The Plague - Erosion Of Gods
Chronique
The Plague Erosion Of Gods
Un peu plus de deux ans après le réussi et agréable
« Within Death » revoilà le combo de Sydney avec du nouveau matériel sous le bras (ainsi qu’une bassiste fraîchement recrutée), afin de donner un successeur à ce premier opus sorti initialement chez Bitter Loss Records. Si la structure basée à Fremantle a récemment et brusquement annoncé l’arrêt immédiat de ses activités sans que l’on sache encore aujourd’hui pourquoi, le quintet ne s’est pas laissé aller et a immédiatement trouvé un nouveau point de chute chez leurs compatriotes de Brilliant Emperor Records, qui n’ont pas laissé passer l’occasion. Il aurait été dommage en effet que ce deuxième album n’ait pas droit à une diffusion dans les règles dans l’art, car s’il ne va rien révolutionner et être un très large copier-coller de son prédécesseur il va être néanmoins suffisamment accrocheur et attractif pour qu’on se penche dessus, et qu’on lui laisse la chance de faire ses preuves. Effectivement ceux qui avaient aimé ce premier jet aimeront sans problèmes celui-ci et la réciprocité sera la même, vu qu’il va avoir des bons points identiques mais également des défauts semblables mais qui au final vont être largement oubliés, tant le rendu général sera suffisamment cohérent pour qu’on prenne plaisir à se vider la tête et en faire un parfait défouloir sans prétentions.
Car si la musique des Australiens n’a jamais été d’une technique folle ceux-ci ont toujours privilégié une efficacité et un groove intense sur fond de production légèrement moderne et massive (qui peut rappeler d’ailleurs celle de leurs camarades nationaux d’ASHEN), comme vont le démontrer les deux morceaux d’ouverture intitulés « Hacked And Butchered » / « Living Catatonic » qui vont jouer sur la vitesse pratiquement en continu, tout en voyant de la lenteur apparaître en leur milieu. Simple dans son écriture mais exécutée avec énergie et entrain cette doublette imparable montre la facette la plus débridée et dépouillée idéale pour faire un carton dans la fosse, et dont la respiration est assurée par l’apparition de ces plans lourds suffocants où l’on a envie de remuer la tête au milieu de cette violence assumée et implacable. D’ailleurs la rapidité va être prépondérante au début de cette galette car le très court et épuré « Impulsive Convulsions » va pousser cela encore loin en restant à fond presque en continu, et en voyant l’ajout d’un solo au milieu de ce dynamisme permanent au rendu incandescent et où le mode rouleau-compresseur prend tout son sens. Et puis après ce démarrage sur les chapeaux de roue l’ensemble va progressivement se densifier et s’alourdir légèrement, comme pour ne pas tomber trop rapidement dans la redite... vu qu’il faut bien avouer que ce sentiment pointe déjà le bout de son nez, et donc l’arrivée du varié et rampant « Incinerated » va franchement tomber à pic. En effet ici si tout reste basé sur l’explosivité le groupe va aussi rajouter quelques blasts destructeurs et des passages en médium parfaits pour alourdir un peu plus tout cela et donner quelques accents épiques implacables, et d’ailleurs ceux-ci vont revenir sur le tout aussi brise-nuques « Desolate Wasteland » qui déboule dans la foulée et fait office de suite logique.
Si là-encore tout ceci est interchangeable on s’en fout royalement tant on reste encore et toujours accroché par l’envie et la fureur qui se dégagent de cette galette qui file à tout allure, grâce notamment à une durée idéale qui ne s’éternise jamais et évite ainsi ce sentiment de trop-plein qui est frôlé régulièrement mais jamais dépassé... et ce même quand ça ralentit de façon plus flagrante. Cela est le cas de « Rotten, Dried, And Mummified » où la facette rampante se dévoile de manière plus forte et de manière alternée avec les explosions virulentes et énervées, et ce grand-écart va continuer jusqu’à la clôture de cet enregistrement, que ce soit via l’expéditif « Roadside Burial » (qui en à peine plus de deux minutes trouve le moyen de balancer toute la panoplie technique de ses créateurs) ou le puissant et classique « Entrenched In Decay » qui ne dépareille pas par rapport au reste, et fait encore et toujours passer un agréable moment et ce même quand le temps d’écoute se rallonge. Cela est le cas de la conclusion « Erosion Of Gods » qui balance une dernière rasade de tous ses ingrédients rythmiques et techniques en continuant principalement sur le côté pachydermique, et clôt ainsi un long-format réussi et générique mais qui a néanmoins nombre d’arguments à faire valoir.
Si l’on ne constate pas d’évolution majeure sur ce second chapitre il a néanmoins tout de la bonne livraison qui va occuper un petit moment de par sa virulence, sa simplicité et son écriture sobre et aguicheuse qui va mettre à mal les cous les plus résistants et offrir de vrais pogos à l’ancienne dans une fosse de concert. Trop juste encore pour être une tête d’affiche l’entité est cependant l’exemple parfait de l’ouverture scénique réussie qui a tout ce qu’il faut pour chauffer les foules, et les mettre donc en condition pour les ténors qui vont suivre. Tout ceci est donc d’un bon niveau ligue 2 (comme on en aimerait entendre plus souvent) à qui il ne manque pas grand-chose pour espérer une promotion à l’échelon supérieur, juste peut-être un soupçon de folie supplémentaire et oser plus fermement plutôt que de rester cantonné dans ce registre balisé où ses créateurs vivotent positivement, mais qui montrent néanmoins des limites pour pouvoir prétendre à mieux pour l’instant. Cependant tout cela peut encore changer dans le futur, et donc on attendra avec impatience le successeur à cette galette afin de lever ou non les derniers doutes concernant la formation des antipodes, afin de voir si elle confirmera tout le potentiel qu’elle a déjà fortement dévoilé depuis ses débuts et qui ne demande qu’à totalement se dévoiler à la face du monde.
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