chargement...

haut de page
Remontez pour accéder au menu
126 visiteurs :: Invité  » se connecter  » s'enregistrer

Cradle Of Filth - Dusk... and Her Embrace - The Original Sin

Chronique

Cradle Of Filth Dusk... and Her Embrace - The Original Sin
Tiens, on ne l’attendait pas celle-là ! Le retour du label Cacophonous après des années et des années de sommeil. Près d’une dizaine d’années si l’on compte les vinyls sortis en 2003 (CRADLE OF FILTH, DIMMU BORGIR) et l’album de GOATSBLOOD de 2004 qui n’avait rien à voir avec le black. Plus de temps encore si l’on s’en tient au style qui a fait sa popularité. Car Cacophonous a marqué son époque, un autre millénaire, en s’occupant de GEHENNA, DEINONYCHUS, SIGH, ABYSSOS, BAL-SAGOTH, DIMMU BORGIR ou encore CRADLE OF FILTH.

Et puis il y a le célèbre épisode de la faillite du label. On entend alors tout ce qu’on n’a pas besoin de savoir. Que la maison de disque avait bloqué les royalties de CRADLE OF FILTH pour The Principle of Evil Made Flesh. Que le contrat avait réussi à interdire au groupe d’avoir une activité pendant 18 mois. Que Dani a cédé les droits de V Empire or Dark Faerytales in Phallustein parce qu’il voulait à tout prix aller voir ailleurs mais qu’il était tenu de sortir encore quelque chose chez ses tortionnaires. On a été gâté. On a bien rigolé, ou non. On a découvert le black business, les torchons qui brûlent à la place des églises.

Mais l’histoire ne s’arrête pas là. Car Cacophonous est bel et bien de retour depuis fin 2015 et a réussi à convaincre certains de ses anciens poulains à retourner dans le temps et à ressortir leurs classiques avec de nouveaux visuels. Vous avez donc BAL-SAGOTH, SIGH et GEHENNA qui ont accepté de se voir remettre au goût du jour. Les morceaux de certains ont été légèrement remixés, d’autres contiennent du matériel bonus, certains sont inchangés. Idée des visuels :







En ce qui concerne Dusk... and Her Embrace, c’est une version que nous ne pensions jamais entendre qui apparaît et qui a été réintitulée Dusk... and Her Embrace - The Original Sin. Car raffraichissons-nous la mémoire, cet album n’est jamais sorti chez Cacophonous ! Il est sorti en 1996 chez Music for Nations, maison de METALLICA, ENTOMBED, MANOWAR, PARADISE LOST et tant d’autres. Mais voilà, il avait été enregistré auparavant en 1995 pour une sortie prévue sur Cacophonous. Avec le line-up de The Principle of Evil Made Flesh. Il s’avère que le résultat n’avait pas plu aux diablotins anglais. Enfin, les opinions auraient été partagées, au point que certains d'entre eux auraient quitté le navire pour cette raison. Les frères Paul et Benjamin Ryan partent, en compagnie de Paul Allender pour former le mal-aimé THE BLOOD DIVINE. Le groupe ne fera pas long feu, Allender reviendra d’ailleurs chez CRADLE dès 2000 pour Midian et restera jusqu’à The Manticore and Other Horrors. Paul Ryan vient quant à lui de créer THE KING IS BLIND, une catastrophe que je vous présenterai peut-être un autre jour. Signé sur... Cacophonous. Il fait partie des nouvelles recrues et ne doit sa signature qu’à ses très anciens liens avec le label. On en reparlera.

La version Cacophonous de Dusk and her Embrace n’était donc jamais sortie, car pour Music for Nations les morceaux avaient été retravaillés, et surtout rejoués avec les nouveaux membres. Pour nous, fans depuis 20 ans, cet album avait donc été concocté par Dani Filth, Nicholas Barker (qui a effectué lui aussi comme par hasard son grand retour en 2016 au sein d’ANCIENT !), Robin Graves, Stuart Anstis, Gian Pyres et Damien Gregori. Sans oublier les vocaux féminins de l’inoubliable Sarah Jezebel Deva et de Danielle Cneajna Cottington. 20 ans. 20 ans nécessaires pour que Cacophonous revienne et se rabiboche avec Dani, seul membre de l’époque à être encore dans son groupe d'ailleurs. Et les deux parties sont parvenues à se mettre d’accord pour ressortir des placards cette version inédite qui les avait divisés. Pourquoi ?

Là, on aura des versions officielles et d’autres officieuses. Parce que si elle n’était pas satisfaisante en 1995-96, pourquoi le serait-elle désormais ? Dani est-il revenu sur son opinion ? Les mauvaises langues parleront d’appât du gain. Les philanthropes diront qu’il avait envie de donner un coup de pouce à son vieux partenaire. Dani et CRADLE OF FILTH seraient alors une sorte de parrain pour le nouveau Cacophonous et ses jeunes groupes : THE KING IS BLIND dont je parlais plus haut, ainsi que NECRONAUTICAL, OLD CORPSE ROAD et THE INFERNAL SEA que je traiterai dans leurs chroniques respectives. Une autre hypothèse, elle aussi crédible, dit que la version d’origine était tout à fait correcte et satisfaisante, mais qu’elle a été le prétexte parfait pour quitter l’écurie problématique. Au lieu de sortir cet album chez elle, Dani aurait préféré la garder sous le bras pour une maison plus grosse. D’où la sortie d’un EP et basta.

L’écoute de ces 12 pistes ne donne pas de réponse évidente, mais une chose est certaine. L'original n’aurait vraiment pas démérité. Elle m’aurait à coup sûr tout aussi convaincu et elle aussi m’aurait plongé dans le monde du black. Car voilà, je dois l’avouer, Dusk... and her Embrace a été ma première découverte black metal. Et c’est donc avec une larme à l’ œil que je me rappelle du petit Sakrifiss en 1996, qui va dans une FNAC pour voir s’il y a des nouveautés dans le bac Hard Rock - pas encore rebaptisé « Metal » - pour essayer d’avoir des sensations du style Draconian Times, Demanufacture ou Land of the Free (vous devriez savoir de quels groupes je parle...) et qui découvre en écoute une petite voix nasillarde hurler « Carpathia, the pleasured dead speak of her ! ». Oh purée, je me souviendrai toujours ma réaction qui a été : « Mais... mais c’est ça que je cherche ! C’est énorme ! ». Achat direct. Classique, qui a entrainé l’écoute et la découverte d’autres classiques, et d’un monde qui ne m’a plus quitté par la suite. Au début, je partageais mon temps entre différents styles de métal, et finalement non. Il ne reste de cette époque que quelques envies de MEGADETH, IRON MAIDEN, GWAR, IN FLAMES et de rares autres.

Bon, bon, il est temps d’avancer un peu dans la chro et quitter la nostalgie sans intérêt pour parler des différences entre la version d’origine et la version devenue culte. Certains ont déjà dû tiquer en lisant le nombre de pistes :12, alors qu’il ne devrait n'y en avoir que 9 normalement. Facile, Cacophonous a voulu ajouter des bonus. Du coup, les 11ème et 12ème pistes sont les versions démos de « A Gothic Romance » et « Nocturnal Supremacy ». Le troisième morceau en plus est justement le même « Nocturnal Supremacy », abandonné sur la version Music for Nations pour la simple raison qu’il avait entre temps été mis sur V Empire or Dark Faerytales in Phallustein. Enfin, autre différence quand on y regarde de plus près, « Malice Through the Looking Glass » n’existait pas encore. Par contre il y avait trois instrumentaux, pas deux. Pas encore de « Humana Inspired to Nightmare » mais un « Macabre, this Banquet » qui ouvre tranquillement l’album de façon moins grandiloquente. « The Graveyard by Moonlight » était là, mais seul le nom est le même car finalement ce n’est pas la même petite mélodie qui est jouée. Et enfin il y avait un « Carmilla’s Masque » qui clôturait l’album. Instrumental mélancolique dans le style boîte à musique.

Voilà, sinon on retrouve les mêmes morceaux ; même si certains noms ont évolué : « The Haunted Shores of Avalon » devenu « Haunted Shores »...

Alors, en ce qui concerne tous ces morceaux que nous connaissons bien, les changements sont assez nombreux, mais la trame n’est jamais totalement renversée. Je ne vais pas raconter les détails morceau par morceau, mais prendre un exemple avec « Beauty Slept in Sodom ». Il permet de bien saisir les bons et mauvais aspects de chaque version. D’abord il commence mal. Ce n’était pas un piano qui l’ouvrait, mais un son de synthé hyper naze. Ensuite, alors que nous pensions que Dani chantait seul sur les premiers couplets avant d’être rejoint par un chant féminin à partir de : « Rouse my disease, And with cadent naked dance I shalt teach, Thee wisdom of darkness, From earth and red sea, Lightbearing Samael, Coalesce with me.... », il était pour Cacophonous accompagné dès le deuxième couplet, sur toute la partie « So I may never sing, Of red skies o'er my strings, And love, a wanton thing, Can plunge on burnt, black wings, To hang amid the thorns, Scarlet like velvet worn, About the cloud-wracked moon, Who wanes in solitude....». Et alors que le groupe a habituellement toujours été très bon pour mélanger les textures de voix, là c’était trop. C’était mauvais. Le mariage ne prenait pas. C’est un mini-chaos embarrassant qui entrainait l’indigestion et gâchait même le passage suivant. Par contre, la première version enchaîne avec un côté plus rêche, perdu avec le nouveau mix, qui ajoute en tension et rattrape les maladresses. Comme une corde usée qu’on a continuellement peur de voir rompre mais qui tient bon, jusqu'au bout. Le solo juste avant « Midnight / Jerusalem / A tenebrous phantasy » est aussi plus heavy, plus épique. Le clavier final est plus cosmique que ce qu’on connaissait. Par contre il manque le dernier sursaut, celui qui relance une dernière fois le titre avec les cris démoniaques : « The centuries of wait have all but gone. Behold, dark beauty stirs to conquer on and on. Now worship everything! ». C’est un manque énorme ! Finalement le titre s'en sort avec autant de points "pour" que de points "contre"

Et c'est ainsi sur chaque morceau. Des petits plus et des petits moins, qui justifient finalement l’acquisition. J’ai envie d’en dire plus, mais c’est un des plaisir que de découvrir soi-même les différences. Sachez juste que les ambiances ne sont pas si éloignées, si ce n’est ce côté plus rêche qui a été poli chez Music for Nations. Le livret par contre a été massacré. Certes, c’est « jouli, tout jouli », avec des mannequins elfes, sorcières, joueuses de violons, vampyrs goths ou déguisées en Joséphine Baker, mais c’est une trop grosse entorse à l’esprit d’origine ! Bouh !

Pour la note. Je mets un demi point de moins que la version de Music for Nations, qui m'accompagne depuis tellement de temps que c'en est la véritable dans mon esprit. D'autant que son côté plus abouti me la fait préférer.

DONNEZ VOTRE AVIS

Vous devez être enregistré(e) et connecté(e) pour participer.

AJOUTER UN COMMENTAIRE

 
Vous devez être enregistré(e) et connecté(e) pour participer.
Cradle Of Filth
Black Metal Sympho
2016 - Cacophonous Records
notes
Chroniqueur : 9/10
Lecteurs : (1)  5/10
Webzines : (6)  7.08/10

plus d'infos sur
Cradle Of Filth
Cradle Of Filth
Black Metal Symphonique - 1991 - Royaume-Uni
  

vidéos
Dusk... and Her Embrace
Dusk... and Her Embrace
Cradle Of Filth

Extrait de "Dusk... and Her Embrace - The Original Sin"
  

tracklist
01.   Macabre, This Banquet
02.   Nocturnal Supremacy
03.   Heaven Torn Asunder
04.   Dusk... and Her Embrace
05.   A Gothic Romance
06.   The Graveyard by Moonlight
07.   Funeral in Carpathia
08.   Beauty Slept in Sodom
09.   The Haunted Shores of Avalon
10.   Carmilla's Masque
11.   A Gothic Romance (demo)
12.   Nocturnal Supremacy (demo)

Durée : 71:14

parution
8 Juillet 2016

voir aussi
Cradle Of Filth
Cradle Of Filth
Lovecraft & Witch Hearts (Compil.)

2002 - Music For Nations
  
Cradle Of Filth
Cradle Of Filth
Live Bait For The Dead (Live)

2003 - Sony Music / Abracadaver
  
Cradle Of Filth
Cradle Of Filth
Darkly, Darkly, Venus Aversa

2010 - Peaceville Records
  
Cradle Of Filth
Cradle Of Filth
The Principle of Evil Made Flesh

1994 - Cacophonous Records
  
Cradle Of Filth
Cradle Of Filth
Existence is Futile

2021 - Nuclear Blast Records
  

Essayez aussi
Ethereal Sin
Ethereal Sin
Millendium

2013 - Autoproduction
  
...and Oceans
...and Oceans
Cosmic World Mother

2020 - Season Of Mist
  
Tragedy in Hope
Tragedy in Hope
Sleep Paralysis

2021 - Autoproduction
  
Limbonic Art
Limbonic Art
Legacy Of Evil

2007 - Candlelight Records
  
Little Dead Bertha
Little Dead Bertha
Age of Silence

2018 - Soundage Productions
  

Evile
Enter the Grave
Lire la chronique
Suicidal Angels
Profane Prayer
Lire la chronique
Fatal Collapse
Fatal Collapse
Lire la chronique
Reavers
Violator (EP)
Lire la chronique
Forbidden
Twisted Into Form
Lire la chronique
European Assault 2024
Diocletian + Hexekration Ri...
Lire le live report
Darkest Hour
Perpetual | Terminal
Lire la chronique
Terravore
Spiral of Downfall
Lire la chronique
Diabolus In Musica - Exposition Philharmonie de Paris
Lire le dossier
Forbidden
Forbidden Evil
Lire la chronique
Brodequin
Harbinger Of Woe
Lire la chronique
Invocator
Excursion Demise
Lire la chronique
Necromanteum EU/UK Tour 2024
Aborted + Carnifex + Revoca...
Lire le live report
Headless Hunter
The Undertaker
Lire la chronique
Exa
Left in Shards
Lire la chronique
Master
Saints Dispelled
Lire la chronique
Cryptosis + Cynic + Obscura
Lire le live report
Deliver the Suffering
Unleash the Chaos (EP)
Lire la chronique
Dissimulator
Lower Form Resistance
Lire la chronique
The Focus of a Valediction European Tour 2024
Cryptosis + Cynic + Obscura
Lire le live report
No Mercy
Widespread Bloodshed... Lov...
Lire la chronique
Nuclear Eric 50th anniversary show
Blackened + Funeral Desekra...
Lire le live report
No Return
Self Mutilation
Lire la chronique
Campaign for Musical Destruction Tour 2024
Master + Napalm Death + Pri...
Lire le live report
Monolyth + Përl + Nemost
Lire le live report
Electrocutioner
False Idols
Lire la chronique
Kaos 696 Winter War 2024
Helldrifter + Impiety + Nihilo
Lire le live report
Acid Force
World Targets In Megadeaths
Lire la chronique
Eradikated
Descendants
Lire la chronique
Bilan 2023
Lire le bilan
The Bleeding
Monokrator
Lire la chronique