En conclusion de ma chronique d'
Avatarium, j'avais émis de sérieux doutes quant à un éventuel réveil de la part des Suédois. Leif Edling et ses comparses ont reçu les ovations tant de la critique que des amateurs de doom pour leur premier album, ce qui aurait pu être nettement suffisant pour inciter les musiciens à continuer sur la même voie. C'est à dire celle d'un doom metal classique à souhait, ne prenant aucun risque. Manque de bol, l'inspiration manquait elle aussi à l'appel.
The Girl With the Raven Mask n'est, en principe, pas supposé être bien meilleur. Et pourtant…
Si
Avatarium jouait avant tout la carte de la sécurité,
The Girl With the Raven Mask décide d'en abattre une autre : celle de la diversité. Et ô miracle, il semblerait que cette formule corresponde bien mieux aux Suédois. Sans que cette initiative ne soit particulièrement révolutionnaire, elle a le mérite de fonctionner à merveille et de permettre à
Avatarium de proposer des titres nettement plus audacieux et prenants. Ne serait-ce que la superbe « Pearl and Coffins », qui bénéficie d'une composition soignée et d'un refrain imparable où la chanteuse Jennie-Ann Smith fait de véritables merveilles. Et si cette piste s'approche de ce que la formation proposait déjà auparavant, elle a le mérite de prouver que les Scandinaves n'ont pas passé deux ans à se reposer sur leurs lauriers, bien au contraire.
Ce titre est loin d'être la seule réussite de l'opus, qui se montre nettement plus accrocheur que son prédécesseur. La pièce éponyme, ainsi que l'imparable « Run Killer Run », présentent
Avatarium dans un registre plus vif et musclé, où les atouts ne manquent pas pour séduire l'auditoire. Ces compositions dynamiques sont embellies par le chant parfait de Jennie, dont la prestation est absolument irréprochable. Bien qu'à l'aise dans ce registre heavy qui lui sied comme un gant, la frontwoman se révèle encore plus charismatique lors des morceaux axés sur l'ambiance, où ses lignes de chant sont un régal. Celle-ci est à-même de s'adapter sans aucune difficulté, preuve en est par sa prestation habitée sur « Ghostlight » où l'on peut l'imaginer convier les esprits, ou sur « The January Sea », montrant une chanteuse poignante et pleinement investie dans son rôle. Déjà bluffante sur le premier album, Jennie-Ann Smith confirme tout le bien que l'on pensait d'elle et se positionne une fois de plus comme le principal attrait d'
Avatarium.
Et c'est encore une fois tout le problème : le combo est talentueux, mais se repose en grande partie sur le charisme de Jennie. Ce qui nous donne des morceaux qui peuvent parfois s'avérer poussifs ou lassants derrière cette voix si parfaite. Le niveau inégal des compositions est le défaut majeur de
The Girl With the Raven Mask, et il ne sera pas difficile de faire une croix sur un « Hypnotized » trop plat pour être mémorable, mais également « Iron Mule » aux couplets poussifs et « The Master Thief » où seule la voix donne de l'intérêt au titre. Ajoutez à cela une certaine redite (les riffs de « The January Sea » qui font furieusement penser à ceux de « Moonhorse ») et vous avez là un disque qui aurait pu s'avérer excellent si les musiciens ne s'étaient pas relâchés en fin de course.
Sur ces dernières paroles pessimistes, concluons tout de même sur une bonne note :
The Girl With the Raven Mask voit la formation progresser et tenter de sortir de sa zone de confort, souvent avec succès par ailleurs. Cette attitude franchement encourageante donne de l'espoir quant à la suite de la carrière d'
Avatarium, projet bien plus intéressant qu'auparavant. Mais, s'il vous plaît, gardez Jennie-Ann Smith parmi vous. Merci.
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