Après un aussi misérable
"Thornography", je me demandais bien ce qu'allait nous préparer la bande à Dani pour redresser la barre, surtout après que le principal intéressé ait déclaré que ce nouvel album serait "musicalement proche de Cruelty and the Beast". Le message est clair et on ne pourra pas reprocher à Dani d'être de mauvaise foi, reconnaissant lui-même publiquement par un tel aveu que la qualité de leurs albums n'a cessé de décroître après leur quatrième album. Alors tentative désespérée pour inciter les vieux à fans à se rouler de nouveau dans les ordures ou réel regain d'inspiration ? Personnellement, je reste partagé.
Le retour aux sources survient souvent après un échec cuisant, quand on arrive au pied du mur. La logique d'un groupe étant d'évoluer, il est en quelque sorte, la solution de la dernière chance, quand avancer rime avec s'enliser. A l'écoute de "Godspeed On The Devil's Thunder", il semblerait effectivement que Cradle Of Filth ait voulu repartir sur de bonnes bases, laissant derrière lui tout ce qui laissait à désirer sur son précédent album (et on ne leur en tiendra pas rigueur). Adieu chant clair, adieu titres mollassons, adieu refrains miteux, le style des anglais retrouve sa noirceur, ses riffs incisifs et son ambiance gothico-vampirique qui lui va si bien. Les claviers refont enfin leur apparition ainsi que les solos, et le groupe est même allé jusqu'à reprendre leur fameux parlé de sodomite (si c'est pas du racolage ça). Côté line-up, si on ne sent pas trop le départ de Charles Hedger (à moins que ce dernier ne soit responsable des riffs de
"Thornography" mais j'en doute), le départ de Adrian Erlandsson à la batterie se révèle être une bonne chose en fin de compte, le petit nouveau (Martin Škaroupka) proposant un jeu plus fourni et varié que son prédécesseur. Pour le reste, pas de grands changements, Dani Filth hurle toujours comme une truie, Paul Allender nous propose toujours des riffs heavy et David Pybus est toujours aussi transparent.
Pour ceux qui bavent lorsque l'on évoque
"Cruelty And The Beast" (mince je me fais baver), la comparaison *musicale* avec ce nouvel album reste un peu bancale pour moi. Pour le concept basé sur la vie et les crimes de l'aristocrate français Gilles de Rais, je fais confiance à cet excellent parolier qu'est Dani lorsqu'il qualifie "Godspeed On The Devil's Thunder" de "version masculine de Cruelty and the Beast". Mais musicalement, je ne suis pas retourné aussi loin en arrière mais plutôt quelque part entre
"Midian" et
"Damnation And A Day". N'espérez pas retrouver l'atmosphère glauque et malsaine d'antan : ce neuvième album des anglais se rapproche plus d'une petite orgie SM en compagnie de Max Mosley (voir DSK (l'homme politique, pas le groupe)) que d'une véritable expérience traumatisante. De plus, malgré de très bons titres ("Shat Out Of Hell", "Tragic Kingdom", "Honey & Sulfur"), l'inspiration n'est pas toujours au rendez-vous, notamment sur les titres les plus longs ("Midnight Shadows Crawl To Darken Counsel With Life", "The Death Of Love") où l'ennui vient pointer le bout de son nez de temps à autre. Comparé aux précédents albums, on sent d'ailleurs que le groupe a beaucoup de mal avec les passages calmes et plus généralement à extraire les émotions de son essence gothique. Pas étonnant donc que "Godspeed On The Devil's Thunder" mette l'accent sur le côté heavy et les passages violents.
"Godspeed On The Devil's Thunder" remet donc Cradle Of Filth sur les rails, ce qui n'est déjà pas si mal. Cependant, sans être mauvais, ce nouvel album n'apporte pas grand chose à leur discographie de part son arrière goût de réchauffé et sa qualité variable. On comprend volontiers le désir du groupe de se redonner une certaine crédibilité mais on est en droit de se demander s'ils sont encore capables de nous pondre un album à la hauteur de leur succès. Suite au prochain épisode.
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