C’est un joli petit coup marketing de la part des Tunisiens de
PRIMORDIAL BLACK que d’avoir pu persuader deux invités prestigieux à venir pousser la chansonnette sur leur premier album, à savoir
Sakis Tolis de
ROTTING CHRIST et
Maxime Taccardi de
K.F.R. (entre autres). Cela suscite immédiatement un intérêt accru pour ce «
Dark Matter Manifesto », qui s’avèrera d’ailleurs d’une facture très correcte bien que manquant encore un peu de consistance pour passer l’été. Le style est apprécié pourtant, un
heavy black metal fortement redevable aux Grecs cités plus haut, une musique « chaude » si je puis dire, davantage faite de lumière que de la matière noire évoquée dans le titre. En soi, ce n’est point un reproche, j’aime assez ce genre de
black qui sait faire voyager l’auditeur autre part que dans des terres glacées ou des forêts sombres.
Il y a quelques bons moments donc, hélas souvent entrecoupés d’éléments plus poussifs, tel le titre éponyme, pas vraiment à la hauteur de la noirceur promise du manifeste : trop long et doté d’un final qui n’en finit pas, la faute à des riffs trop quelconques, enchaînés sans logique réelle. L’introduction de « Sowing Discord », dont la durée équivaut à un quart du titre, frustre également de trop alors que c’est là où apparaît
Sakis. Si le
riffing s’avère particulièrement intéressant grâce à des déliés bien amenés, ce n’est pas le cas du chant, tristement monotone, totalement dénué d’âme. Clairement le mec n’apporte rien du tout à la composition que ça en est une misère, je ne vais pas préjuger des intentions mais j’ai vraiment l’impression qu’il n’en a rien à battre, une prestation en pilotage automatique assez décevante qui aurait dû être un temps fort…
Ce reproche, il ne pourra en revanche pas être émis à l’encontre de monsieur
Taccardi. Déjà parce qu’il a la chance d’intervenir sur la chanson la plus intéressante du LP, la plus sombre également (ceci expliquant sans doute cela), ensuite parce que son timbre de possédé apporte une réelle intensité, cela étant sans doute ce qui manque le plus à cette première longue sortie de
PRIMORDIAL BLACK. En effet, entre l’introduction atmosphérique, l’interlude ambient « Eidola », une efficacité trop souvent diluée dans des arpèges peu convaincants (« Sowing Discord » donc mais également tout le début d’« Iconoclast », composition qui ne se lance jamais réellement, comme la promesse d’un orage diluvien se refusant à nous), les temps-morts sont trop nombreux pour rendre cet effort suffisamment percutant.
Sans trop savoir pourquoi, je pense parfois à
SECRETS OF THE MOON, j’entends dans ces hymnes un potentiel évidemment intéressant mais il faudrait que le duo recentre son propos sur ce qu’il joue de mieux : un
black metal d’obédience mélodique et mystique, bien campé sur ses mid-tempos mais à qui il manque peut-être quelques éléments pour transcender l’auditeur : des solos épiques ? Des éléments symphoniques grandioses ? Une voix plus décharnée ? Difficile à dire mais il manque assurément un truc pour passer à l’échelon supérieur.
Il reste que les trente minutes défilent facilement, preuve d’une écriture fluide et plaisante, pénalisée hélas par un déficit d’accroche et d’instants mémorables.
Par Jean-Clint
Par Jean-Clint
Par Lestat
Par Jean-Clint
Par xworthlessx
Par Ikea
Par AxGxB
Par Jean-Clint
Par Sosthène
Par Lestat
Par Krokodil
Par Niktareum
Par Jean-Clint
Par Jean-Clint
Par MoM
Par Jean-Clint
Par Sosthène