Voici sans doute un des albums les plus attendus cette année dans le petit monde du metal, enfin par un grand nombre de personnes. Il faut dire que le succès des anglais n'a cessé de grandir au fil de leur carrière, quelque soit les critiques et leur orientation musicale. Il y a deux ans à peu près à la même période, sortait
"Nymphetamine" où l'on retrouvait un Cradle Of Filth penchant lourdement dans le heavy, ou tout du moins de manière plus significative qu'auparavant. Pour ceux qui ont apprécié la transition, qu'ils se réjouissent car "Thornography" est la suite logique de son grand frère, toujours plus heavy, toujours plus mélodique, toujours plus efficace, mais au détriment de ce qui faisait la force du combo à mon avis.
Pourtant, malgré les décevants extraits disponibles sur le net avant sa sortie, j'étais plutôt confiant (d'ailleurs je l'ai acheté). Il faut dire que "Thornography" commence plutôt bien. Artwork toujours aussi magnifique et complet, production bien grasse et incisive (signée Andy Sneap), petite introduction bien tripante et titre d'ouverture bien efficace ("Dirge Inferno"), ce nouvel album n'a rien à envier à ses prédécesseurs sur ces points. Mais passé les premières minutes, rien de va plus. Le groupe enchaîne les titres aussi ennuyeux et insipides les uns que les autres, alternant riffs ininspirés et refrains miteux, parfois à la limite du ridicule ("Tonight In Flames", "Libertina Grimm", "Cemetery And Sundown", "The Foetus Of A New Day Kicking"). Outre l'évolution du style (j'y reviendrai), la grande nouveauté de "Thornography" réside dans l'intégration de chant clair dont l'intérêt reste à démontrer tellement il sonne faux (le chant est juste mais il ne colle pas à la musique) : "Tonight In Flames", "The Byronic Man" (avec Ville Valo le chanteur de H.I.M. (les minettes vont être en chaleur)) sont de parfaits exemples. Heureusement que le yorkshire Dani continue de japper parce que sans lui on se ferait vraiment chier. Ses hurlements n'ont d'ailleurs jamais été aussi bons et variés : ceux qui aiment son chant (comme moi) vont être servis.
Musicalement, le style de Cradle Of Filth a cette fois-ci bien basculé. Leur côté black metal que l'on avait déjà du mal à retrouver s'est envolé, nous laissant une musique aux intonations heavy et même parfois thrash. Les instrumentations se font vraiment rares au profit de solos et duos guitaristiques qui portent toute la mélodie. La base rythmique reste par contre toujours aussi efficace avec un duo basse/batterie bien en place (merci Adrian). Mais avec des claviers aussi absents, le tout sonne un peu fade, d'autant plus que les mélodies n'ont rien d'exceptionnel. Leur musique a perdu toute sa profondeur, toute son ambiance au profit d'une efficacité toute relative puisque sans émotion, l'ensemble manque cruellement d'intérêt. Le combo en perdrait presque ce côté gothique qui lui allait si bien. Heureusement, au milieu de tout ça, quelques titres sortent du lot comme "Dirge Inferno", "Lovesick For Mina" et l'excellente conclusion "Under Huntress Moon" (j'écarte volontairement "Temptation" qui est à part), sorte de clin d'oeil à une période aujourd'hui visiblement révolue. Mais sur presque 65 minutes, ça ne fait pas lourd.
Déjà déçu par un
"Nymphetamine" en demi-teinte, je ne pensais pas que Cradle Of Filth tomberait aussi bas, au point de me faire perdre tout espoir d'intérêt futur. Voilà c'est ça, on y est : je trouve que ce groupe n'a plus d'intérêt. Je suis sûrement un peu dur mais cette chronique n'engage que moi évidemment. Et pour le grand fan que je fus, le constat est amer. Toutefois, si vous avez aimé les quelques titres déjà disponibles, vous devriez apprécier "Thornography". Mais en ce qui me concerne, je vais plutôt m'envoyer un
"Cruelty And The Beast", c'est autre chose quand même.
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