de ce genre de Death / Black / Thrash pour le moins primitif et virulent.
Intitulée Horrid Invocations, cette première démo à déjà pour elle un logo ultra-cool qui suffirait presque à faire adhérer aux propos d’Hecatomb sans même avoir glissé une oreille attentive à la musique du duo. Heureusement, les deux garçons savent y faire et n’auront alors aucun mal à convaincre au-delà de l’aspect purement graphique de cette modeste première contribution. Enregistrés entre 2018 et 2020 entre Melbourne et Oslo, ces cinq titres (quatre pour la version initiale éditée par le groupe lui-même) bénéficient d’une production dépouillée et minimaliste naturellement taillée pour ce genre de formule particulièrement bas du front à laquelle a choisi d’adhérer pleinement Hecatomb. Une production au service d’une musique foutraque et particulièrement intense qui n’entend pas beaucoup lever le pied mais plutôt mettre l’accent sur le caractère hautement inflammable de l’ensemble. Guitares abrasives et riffs vicieux exécutés le couteau entre les dents, batterie dépouillée et survoltée qui bien évidemment ne manque pas d’allant, basse ultra saturée à la précision pour le moins hasardeuse, hurlements abrasifs complètement possédés... Non, on ne peut pas dire qu’Hecatomb révolutionne quoi que ce soit mais l’énergie et l’efficacité dont il fait preuve ici suffit encore une fois à compenser tout le reste à commencer par ce manque évident d’originalité. De toute façons qu’attendre de plus d’un groupe qui a choisi de mélanger Death Metal primitif dans sa forme la plus virulente et Black / Thrash furieux et intense ? Eh bien rien de plus que ce qui nous est proposé ici par Hecatomb qui a bien compris comment faire parler la poudre.
Bref, menant ses attaques avec le couteau entre les dents, n’abdiquant jamais ou qu’en de très rares occasions comme sur ce dernier titre qui a donné son nom à cette première démo et où le duo va effectivement quelque peu lever le pied (en tout cas sur la première partie) en comparaison des quatre titres précédents mais cela sans pour autant perdre ne serait-ce qu’un soupçon de cette hargne qui le caractérise, Hecatomb fait en l’espace de quinze minutes fortes impressions. Bien sûr, les pisses-vinaigres iront se lamenter sur la teneur limitée de ces riffs à trois notes, sur ce caractère bordélique et probablement trop décousu pour leurs esprits bornés ainsi que sur ce sentiment de linéarité qui, avouons-le, est ici bien installé mais tant pis pour eux. Les autres, ceux capables de se délecter de ce genre de formule excessive, ne manqueront pas de prendre du plaisir à l’écoute de cette première démo qui mériterait une suite digne de ce nom.
| AxGxB 28 Août 2023 - 470 lectures |
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