Sur le papier,
SOLEMN LAMENT est une énième formation de
doom d’obédience rétro, genre qui connaît depuis quelques années un important regain d’intérêt. Oui, les métalleux sont souvent nostalgiques d’une époque qu’ils n’ont pas connue, il y a eu le revival du
thrash à l’ancienne, le retour du
death old school, maintenant ce sont les tempos lents et les voix
heavy qui attirent, je n’ai pas d’avis particulier sur la question, je me contente de constater (les dégâts, parfois).
Cependant, en ce qui concerne ces Américains, la présence à la batterie de
Justin DeTore, que je connaissais uniquement comme leader inspiré de
INNUMERABLE FORMS, et de
Phil Swanson au chant, un ancien
ATLANTEAN KODEX, laisse quand même à penser qu’il va se passer un truc différent, possiblement supérieur à la moyenne et que l’écoute de ce premier EP éponyme ne sera pas vaine.
C’est donc avec un grand « oui » que j’accueille l’avènement de ce possible futur géant du
heavy doom mélodique et hautement mélancolique car, en seulement trois titres (je ne compte pas l’introduction) pour une vingtaine de minutes, le quintette pose des fondations on ne peut plus solides pour bâtir un avenir glorieux, pour ne pas dire « radieux » étant donné le style pratiqué. On est là pour broyer du noir, pas se taper dans le dos en soufflant dans une langue de belle-mère. Déjà, il y a ce riff d’une lenteur toute mortuaire qui tisse le fil d’Arianne du pavé « Celeste » (neuf minutes). On pense alors immédiatement aux trois merveilles de
Peaceville, ces monolithes sonores étant sublimés par le chant plein de feeling de
Phil Swanson dont les influences sont plutôt à aller chercher du côté des vocalistes de
heavy metal des années 70 – 80. Pas de growls ténébreux au programme, juste du lyrique.
Les trois autres musiciens, qui me sont parfaitement inconnus, ne sont pas non plus en reste. C’est vrai que la technicité n’est pas la priorité des deux guitaristes, d’ailleurs il n’y a pas vraiment de solos, juste des passages harmoniques sur les rythmiques, et cela n’aurait pas vraiment de sens que de planter des riffs hyper complexes sur une assise basse – batterie aussi sobre, mais la qualité de jeu est indéniable, on sent les mecs solides. En revanche, sans dire que le bassiste fait de la figuration, il est sans doute la personne la moins mise en valeur par les compositions, son rôle se cantonnant principalement à suivre la batterie, ce qui est somme toute la place la plus souvent dévolue à cet instrument. Quoi qu’il en soit, il apporte une belle épaisseur à l’ensemble et contribue à faire vivre le sentiment de tristesse qui émane de cet EP.
Je terminerai en précisant que pour un truc certainement produit sans grands moyens, le rendu sonore est à la hauteur, clair et puissant avec un bon boulot au niveau du dosage des instruments, l’équilibre entre le chant, les guitares et la batterie étant idéal. Si l’on ajoute à cela une illustration parfaitement dans le ton, très
SOPOR AETURNUS dans l’esprit, on se retrouve avec entre les oreilles un pur projet
heavy doom d’un classicisme redoutable, davantage un hommage qu’une volonté d’être original mais tellement bien exécuté qu’on lui pardonne aisément ses petits défauts, le côté un peu trop mièvre des couplets de « Stricken » notamment.
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