Welicoruss - Az Esm`
Chronique
Welicoruss Az Esm`
(Аз есмь)
Alors voilà, WELICORUSS est un groupe russe qui fait du black metal symphonique. Je pourrais m’arrêter là parce que le plus important est contenu dans cette première phrase... Enfin presque parce qu’en fait ce serait un peu menteur car incomplet. Alors on va la refaire.
Si je vous dis « black metal russe », vous pensez tous à des groupes différents, mais vous avez peut-être en tête le phrasé commun et particulier à une majorité des Scandinaves. Vous avez peut-être aussi en tête toutes ces formations qui ajoutent des éléments folks traditionnels, ARKONA par exemple. Bon, eh bien le timbre russe et les éléments traditionnels, vous allez les retrouver chez WELICORUSS.
Ensuite, si je vous dis « black metal symphonique », là, vous pensez à des groupes un peu moins différents les uns des autres. J’entrevois dans les yeux de beaucoup des souvenirs de CRADLE OF FILTH et de DIMMU BORGIR. Bon, eh bien là encore vous allez retrouver un peu de ces deux classiques chez WELICORUSS. Plus du deuxième en fait parce que les ambiances se veulent sur cet album plus guerrières, épiques et grandiloquentes que romantiques, gothiques ou vampyriques. Seuls quelques ajouts de vocaux féminins, sporadiques, pourront rappeler le premier.
Alors on a envie de présenter WELICORUSS comme ça, en disant que c’est un groupe qui fait coexister un côté russe et du black sympho. Ça débute d’ailleurs comme cela. Une intro d’une minute qui nous plonge dans des régions froides du nord est de l’Europe et un premier titre, « Az Esm’ », qui s’amuse à yoyoter de DIMMU BORGIR à TEMNOZOR. Mais comme je le disais donc, j’y viens, limiter WELICORUSS à ces deux styles est une vision bien trop étroite. Il y a par exemple de nombreuses incursions heavy, comme sur le final de « Bridge of Hope », ce qui n’est pas si étonnant que cela quand on se rappelle qu’il y a 15 ans IRON MAIDEN était tout aussi remercié dans les livrets de groupes de black sympho que la musique classique. Et comme si cela ne suffisait pas, d’autres pistes s’aventurent sur les terres d’ARCTURUS (« Voice of Millenium »), de BLACK MESSIAH, de PENUMBRA (« Woloshba ») ou même de THERION (« Dolmen »). Les armes employées varient alors, allant de l’accordéon (« Sons of the North ») au synthé en passant par des chœurs pagan.
Ces 12 titres parviennent à créer des images, légèrement différentes de l’un à l’autre. Mais - eh oui, on sentait arriver un « mais » - il est difficile d’endurer la totalité des 63 minutes. Pourquoi ? D’abord parce que la richesse fatigue toujours. On est assez malmené durant cette heure et la concentration finit par se faire la malle. Ensuite c’est dû à certains apports épiques trop envolés. C’est évidemment une considération subjective, mais je les aurais aimés teintés de haine ou au contraire de sérénité. Là, ils amènent des rais lumineux inutiles… Et dans ces cas-là, la ringardise n’est pas loin, comme un corpse paint raté qui rappellerait plutôt Gégé à Halloween…
WELICORUSS a l’avantage de proposer un black metal à la fois très ouvert sur les genres musicaux et les apports variés mais aussi très ancré sur les traditions de son pays. Je serai presque tenté de dire que c’est un LITTLE DEAD BERTHA qui met sa nationalité en avant, ou un KRODA hyper open. Tout n’est pas parfait, mais il y a au moins de quoi se délecter de bons moments, particulièrement le morceau « Outsider ». Ce n'est pas celui que le groupe semble préférer puisque c'est "Sons of North" qui a reçu le privilège de faire l'objet d'un clip que vous trouverez en lien à droite... Je ne suis pas sûr que le clip donne véritablement envie d'en entendre plus malheureusement, il a les mêmes travers que les clips ridicules de BLACK MESSIAH...
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