Temple Of Scorn - Funeral Altar Epiphanies
Chronique
Temple Of Scorn Funeral Altar Epiphanies
Si on a souvent dit ces derniers temps que la scène du Danemark connaît un regain d’attractivité et de vitalité impressionnant, elle le doit autant à sa fougueuse jeune garde qu’à ses vieux briscards qui continuent de perpétuer une certaine vision du Metal extrême avec toujours cette motivation sans failles. C’est exactement dans cette deuxième catégorie que se situe TEMPLE OF SCORN qui vient nous chatouiller les oreilles avec un premier opus impeccable (où l’on retrouve les trois titres de son Ep réenregistrés pour l’occasion), et démontre une fois encore le talent de dénicheur international de Transcending Obscurity. Car si ce nom ne nous dit rien il ne va pas rester longtemps inconnu tant son Death/Doom granuleux et puissant se révèle addictif et joué avec une grosse maîtrise, il faut dire qu’on y trouve en son sein notamment l’ancien chanteur d’EXMORTEM, le guitariste de BAEST ou encore le bassiste de DAWN OF DEMISE. Autant dire qu’avec tout ça on n’est pas en présence des perdreaux de l’année, et cela va s’entendre durant les trente-neuf minutes qui vont filer à vive allure sans qu’on sente poindre une once de lassitude ou d’ennui.
Si musicalement tout cela reste balisé et sans surprises en revanche le rendu y est impeccable et immédiat, lorgnant sans vergogne du côté d’INCANTATION, CRUCIAMENTUM, MORTIFERUM et surtout CORPSESSED. Car il est évident que les Finlandais ont influencé le combo d’Aarhus que ce soit dans le choix de morceaux longs comme dans la production grasse et dense particulièrement hermétique... d’ailleurs c’est finalement ce mot qui va le mieux convenir à cet album. En effet il va souvent être difficile d’arriver à pénétrer l’univers proposé tant la brume consistante et la noirceur impénétrable ne laissent que peu filtrer la luminosité, même si le rendu général est au final particulièrement sympathique et réussi. Tout cela va être flagrant une fois la courte introduction passée via le varié et lumineux « Burden Of Decline » au grand-écart massif entre lourdeur et vitesse, qui joue autant sur les rendus putrides et glauques au tempo bridé que sur les explosions entre blasts et tabassage intenses. Car tout ici est propice au secouage de nuque de par ses riffs coupants et ce chant puissant caverneux au possible (qui fait penser à celui de Niko Matilainen), qui amène un vrai plus côté puissance. Si l’on remarque de suite que le schéma d’écriture est basique au possible le rendu lui est suffisamment convaincant pour qu’on oublie cela, d’ailleurs après ce bon démarrage « Begotten By The Envenomed » va enfoncer le clou en allant plus loin dans les variations comme le grand-écart. Car ici les passages d’obédience martiales et hypnotiques vont donner une sensation de lâcher prise totale avant qu’on ne se sente écrasé quand l’allure est ralentie à son maximum, ce qui va se faire entendre de plus en plus fortement par la suite
Car effectivement de façon progressive la bande va accentuer ses plans pachydermiques doomesques au possible où le soleil se fait encore plus rare, et tout espoir de vie disparaître également comme sur le court et tentaculaire « Icons Of Demonic Virtues » qui suinte de graisse par tous les pores et en devient suffocant à force de ralentir. Et ce malgré les quelques accélérations prononcées qui provoquent ainsi le malaise sur une plage implacable et totalement accrocheuse où l’on est immédiatement happé, et où la pression ne se relâchera pas avant la suivante. Intitulée « Portals To Dystopia » celle-ci va mettre à égalité les tempos en y ajoutant en prime une grosse dose de plans médium parfaits pour secouer la tête et densifier encore un peu plus une compo à l’équilibre total et au rendu nickel, même si tout y est encore bien calé dans les clous. Cependant si on a de plus en plus la sensation d’assister à du recyclage au niveau des guitares comme de la batterie (conjugués à des longueurs évitables qui ne font ainsi qu’accentuer ce phénomène) l’ensemble va quand même garder son attractivité et son accroche, comme sur le désespéré « Funeral Altar Ephiphanies » totalement au ralenti en permanence et dont la conclusion « Burning Palace Of Wisdom » va être la suite logique d’un niveau tout à fait similaire. Et n’oublions pas enfin de citer « Wretched Inner Sanctum » au dynamisme particulièrement impressionnant et dont la variété rythmique finit de convaincre les derniers sceptiques, en ne cessant de jouer les montagnes russes afin de créer un climat d’oppression et de terreur qui fait très mal au milieu de ce déluge de noirceur et de brume, à l’opacité totale et d’où rien ne dépasse.
Du coup bien qu’il contienne quelques baisses de régime et moments plus quelconques ce long-format possède quand même nombre d’arguments pour se démarquer de la redoutable concurrence locale comme étrangère. S’il va falloir encore un peu plus de boulot pour franchir un cap et oser plus musicalement à l’avenir notamment en lâchant plus les chevaux (tant la vitesse manque franchement à certains moments) - ainsi qu’en ajoutant des solos dont l’absence ici se fait sentir, pour le reste on passera un moment agréable où chacun joue sa partition sans fausses notes et avec professionnalisme. A voir désormais si ce projet s’inscrira dans la durée ou s’il ne s’agit que d’une aventure éphémère et passagère (avant que chacun ne retourne à ses occupations respectives), mais dans tous les cas le pari commun est dans l’ensemble réussi et procurera suffisamment de sensations positives pour qu’on y revienne régulièrement avec plaisir, ce qui n’est déjà pas si mal mais vu le pedigree de chacun des musiciens en présence il n’y avait pas de raison d’en douter.
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