Après les sordides révélations faites à l’encontre de Phillip Matthew Kusabs, il était probablement important pour les deux anglais derrière Qrixkuor d’aller de l’avant dans l’espoir de passer à autre chose et ainsi de laisser derrière eux cet épisode dont ils se seraient volontiers bien passés... C’est aujourd’hui chose faite avec la sortie en décembre dernier d’un nouveau EP intitulé
Zoetrope paru, une fois encore, sous les couleurs des labels Dark Descent Records et Invictus Productions. Un EP constitué d’un seul morceau ("Zoetrope (Psychospiritual Sparagmos)") qui à l’instar des deux titres de
Poison Palinopsia va s’étaler sur plus de vingt-quatre minutes. Un format allongé auquel nous a habitué la formation depuis un moment déjà et qui lui permet d’exprimer en musique ses visions infernales et autres paysages cauchemardesques.
Cependant, avant de rentrer un peu plus dans le vif du sujet, saluons l’excellent travail de l’Argentin Santiago Caruso (Deitus, Kever, Nailed To Obscurity, Pentagram Chile, StarGazer, Wode...) qui livre ici une oeuvre particulièrement réussie dont la symbolique extrêmement forte évoque (en tout cas me concernant) une relecture du thème de l’ouroboros (on le voit notamment à travers ce serpent à deux têtes). Bref, il y a quelque chose à la fois d’hypnotique et d’effrayant dans cette illustration qui malgré ma lecture peut très certainement être interprétée de plusieurs façons différentes.
Bon, en vrai, il est toujours délicat (pour ne pas dire pénible) de se lancer dans la chronique d’un seul titre surtout lorsque celui-ci s’étire sur plus de vingt-quatre minutes. Aussi ne comptez pas sur moi pour un compte-rendu détaillé à la minute des différentes séquences qui constituent cette composition à rallonge. Déjà parce que l’exercice n’a rien de très plaisant de mon point de vue et probablement du votre. Ensuite parce que cela me fera gagner un petit peu de temps et quelques lignes. Enfin parce que ce n’est pas nécessairement utile pour que vous vous fassiez une idée suffisamment claire de ce à quoi vous attendre.
D’ailleurs, si vous avez déjà posé vos oreilles sur le Death Metal halluciné des Anglais, vous ne serez probablement pas trop surpris à l’écoute de "Zoetrope (Psychospiritual Sparagmos)" dans la mesure où celui-ci semble effectivement issu des mêmes sessions d’enregistrement de l’excellent
Poison Palinopsia (ce qui est d’ailleurs probablement le cas puisque là encore c’est Greg Chandler (chanteur et guitariste d’Esoteric et Lychgate et producteur de renom) qui s’est occupé de l’enregistrement, du mixage et du mastering de ce one-shot). Bref, on va donc retrouver tout ce qui fait le charme de Qrikxuor à commencer par ce sens de la composition bien particulier qui permet malgré la longueur certaine de cette nouvelle composition de ne jamais lasser l’auditeur. Comment ? Eh bien tout simplement en alignant une succession de moments non-figés afin de nous offrir un titre en perpétuelle progression. Certes, les Anglais se plaisent une fois encore à prendre leur temps, étirant ainsi certaines séquences en répétant quelques riffs et autres patterns mais pourtant ce n’est pas une sensation de répétition que l’on ressent à l’issue de ces vingt-quatre minutes mais plutôt celle d’avoir été aspiré de gré ou de force dans une spirale particulièrement tourmentée et infernale. Dans les faits, ce que propose Qrixkuor c’est une succession de séquences explosives menées à brides abattues et de passages bien plus atmosphériques et tendus le tout à travers tout un tas d’atmosphères extrêmement menaçantes. Des ambiances effroyables et incroyablement suffocantes travaillées notamment à coup d’arrangements aux sonorités parfois grandioses (grosso modo comme sur les six / sept premières et six / sept dernière minutes du titre) parfois bien plus sournoises et insidieuses (cette transition quasi-acoustique entamée aux alentours de 11:30). En effet, comme sur son premier album, le duo va utiliser des instruments à cordes (frottées et frappées) et autres petits détails sonores (cloches, percussions, voix spectrales...) pour développer ces horreurs aux milles visages... Un travail riche et soigné qui participe grandement à la qualité et à la spécificité de Qrixkuor et de son Death Metal tendu et infernal.
Compagnon à l’excellent
Poison Palinopsia,
Zoetrope se déguste avec le même sentiment d’horreur et d’effroi. Une sortie moins exigeante que ne l’était son prédécesseur car moitié moins longue mais qui demandera tout de même quelques écoutes attentives pour être apprécié à sa juste valeur. Quoi qu’il en soit, avec cette "modeste" contribution parue un petit plus d’un an après un premier album incontournable pour qui aime ce genre de délice particulièrement imposant et menaçant (on pense pas mal à Teitanblood, Dead Congregation, Mitochondrion ou Portal),
Zoetrope s’envisage avec la peur au ventre mais s'apprécie pourtant avec un plaisir vicieux et sadique des plus plaisants.
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