Deadborn - Stigma Eternal
Chronique
Deadborn Stigma Eternal
Je connaissais "Born Dead", l'hymne rapcore de ICE T et ses ouailles, et l'infortuné prématuré du "Leprosy" de DEATH. Mais DEADBORN le groupe ? de jeunes apprentis voués corps et âmes à la cause death, pressés d'en découdre et équipés pour tout casser. Vous pouvez passer au crible la demi heure de ce "Stigma Eternal" sans jamais déceler la moindre influence de BODYCOUNT dans la musique des allemands. DEADBORN tabasse sec, et pas seulement avec le dos du marteau piqueur. A forts décibels, il y a de quoi faire le bonheur de toute entreprise de démolition qui se respecte. Vous voulez raser votre immeuble pour tout remettre aux normes ? pas de problème, DEADBORN rase gratis. Et si vous êtes un nouveau client, ils vous balayent les fondations au napalm en prime. Pas satisfait ? DEADBORN assure également le SAV et vous décolle la tronche à grands coups de barre à mine, vous laissant la gueule fissurée et les membres en chantier. On plaisante pas dans le bâtiment !
Ceci étant posé, reste une question de taille ; DEADBORN ça poutre mais dans quel sens ? horizontal ou vertical ? moderne ou old school ? concernant l'architecture de l'agression, DEADBORN est à la croisée des chemins. Les 1ères écoutes font penser à du ANATA (en moins subtil) croisé avec du NECROPHAGIST (en moins technique). On pense aussi aux premiers faits d'armes de DECAPITATED mais très vite, en décroûtant la façade, ce sont deux vieux de la vieille qui se rappellent à notre bon souvenir : rythmiques de bûcherons, basse DiGiorgienne en diable et descentes de riffs death thrash, mais c'est bien sûr, ces gars là ont écouté DEATH !
A ce titre, les leads en intro de "Progressive Paralyze" frôlent carrément le Schuldiner Copy Controled. Oh, DEADBORN essaie bien d'ensevelir ses véléités plagiaires sous une large couche de blasts mais personne n'a oublié les riffs fantastiques de "Spiritual Healing".
Ni ceux de "Testimony of the Ancients", dont l'ombre fait plus que planer sur "Back to the Blackness". PESTILENCE, DEATH, tout ça donne à ce 1er album une touche old school appréciable, même si on cherche vainement une touche d'originalité dans ce fourre tout brutal. De thrash il est également question, dans une moindre mesure certes, mais certaines strates de guitares sont marquées au fer THE HAUNTED 1ère période, celui de l'album éponyme. C'est pas compliqué, sur le démarrage en traître de "The Crack of Doom", on croirait entendre Jensen !
Du death sous influence donc, carré, efficace avec de très bons riffs et des solos mélo bien fichus. Passés les 1ères écoutes, assez irrésistibles, l'ensemble souffre quand même d'un certain trop plein référentiel, d'une batterie monocorde que d'aucun jugeront trop basique et d'un chant death finalement assez classique. Les morceaux sont tous bons, certains accrochant particulièrement l'oreille (Coma Timecode et son riff d'enfer) mais aucun d'entre eux ne se détache véritablement de l'édifice, faute d'un petit supplément d'âme. Bien charpenté, "Stigma Eternal" pose les bases d'un death metal très efficace qui gagnera sûrement en personnalité au fil du temps. Du gros oeuvre, idéal pour bâtir un pénitentier, mais encore un peu léger pour ériger une des pyramides chères à Karl Sanders.
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