chargement...
Remontez pour accéder au menu
181 visiteurs :: Invité  » se connecter  » s'enregistrer

Essence - Last Night Of Solace

Chronique

Essence Last Night Of Solace
Commençons cette chronique par une phrase bien bateau (mais tout à fait appropriée) : s’il y a un album que j’attendais en ce début d’année en matière de thrash, c’était bien celui-là. Car avec « Lost in Violence » il y a 2 ans, le jeune combo de Nordjylland avait sorti l’un des tout meilleurs représentants de cette scène revival avec des titres nous ramenant tout droit aux meilleures années du style. Un feeling bien old school et surtout des musiciens faisant preuve d’une maîtrise incroyable en terme de composition comme de technique avaient fait de ce premier opus l’un de ceux qui avaient le plus tourné dans ma chaumière. C’est peu dire donc que j’attendais la suite avec impatience ! Malheureusement les premières écoutes me firent l’effet d’une douche froide. Essence a choisi de faire évoluer son thrash vindicatif vers une voie plus mélodique et de l’agrémenter d’éléments typés scandinaves. Si sur le papier on ne peut absolument pas l’en blâmer, le résultat m’a pourtant laissé sur ma faim. Et même si « Last Night Of Solace » se bonifie indéniablement au fil des écoutes (j’ai bien cru un moment ne pas lui mettre plus de 5,5 ou 6/10), il restera pour moi inférieur à son grand frère tellement jouissif.

Si la patte du groupe est immédiatement reconnaissable, notamment de par ce son de guitare grésillant et la voix juvénile de Lasse Skov, le parti pris de l’évolution peut quelque peu surprendre de prime abord. Impossible en effet de ne pas ressentir dès la première écoute cette mise en avant des mélodies assez typées scandinaves. « Lost In Violence » contenait lui aussi son lot de mélodies (« Shades Of Black » me donne des frissons rien que d’y repenser) mais toujours supportées par une musculature de riffs suffisamment présents pour ne pas vous faire oublier d’headbanguer. Et ici c’est aussi un peu cette deuxième partie qui fait défaut. Comparé à son prédécesseur, « Last Night Of Solace » pèche également par manque d’agressivité en terme de riffing même si celle-ci n’a pas disparue mais a plutôt changé d’angle (cf les nombreuses influences black de la galette). On ne retrouvera donc ici que très peu de riffs d’obédience thrash old-school (« For The Fallen » à 54’’, le début de « Gemstones », quelques passages du titre éponyme) et souvent de moins bonne facture il faut l’avouer. Le legato prendra le dessus sur le power chord donnant un aspect encore plus mélodique aux riffs et donc aux chansons en général (« Final Eclipse », « Arachnida », « For The Fallen » et ses faux airs d' Hypocrisy, « Children Of Rwanda » et ses sonorités orientales qui feraient presque penser à du Nile, « Opium »). Une approche plus mélodique donc pour des titres pas forcément plus longs (on nage encore entre 4 et 7 minutes en moyenne) mais donnant nettement l’impression d’avoir été composés dans une optique plus progressive et incluant de nombreux breaks. Mon dernier regret concerne le départ du bassiste Tobias Nefer qui avait fait des merveilles sur « Lost In Violence » (cette intro de « Blood Culture » à ranger parmi les meilleures du genre !) et laissant un grand vide ici tant la basse ressort comme le parent pauvre de l’album (enregistrée par Lasse et Peter Tägtgren).

Pourtant si les premières écoutes furent synonymes de déception, la persévérance a fini par payer un minimum car l’album possède clairement des qualités qui lui permettent de surclasser bon nombre de ses confrères, à commencer par une maîtrise technique incontestable. On le sentait déjà aisément sur « Lost In Violence », nos trois gus (quatre à l’époque) sont loin d’être des manchots malgré leur jeune âge. Outre une science du riff appréciable, c‘est aussi et surtout en terme de leads et de soli que Lasse Skov et Mark Drastrup s’illustrent (tous les titres en comportent et tous sont de qualité mais je ne peux m’empêcher de citer ce passage excellent à 4’07 sur le solo de « Final Eclipse » ou ces leads enivrantes à 5’21 sur « Gemstones »), même si là encore leur premier opus proposait déjà mieux. Accompagné d’un talent de composition indéniable, cela assure une qualité minimum à un album également enrichi par des paroles intelligentes s’intéressant à des thèmes peut-être pas nouveaux mais traités de façon pertinente tels que la nature (« Final Eclipse », « Arachnida », « Dark Matter », « Last Night Of Solace »), la guerre (« For The Fallen », « Children Of Rwanda »), le religion (« Opium »), le thème de chaque chanson étant résumé par une petite phrase en début de texte, même si je trouve que la voix de Lasse colle un peu moins à la nouvelle orientation du groupe. Nouvelle orientation ne se limitant pas à une accentuation de l’aspect mélodique puisqu’on sera également surpris par l’abondance de passages empreints d’influences black metal (flagrant sur « Gemstones » à 2’05 et 3’10 ainsi que sur le refrain du titre éponyme puis à 6’06) ainsi que par les nombreux blasts qui finiront d’appuyer un peu plus le côté brutal de la chose.

Finalement « Last Night Of Solace » se trouve donc être à la fois un album plus mélodique mais aussi plus brutal. Si mes premières réserves ne se sont pas totalement éclipsées (j’aurais quand même aimé plus de riffs brise nuque bien old-school comme le groupe nous l’avait proposé sur « Lost In Violence ») je dois avouer que l’album gagne à être appréhendé sur la durée tant le travail de composition (et notamment l’aspect mélodique) est intéressant (rien ne dit qu'il ne gagnera pas un demi-point dans quelques temps). Produit et mixé par un Tägtgren ayant réussi à ne pas trop dénaturer le son du groupe même si les guitares sonnent plus propres (encore une fois ma préférence ira au premier opus dont la prod arrachait) « Last Night Of Solace », malgré un artwork franchement moyen, reste un album tout à fait recommandable (je suis persuadé qu'il recevra bien des éloges) qui risque bien d’asseoir Essence sur la scène thrash européenne voire mondiale (ils viennent d’ouvrir pour Megadeth à Copenhague). Quand bien même je garde une préférence pour le premier, j’attendrai la suite avec intérêt. S’ils avaient la bonne idée de synthétiser le meilleur des deux, là ça pourrait faire très mal.

DONNEZ VOTRE AVIS

Vous devez être enregistré(e) et connecté(e) pour participer.

7 COMMENTAIRE(S)

Niktareum citer
Niktareum
28/05/2013 08:37
Elle est très marrante cette photo.

Bon et sinon vous avez écouté l'album ou les extraits bande de kékés ?
cglaume citer
cglaume
28/05/2013 06:53
Ouais, Dr Nico et Mr Nikta, ou la schizophrénie expliquée à mon petit-frère... Mr Green
Momos citer
Momos
27/05/2013 23:45
Dead a écrit : Oui monsieur a un humour raffiné.
http://forum.thrashocore.com/viewtopic.php?p=262193#p262193

bof
Dead citer
Dead
27/05/2013 22:29
Oui monsieur a un humour raffiné.
Niktareum citer
Niktareum
27/05/2013 14:43
J'essaie d'éviter la facilité mon cher lapinou.
cglaume citer
cglaume
27/05/2013 12:16
Bon Nikta, ça fait 2 chroniques déjà, et tu ne nous as toujours pas sorti un "Essence, c'est super!". Tu n'es plus coaché par Keyser ? Sourire
Ant'oïn citer
Ant'oïn
27/05/2013 11:31
Je les avais vue en premiere partie d'Hypocrisy cette année c'était une pur tuerie ! Il se dégage une véritable personnalité dans ce groupe (je trouve qu'il y'a des relent black'n roll par moment). Les solos sont toujours au top et sur scène ça assure. Super découverte !

AJOUTER UN COMMENTAIRE

 
Vous devez être enregistré(e) et connecté(e) pour participer.
Essence
Thrash Mélodique
2013 - Noiseart Records
notes
Chroniqueur : 7/10
Lecteurs :   -
Webzines : (10)  6.93/10

plus d'infos sur
Essence
Essence
Ex-Thrash Prometteur - 2005 - Danemark
  

tracklist
01.   Intro
02.   Final Eclipse
03.   Arachnida
04.   For the Fallen
05.   Children of Rwanda
06.   Gemstones
07.   Dark Matter
08.   Last Night of Solace
09.   Opium
10.   Fractured Dimensions (Bonus Track)

Durée : 52'57

line up
parution
29 Mars 2013

voir aussi
Essence
Essence
Lost In Violence

2011 - Ultimhate Records
  
Essence
Essence
Prime

2015 - Spinefarm Records
  

Essayez aussi
God Dethroned
God Dethroned
The Lair of the White Worm

2004 - Metal Blade Records
  
God Dethroned
God Dethroned
Ravenous

2001 - Metal Blade Records
  
Subliminal Fear
Subliminal Fear
Uncoloured World Dying

2007 - Burning Star Records
  
Destinity
Destinity
Resolve In Crimson

2012 - Lifeforce Records
  
The Black Dahlia Murder
The Black Dahlia Murder
Nightbringers

2017 - Metal Blade Records
  

Body Count
Body Count
Lire la chronique
Sarcator
Swarming Angels & Flies
Lire la chronique
La photo mystère du 1 Avril 2025
Jouer à la Photo mystère
Entretien avec Brokenheads
Lire le podcast
Entretien avec Repurgator
Lire le podcast
Burning Dead
Into the Abyss
Lire la chronique
Radiation
Reactor Collapse
Lire la chronique
La photo mystère du 16 Mars 2025
Jouer à la Photo mystère
Gozer
This Is Gore
Lire la chronique
Surgical Invasion
Death Before Dishonor
Lire la chronique
High On Fire
Cometh the Storm
Lire la chronique
Necrodeath
Arimortis
Lire la chronique
Under Assault
Deadly Experiments
Lire la chronique
High On Fire
Death Is This Communion
Lire la chronique
La photo mystère du 2 Mars 2025
Jouer à la Photo mystère
Destabilizer
Monopoly on Violence
Lire la chronique
Herakleion
Necroverse (EP)
Lire la chronique
Synaptic
Enter the Void
Lire la chronique
Obscura Tour 2025
Gorod + Obscura + Skeletal ...
Lire le live report
Colisevm European Tour 2025
Iceland + Light of Dark + P...
Lire le live report
Pandemic
Phantoms
Lire la chronique
High On Fire
Blessed Black Wings
Lire la chronique
La photo mystère du 16 Février 2025
Jouer à la Photo mystère
Hazzerd
The 3rd Dimension
Lire la chronique
Bomber
Cages and Windows
Lire la chronique
Violent Definition
Progressive Obsoletion
Lire la chronique
Cattle Decapitation + Revocation + Vulvodynia + Shadow of Intent
Lire le live report
Bilan 2024
Lire le bilan
Entretien avec EXOCRINE
Lire le podcast
La photo mystère du 1 Février 2025
Jouer à la Photo mystère
Entretien avec CIRCLES OV HELL
Lire le podcast