Ossuary - Addicted To Human Flesh
Chronique
Ossuary Addicted To Human Flesh
Si elle n’est pas la plus connue de l’Amérique du Sud la scène Death Metal venue de Colombie recèle pourtant quelques noms très intéressants qui ne demandent qu’un peu de visibilité à l’international, pour montrer leur talent et qualité à la face du monde. On avait déjà eu l’an dernier un bon exemple avec le sympathique album de CASKET GRINDER sorti chez les chinois d’Awakening Records, label qui récidive aujourd’hui en sortant le troisième long-format d’OSSUARY qui à l’instar de ses compatriotes à de très bons points à faire valoir. Si le quatuor a déjà presque une décennie d’existence au compteur c’est clairement avec ce « Addicted To Human Flesh » qu’il passe enfin un cap, car si ces deux premiers opus étaient forts sympathiques ça manquait parfois un peu de maturité pour pouvoir faire franchir un cap à ses créateurs. Toujours bien ancré dans un Metal de la mort à l’ancienne sans technique outrancière ni durée excessive ce chapitre est clairement le plus réussi à ce jour par l’entité, qui sans renouveler le genre ni pondre un classique a tout ce qu’il faut pour que l’auditeur passe un bon moment, tant sa fluidité et son entrain ne vont jamais baisser en intensité tout du long des trente-sept minutes, intenses et agréables.
Car tout du long l’homogénéité va être de mise et l’alternance rythmique de rigueur, preuve en est dès le démarrage via le très bon « Psychic Spawn » qui va jouer tout autant sur la vitesse et le tabassage, que sur les parties plus lentes et rampantes. Si tout cela donne la sensation logique d’avoir déjà été entendu des milliers de fois auparavant - tout en s’inspirant largement du son ricain des années 80-90 – le rendu se montre imparable et accrocheur tant on sent que les gars maîtrisent leur sujet, sans vouloir sortir des sentiers battus. En effet si tout cela reste balisé et immédiatement identifiable (tant les différents plans et patterns sont pratiquement prévisibles) le combo sait où il va et a envie de faire les choses bien, et il serait d’ailleurs dommage qu’il s’en éloigne vu que la qualité reste constante aussi bien quand la brutalité est exacerbée que quand ça s’alourdit pour être plus remuant. Preuve en est la suite de cette première compo et l’arrivée de « The Earth Regurgitates » qui joue sur l’équilibre des forces en présence et d’où émerge une furieuse envie de headbanguer tant ça se montre propice au headbanging et rondouillard, point qui va se retrouver plus loin sur les tous aussi réussi et aguicheurs « Blinded Fornicator » (aux plans mid-tempo redoutablement efficaces) et « Spell » au feeling immédiat où le batteur se fait plaisir en sortant nombre de roulements ultra-efficaces. D’ailleurs tous ses camarades de jeu sont visiblement heureux de jouer ensemble et ça s’entend, tant la cohésion y est constante et implacable même quand ils montrent leur facette plus énervée et radicale, comme via l’excellent et redoutable « Wheel Of Torture » ou encore avec « Gastronomic Carnage » qui joue sur le grand-écart pour alourdir son propos… et tout ça sans compter le furibard et martial morceau-titre à la densité implacable. Et même quand les latinos simplifient leur musique comme sur « Condemned To Impalement » le résultat reste toujours de haute tenue, tant ici la vitesse ne s’arrête quasiment pas tout en étant encore une fois porté par un sens du riff parfait qui donne envie de taper du pied dès que ça démarre.
Du coup il est largement conseillé de se pencher sur cette galette sans prétentions mais totalement addictive, qui a tout ce qu’il faut pour faire passer un excellent moment en mettant le cerveau en veille de la première à la dernière seconde. Ne montrant aucune lacune significative comme de passages plus quelconques la formation signe la meilleure œuvre de sa déjà longue carrière, qui on l’espère va définitivement lui amener la notoriété et la reconnaissance qu’elle est en droit d’avoir tant elle a des arguments pour faire mal sur scène. Réalisant un hommage sincère et appuyé aux grands noms qui l’ont précédé il y’a déjà quelques décennies de cela, les colombiens prouvent encore une fois (s’il y’en avait besoin) que le Metal extrême se mondialise dans le bon sens, et c’est tant mieux surtout avec des disques si efficaces.
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