Le bombardement infernal
Hellbrigade de l'an 2000 est passé, il a su démontrer un Centinex rajeuni et des plus dévastateurs. L'armée suédoise (au line-up identique) souhaite toujours continuer en ce sens, c'est-à-dire, larguer un death metal noir aux accents mélodiques et thrashy pour annihiler nos tympans. Un an plus tard, le groupe signera enfin sur un label international imposant (qui rééditera une grande partie de leur discographie), les Anglais de Candlelight Records, puis il enchaînera l'enregistrement de son sixième album
Diabolical Desolation (encore une fois au Black Lounge Studio de Jonas Kjellgren).
Si vous vous étiez délectés du nucléaire
Hellbrigade et que vous avez lu ma chronique liée (une personne bien en somme), il suffira alors simplement de reprendre les adjectifs qui décrivaient la bête. Centinex ne fait en effet qu'affûter son death metal ravageur. Là ou le précédent disque sonnait peut-être parfois trop simpliste dans ses compositions, les Scandinaves vont clairement fignoler leurs munitions. Les titres paraissent donc plus fouillés et plus techniques tout en restant dans leur leitmotiv « ramasse tes chicos » aux riffs absolument imparables (« Soul Crusher » au timbre de Jonas, « On Violent Soil » ou « The Bloodine ») et à la production nettement plus imposante. Un nouveau Centinex commence à se faire sentir (
Hellbrigade posait déjà un pied derrière la ligne), plus « catchy » et assez orienté death/thrash. Ainsi des riffs incisifs de l'école At The Gates et un lot de mélodies conséquent iront s'ajouter à la purée des Suédois. Le guitariste Kenneth Wiklund n'a plus autant la main qu'avant et Jonas Kjellgren (Carnal Forge) n'y est certainement pas étranger. Ses soli sont d'ailleurs somptueux (l'intro en tapping du titre éponyme ou le monstrueux « Spawned To Destroy ») ! Heureusement ce penchant plutôt conformiste et arrivant à saturation à l'époque ne domine pas ce
Diabolical Desolation.
Comme à leur habitude depuis les prémices « nineties » de Centinex (1994 pour être exact), l'auditeur retrouvera avec plaisir cette atmosphère (clairement sous-exploitée) toujours aussi sombre et intense à la limite du death/black. Certains riffs iront littéralement vous empoigner la tripaille (titre éponyme), embellis de quelques nappes de claviers discrètes ou de divers samples dont celui de Charles Manson sur « Total Misanthropia », maintes fois utilisés certes (le
Generator d'Aborym me vient de suite en tête) mais qui saura en émoustiller plus d'un. Mais malgré ces efforts notables il manque cette touche indescriptible de
Hellbrigade qui charmait son auditeur. Car certes
Diabolical Desolation est d'un niveau au dessus en terme de composition mais l'effet de surprise en moins… De plus comme sur chaque galette de Centinex, on notera quelques baisses de régime (étrangement aussi en début d'album) bien peu agréables…
Diabolical Desolation est une version beaucoup plus travaillée de
Hellbrigade (« A War Symphony » en est le parfait exemple) et n'aura pas grand mal à transcender les adeptes. En résumé : du death metal qui tache le fond du caleçon ! Même si l'efficacité se veut redoutable (certains riffs sont à inscrire dans les annales du style),
Hellbrigade possède une saveur particulière que ne dégage pas ce sixième album. D'ailleurs si vous appréciez ce genre de death, il faudra bien profiter de ces offrandes. Le départ du guitariste Kenneth Wiklund (musicien pilier de Centinex depuis 1997) juste après l'enregistrement, ira changer la donne musicale pour la suite. L'évolution conventionnelle death/thrash mélodique se confirmera ainsi sur le prochain brûlot
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