The Plague - Within Death
Chronique
The Plague Within Death
Actuellement en pleine réorganisation la scène extrême Australienne est incontestablement à la recherche d’un second souffle, car entre la retraite anticipée de BELLIGERENT INTENT, la baisse de régime de DESTRÖYER 666 et le silence radio prolongé d’HELLBRINGER le pays des kangourous a clairement besoin de renouveau et de nouvelles têtes pour faire du bruit sur l’île-continent et au-delà. Si jusqu’à présent THE PLAGUE n’avait pas eu l’occasion de faire parler de lui hors de ses frontières il n’est pourtant pas né de la dernière pluie, vu que ses membres ont pour la plupart un gros vécu dans différentes formations de l’underground local. Après avoir vu le jour en 2016 (et sorti un Ep dans la foulée) l’entité a ensuite connu quelques mouvements de personnel avant de prendre son temps pour donner naissance à ce premier opus (via une toute jeune structure locale), qui montre de bien belles choses et une grosse énergie, à défaut de marquer l’année de son empreinte. Car évoluant dans un Death Metal très sobre techniquement et majoritairement basé sur la vitesse le combo n’est pas là pour étaler une technique outrancière, mais juste balancer une musique ultra-efficace à cheval entre MASSACRE et CANNIBAL CORPSE, qui sent bon en tout cas les Etats-Unis des années 90.
Car dès l’introduction de « Mind Eraser » le ton va être donné sur le style et l’époque (vu que ça débute par une ambiance film d’horreur/fantastique typique de cette période), avant qu’ensuite le gros son ne déboule en force par une rythmique rapide qui nous renvoie presque au mythique « From Beyond ». Restant pratiquement en continu sur le mode expéditif et bas du front le groupe ne se pose aucune question, ne ralentissant l’allure que sur un court moment via un mid-tempo rampant et écrasant, avant de repartir sur les mêmes bases élevées. Si ça n’est pas aussi dépouillé que ce qu’ont proposé Rick Rozz et ses acolytes en 1991 ça reste néanmoins assez proche, à l’instar de ce premier tiers du long-format qui va conserver les mêmes bases, que ce soit via « Torment The Living » (légèrement plus varié et où quelques blasts et parties lentes sont de rigueur), et surtout avec l’ultra-court et radical « Spawn Of Monstrosity » parfait pour défourailler et détruire ce qui ne l’a pas encore été auparavant. Et puis comme pour prouver qu’ils savent faire autre chose que d’être lancés à fond à la caisse à travers l’outback les gars vont progressivement ralentir un peu et alourdir leur musique, tout d’abord avec « Effigy Of The Rotten » qui joue le grand-écart avec les parties plus expéditives, et surtout ensuite via la doublette « Hand Of Greed » / « Drones » qui mise ici sur les passages écrasants et rampants propices au headbanging.
Alourdissant son propos tout en voyant son écriture s’obscurcir également la formation essaie ainsi de se densifier, et si l’intention est louable cela se fait en revanche au détriment de l’accroche qui a tendance à progressivement diminuer, du fait de plans interchangeables et répétés souvent en boucle. Il est vrai que depuis le départ les riffs autant que les patterns du batteur sont souvent les mêmes et sans réelles surprises, créant de fait un sentiment légitime de décrochage même si le tout reste bien foutu et intéressant, du fait de compos qui ne traînent jamais en longueur. Car avec à peine plus d’une demi-heure au compteur cette galette a la bonne idée de ne jamais s’éterniser en se voyant condensée au maximum, un point majeur qui va éviter ainsi une lassitude plus importante et ce même quand une plage se montre moins intéressante, à l’instar des sympathiques mais linéaires « Slave To Addiction » et « Dismal Solitude » qui ont vite tendance à tourner en rond, sans proposer quelque chose de supérieur au capital sympathie. Heureusement la clôture avec les radicaux et entraînants « Within Death » et « Festering In Sickness » vont permettre à l’auditeur de retrouver le côté primitif entendu au démarrage, tout en y voyant une obscurité accentuée et du solo plus étiré et travaillé qu’entendu jusque-là. Car bien qu’étant relativement discrets ceux-ci amènent un vrai supplément de densité et de violence au rendu général, qui y gagne ainsi en force sans en faire des caisses.
Du coup sans être originale ni indispensable cette réalisation propose de biens belles choses pour passer un moment sympa et parfait pour se vider la tête, et se défouler comme il faut en ces temps troublés. S’il est sûr que ça s’écoutera distraitement et qu’on aura du mal à faire ressortir une compo plus qu’une autre il est certain en revanche que la digestion se fera sans problème particulier, même s’il est évident que ce disque aura du mal à franchir le barrage du temps qui passe, tant il est sûr qu’on retournera rapidement une fois l’écoute achevée vers les grands maîtres Floridiens et l’époque bénie du Morrisound Studio.
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