Hanging Fortress - Darkness Devours
Chronique
Hanging Fortress Darkness Devours
En quelques années seulement, Redefining Darkness s’est imposé comme un label de choix sur lequel il fallait désormais compter en matière de musiques extrêmes. Alors c’est sur, celui-ci n’a ni la réputation ni le rayonnement d’autres structures indépendantes bien mieux implantées qu’elle mais une chose est sûre, les productions qui en sortent méritent bien souvent une attention toute particulière (Angel Morgue, Create A Kill, Detherous, Sentient Ruin, Schizophrenia et quelques autres encore...). C’est le cas d’Hanging Fortress, jeune formation de l’Ohio qui depuis 2018 trace son chemin à coup de EPs et autre single.
Cette fois-ci, le groupe revient à la charge avec sous le bras un premier album qui n’en a presque que le nom puisque du haut de ses sept titres celui-ci ne dépasse que de peu les vingt minutes… C’est un peu court pour un premier essai dit "longue durée" mais il faudra de toute façon s’en contenter. De la même manière et bien que je le trouve plutôt sympathique (ce grain, cette teinte verte, cette photo simple mais évocatrice), l’artwork proposé ici a quelque chose d'extrêmement quelconque qui ne pousse pas forcément à la découverte (combien de groupes (de Death/Doom) se sont déjà invités dans les cimetières de leurs quartiers pour prendre ce genre de photo?). Pourtant, il serait dommage de passer à côté d’Hanging Fortress, surtout si vous êtes client de ce genre de Death Metal lourdingue accordé bien bas et aux influences Hardcore on ne peut plus évidentes.
Alors attention, n’allez pas croire que les Américains soient du genre à traîner la patte où à se satisfaire de ces seules séquences plombées qui, soit dit en passant, ne manquent pas de groove. C’est même plutôt l’inverse dans la mesure où le groupe, sur des morceaux relativement courts (trois minutes en moyenne par titre), fait preuve systématiquement ou presque d’une certaine dualité rythmique opposant ainsi à ces passages écrasants quelques accélérations plus ou moins soutenues et plus ou moins brèves qui vont notamment permettre d’aérer l’ensemble et ainsi varier les plaisirs. Un détail qui a ici toute son importance puisque, en toute honnêteté, le Death Metal d’Hanging Fortress ne brille ni par son degré de créativité, ni par son niveau technique et encore moins par sa diversité. Aussi, lorsque le groupe de Toledo n’est pas occupé à caler des riffs bien chuggy qui feront probablement dodeliner plus d’un dur à cuire, il passe le reste de son temps à nous secouer gentiment à coup de blasts plutôt tranquilles exécutés à l’aide d’une caisse claire qui claque sec ("Stab Wounds" à 0:32, "Blood Mountain" à 0:27, "Drown" à 1:16, "Killing You" à 2:20) ou de passages rythmiquement plus appuyés ("Burned Alive" à 0:50, "Stab Wounds" à 1:11, l’entame de "Blood Mountain", "Drown" à 1:05, etc). Certes, l’auditeur n’ira pas jusqu’à perdre haleine mais dans cette lourdeur ambiante ces moments paraissent naturellement bienvenues.
Mais plus que ces "accélérations" et autres parties dites "rapides" (notez bien les guillemets), ce sont davantage ces passages lourdingues ou chaloupés, largement hérités de la scène Hardcore Beatdown, qui font le sel de ce premier album certainement pas très finaud mais alors diablement efficace dans son genre. En effet, c’est là où Hanging Fortress excelle, dans ces moments bas du front où ces riffs écrasants et patauds se mêlent à ce growl profond et monocorde et à ces coups de massue assénés sur les fûts le temps de séquences au groove particulièrement communicatif. Comme je l’ai déjà dit, tout ça ne respire pas la grande intelligence mais comme n’importe quel bon Blockbuster, on préfèrera ici laisser son cerveau de côté histoire d’aller fracasser tout ce qui pourrait nous tomber sous la main lors de passages bien viriles et bas du front comme ceux que l’on pourra trouver sur "Burned Alive" à 0:36, "Stab Wounds" à 1:32, "Hanging Fortress" à 1:13 ou "Blood Mountain" à 1:40.
Si Darkness Devours à de quoi frustrer par sa durée extrêmement contenue, on peut néanmoins féliciter les Américains de ne pas voir tenter d’appliquer la même formule sur plus de quarante minutes. Étant des plus rudimentaires et limitées, celle-ci aurait fini par montrer des signes de faiblesses conduisant l’auditeur à une certaine lassitude. Sur vingt minutes, il est clair qu’on n’a n’y le temps de s’ennuyer ni le temps de trouver la chose trop redondante. En attendant, si vous avez un tant soit peu d’affinités avec ce genre de Death Metal mid-tempo bien groovy, je ne peux que vous conseiller de jeter une oreille à ce premier album d’Hanging Fortress. La musique du groupe ne fera sûrement pas date mais s’avérera un excellent compagnon pour toutes vos séances de musculation.
| AxGxB 13 Novembre 2020 - 965 lectures |
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