Hour of 13 - Black Magick Rites
Chronique
Hour of 13 Black Magick Rites
Hour of 13 fait parti de cette vague de groupes apparus durant les années deux mille, deux mille trois pour être exact, et qui s’est inscrit dans cette redécouverte du doom metal traditionnel à la suite du succès de Reverend Bizarre. Hour of 13 est surtout le projet de Chad Davis, multi instrumentiste assez hyper actif tant il a multiplié les projets aussi bien dans le doom metal, mais également dans le black metal voir le grind. Autant dire qu’il faut le suivre, mais il y a souvent une constante dans ses projets, c’est qu’il s’occupe de quasiment tous les instruments en laissant le chant à quelqu’un d’autre. Cela a longtemps été la donne pour ce qui est de Hour of 13 où le poste de chanteur était occupé par Phil Swanson, autre hyper actif que l’on a entre autre retrouvé chez Sumerlands, Seamount, Briton Rites ou bien encore Vestal Claret, et qui a chanté sur les trois premiers albums du groupe. Sauf que sa relation avec Chad Davis a souvent été tumultueuse, partant et revenant dans le groupe au grès de ses humeurs, et lui apportant une certaine instabilité. Au point où le leader du groupe l’a souvent sabordé avant de revenir définitivement à compter de deux mille dix huit, sortant entre temps trois EP avant cet album Black Magick Rites, en prenant une décision assez juste et même justifiée de reprendre à plein temps aussi le poste de chanteur. On n’est jamais mieux servi que par soi-même.
Pour le coup, en écoutant ce quatrième album de Hour of 13, l’on ne peut qu’acquiescer ce choix de persister chez Chad Davis tant pour la pérennité de son projet que celui d’occuper le poste de chanteur. Au risque de paraître un peu iconoclaste, je trouve que son chant passe bien mieux que celui de Phil Swanson, un élément qui m’avait toujours rebuté à écouter ce groupe. Il a un timbre plus aiguë, avec d’ailleurs la reverb bien comme il faut pour ce qui est du traitement de son chant, et avec des accents qui feront autant pensé à Ozzy Osbourne, celui des années soixante dix, qu’à Bobby Liebling, mais les addictions au crack en moins, avec également un petit côté incantatoire par instant. Si j’insiste sur cet élément souvent primordial lorsque l’on parle de doom metal traditionnel, c’est parce que ce type de chant cadre tellement bien avec la musique proposée ici. Oui, il s’agit bien de doom metal traditionnel, là dessus, l’on n’a même pas à chercher très loin. Comme dit plus haut, Hour of 13 fait parti de ces groupes de doom metal qui ont décidé de se raccrocher aux géniteurs du genre, tout en s’éloignement fermement d’une coloration stoner ou bien psychédélique, comme malheureusement beaucoup de formations évoluant dans ce genre. Et si l’on devait parler d’influences proéminentes chez Hour of 13 ce sera évidemment Pentagram qui viendra en premier lieu à l’esprit, avec aussi un petit côté hérité de Witchfinder General, dans ce côté plus enjoué.
Autant dire que tous les titres ont évidemment pour base des riffs assez plombés, avec un son assez rétro, digne du son de guitare de Victor Griffin des premiers Pentagram justement. Là dessus, pas de soucis à se faire, l’on est dans un terrain ultra balisé, aucunement trompeur d’ailleurs, même s’il ne faut pas voir Chad Davis comme un fossoyeur du maître, mais bien comme un fidèle disciple qui a digéré l’une des ses grandes influences pour en faire quelque chose d’assez personnel et en même temps zélote aux dogmes du genre. L’on trouvera donc des riffs bien solides avec un petit côté plus alambiqué, et quelques influences plus propres au heavy metal comme sur le titre éponyme par exemple. Il y a aussi un certaine forme de groove sur la plupart des titres, ce qui fait que l’on n’est pas forcément dans le plombé à tout prix, mais bien avec un ensemble assez engageant, mais tout de même joué assez lentement, bien entendu. Bon, de toute manière, c’est ultra classique dans la forme et dans la manière de faire, cela reste assez simple quoiqu’il en soit, mais pas pour autant simpliste. Mais voilà, cela fonctionne vraiment bien, c’est ça qui est surprenant. Parce qu’en fait tout s’enchaine admirablement, chaque titre étant assez entêtant, avec des refrains assez accrocheurs, et en cela l’on garde aussi cette petite touche old school. C’est loin d’être du prémâché, mais l’on se surprend à y revenir assez régulièrement, avec des tires assez mémorables comme Within the Pentagram et House of Death.
Le doom metal pratiqué par Hour of 13 a beau être ultra classique, pour ne pas dire basique, il fonctionne pourtant très bien et l’on se délecte de pouvoir l’écouter sur ce Black Magick Rites de bon aloi. Il n’y a pas de fioritures ici pour ainsi dire, même si l’Américain aime bien allonger ses compositions assez facilement, l’on passe toujours un agréable moment à l’écoute de ces sept tires, très homogènes au niveau qualitatif. Et pour le coup, un disque aussi scolaire et traditionnel que cette réalisation fait vraiment du bien en cette année deux mille vingt et un, ce n’est d’ailleurs pas étonnant de le retrouver parmi le roster de Shadow Kingdom Records, et l’on a encore des musiciens capables de nous sortir des vrais albums de doom metal traditionnel en s’attachant avant toute chose à la musique et à la passion pour ce genre plutôt qu’autre chose. Évidemment, ce n’est pas l’album du siècle ni de la décennie, mais il a suffisamment de coffre et de saveurs, pour ne pas dire une saveur bien boisé et dans son jus, pour plaire à tout amateur du genre.
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