Une formation en 1990, un auguste label (Candlelight Records), sept albums dans la besace (sans compter les innombrables EP's et Splits), un line-up bien connu dans le monde du metal suédois (Interment et Carnal Forge) et pourtant Centinex n'aura pas réussi à réellement s'imposer… Un sentiment de frustration qui forcera certains membres à fonder d'autres groupes à côté, à l'instar de Jonas Kjellgren et son fameux Scar Symmetry en 2004. Centinex verra ainsi partir son batteur Kennet Englund au profit de Ronnie Bergerståhl (futur Grave et Demonical) puis signera chez le très modeste Cold Records (racheté par Regain Records en 2005). Ce huitième album
World Declension annonce donc implicitement la fin proche des Scandinaves... Comme à son habitude, Centinex se rendra au Black Lounge Studio de Jonas afin d'enregistrer le bestiaux (à l'artwork immonde).
Après la sortie de
Decadence, Centinex réalise que l'évolution entamée n'était pas le choix le plus judicieux, recevant des critiques contrastées et perdant une bonne partie de son auditoire « velu »… Le groupe délaisse ainsi le côté moderne et mélodique très poussé (style à la mode) de
Decadence pour retourner vers un death/thrash plus primaire et brut de décoffrage. Associées aux mélodies (« The Destroyer » en tête) et à la noirceur d'en-temps (« Deconstruction Macabre »), les adorateurs de la période
Hellbrigade auront un pincement au cœur. Ils retrouveront dès l'ouverture fracassante de la galette, ces vagues de riffs « parpaings » ou incisifs, les hurlements puissants de Johan (l'intro de « Sworn » m'excitera toujours autant) et une rythmique encore plus soutenue. Le père Ronnie n'a d'ailleurs rien à envier à son prédécesseur, martyrisant ses fûts avec précision et un groove certain. Le son du Black Lounge Studio paraît lui, plus clair mais toujours aussi puissant (certifié « qualité » depuis le monumental
Bloodhunt).
Vous remarquez une découpe de l'album en deux chapitres mais n'y voyez pas de concept subtil derrière. Aucun virement d'ambiance ou de style, cela reste du death/thrash qui sent bon la sueur et le houblon. L'écoute de
World Declension passera sans aucun encombre, le début d'album est à décoiffer mémé et le reste saura tenir en haleine les amateurs de musique qui tache le fond du caleçon. Malgré tout, difficile de retrouver les tubes de l'époque. Peu de titres marquants sont à noter et un certain flottement la moitié de l'opus enfilée se fera sentir (la vilaine « Synthetic Sin Zero »). Pour les débuts d'un jeune groupe j'aurai été extrêmement généreux mais avec un tel vécu, impossible de ne pas faire la fine bouche. Un simple coup d'œil vers la concurrence (The Forsaken par exemple) et là le bât blessera… Bref du bon pâté mais bien loin du potentiel des Suédois et de la scène.
Centinex aurait certainement pu dire au revoir à ses adeptes d'une meilleure façon.
World Declension est certes très efficace (parfait à écouter sur un court trajet) mais avec autant d'expérience, la déception sera difficilement esquivable. S'en est donc terminé de Centinex malgré quelques dates suivant la sortie de ma galette. Le groupe se séparera en 2006 : Jonas Kjellgren sera désormais à temps plein dans Scar Symmetry quant au reste de la troupe, elle formera Demonical, retour à leurs racines death metal. Le fondateur Martin Schulman a cependant laissé entendre que le groupe pourrait se reformer dans un avenir lointain... En attendant, rendez donc hommage au malheureux Centinex en écoutant le reste de sa très bonne discographie. R.I.P.
5 COMMENTAIRE(S)
18/11/2010 15:41
06/07/2005 22:52
A quand la chronique de Decadence??
30/06/2005 22:25
21/06/2005 10:57
17/06/2005 19:51