Je l'avoue : je suis allé vers ce nouvel album de Lord Vicar en fanboy. Non pas du groupe qui, malgré un
Fear No Pain loin d'être mauvais et un line up qu'on ne présente plus (composé d'anciens membres de Centurions Ghost, Saint Vitus, Count Raven et Reverend Bizarre, excusez du peu !), ne m'avait jamais particulièrement emporté, mais bien en raison de l'arrivée de Sami Hynninen au poste de bassiste en remplacement de Jussi Myllykoski. Ceux ayant lu
ma récente chronique du premier longue-durée de Opium Warlords savent que j'ai tendance à surveiller ses différents travaux. C'est bien avec cet objectif en tête que j'ai laissé sa chance à
Gates of Flesh, successeur du moyen
Signs of Osiris.
Autant dire que je ne regrette pas les écoutes qu'a entraîné cette nouvelle réalisation toujours produite par le label The Church Within. Bien que Sami ne participe pas à la composition ici, la bande à Chritus (qui m'avait déjà agréablement surpris avec
Goatess quelques semaines auparavant) a assez travaillé sa copie de bon élève du doom A.O.C. pour que j'y trouve plus que mon compte. En effet : point d'expérimentations drone ou autres sur
Gates of Flesh, mais bien un doom metal on-ne-peut-plus austère. Ce qui ne veut pas dire que Lord Vicar n'évolue pas ! Toujours dans les clous installés par les Grands Anciens, il se « contente » de rendre sa formule plus accrocheuse, variée et percutante qu'autrefois. Cela se remarque dès un premier morceau tuant, « Birth of Wine » plaçant d'emblée la barre haute avec ses riffs entraînants dépeignant pourtant une ambiance déprimée et menaçante, où des guitares et une voix mélodiques montrent qu'elles ne sont pas là pour faire ami-ami.
Jusqu'à des paroles délicieuses de doomster ouvrant son cœur,
Gates of Flesh marque son appartenance au doom rempli d'âme que j'ai appris à aimer. « Soul » est clairement un terme que j'ai envie d'apposer à des compositions telles que « Breaking the Circle » ou « A Woman Out of Snow », où Chritus paraît déballer ses sentiments de sa voix séduisante et chaude. Impossible de ne pas penser à une œuvre comme
The Wretch (du regretté The Gates of Slumber) par exemple, tant c'est bien cette atmosphère fatiguée, solitaire, angoissée et pourtant surprenante dans ses riffs au groove irrésistible l'habillant qui marque les grands moments parsemant l'album, jusqu'à un bouquet final aussi épique que cheesy avec « Leper, Leper » où l'aura de Reverend Bizarre revient comme un doux souvenir.
De quoi comprendre que de nombreux fanatiques du genre ont trouvé en
Gates of Flesh un sérieux prétendant à l'album doom de l'année. Sortie obligatoire pour qui aime le lent et le vieux, je dois reconnaître ne pas tout à fait suivre cet avis. Certes bourré de qualités (comme cette production naturelle donnant à cette musique pleine de punch et d'émotion sa pleine mesure), l'essai est trop éclaté pour lui faire dépasser le stade de la bonne surprise. Avec un interlude longuet (« A Shadow of Myself ») et quelques passages à la tradition trop marquée (« Accidents », pas loin de trop bien porté son nom s'il n'y avait pas cette accélération finale relançant la machine), ces quarante-deux minutes possèdent un problème de rythme qui, s'il ne dérange pas l'écoute, me fait penser qu'un grand disque se cache sous elles sans toutefois se montrer totalement.
Mais on le devine : difficile de trouver un véritable défaut à
Gates of Flesh. De sa pochette marquante à sa musique peu avare en instant de grâce, il pousse à chercher la petite bête pour le critiquer. Peu de choses au final car, mine de rien, ça faisait un moment qu'une nouvelle sortie de doom à l'ancienne ne m'avait pas autant enthousiasmé !
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