C’est la coutume. Comme tous les deux ans (à la semaine près) depuis 2003 (déjà..), une offrande death/thrash mélodique hybride de The Black Dahlia Murder (TBDM). Oui cela saute de suite aux yeux, le groupe de Detroit a de nouveau fait appel au maître Necrolord pour s’occuper de son artwork, dix ans après l’adoubé
Nocturnal. Certes ce n’est pas la peinture la plus inspirée du père Wåhlin mais qui sait, peut-être un signe pour un retour vers plus de « suédoiseries nineties » de la part de la bande de Trevor ? Pour ce huitième album TBDM, un chamboulement (« enfin » diront certains) et pas des moindres, le départ du guitariste Ryan Knight (après huit années de service) au profit d’un autre membre d’Arsis, le jeunot prodige Brandon Ellis (aussi à la six cordes chez Cannabis Corpse). Appuyons vite sur « play » et croisons les doigts.
Inutile de chercher quelconques références No Fashion Records, à part la mélodie tremolo de « The Lonely Deceased » (ainsi que son break acoustique) clin d’œil à « I Will Return », TBDM joue son At The Gates burné aux teintes US coutumier. Je sais, j’ai aussi fait la moue pensant à un retour vers
Nocturnal et diverses influences death/black mélodique… Enfin presque, pour cette cuvée 2017 on retrouve un aspect extrême plus poussé. Le groupe ne fera pas dans la fioriture, point d’expérimentations mid-tempo ou de breaks aériens,
Nightbringers demeure à ce jour l’album le plus « direct » de TBDM (production incluse). 33 minutes sans le moindre temps mort dans un tempo des plus soutenus du père Alan Cassidy. Une musique incisive catapultée par le trio de tête de la galette et particulièrement le monstrueux « Of God and Serpent, of Spectre and Snake » … Pour redescendre brutalement d’un cran en milieu de parcours. Les fonds de tiroirs « Nightbringers » (mauvaise idée de choisir ce morceau comme premier « single »), « Jars et « As Good As Dead » peinant à convaincre.
TBDM se contente finalement de balancer sa recette vieille de 15 ans sans le moindre effort pour réellement relever la chose. Difficile pour moi de vous pondre une fraîche chronique… Une légère surprise sur « Kings of the Nightworld » aux airs viking (plutôt bien fichu) mais cela demeure bien maigre et linéaire. Dommage après un ravageur
Abysmal (qu’il m’arrive de resssortir) et surtout quand on voit la culture metal de Trevor (voir ses chroniques sur Metal-Injection), le bonhomme aurait pu piocher d’avantage dans ses écoutes. La recrue Brandon Ellis n’aura finalement pas apporté ce brin de fraîcheur, peut-être sera-t-il plus impliqué après avoir pris ses marques et imposé ses choix à Trevor ? A l’instar du malheureux Ryan Knight, le gaillard se contentera de son rôle de soliste mais des soli monstrueux sur chaque morceau (« Of God and Serpent, of Spectre and Snake », « Jars » ou façon Amott sur « Kings of the Nightworld »). Allez donc voir ses vidéos ou les live de la bande… Impressionnant.
L’artwork de Necrolord pouvait laisser penser à retour à l’ambiance et l’efficacité de
Nocturnal malheureusement ce ne sera pas le cas. Pas de réels hits à se mettre sous la dent, un problème récurrent pour TBDM sauf que contrairement au prometteur
Abysmal renvoyant à l’impact des débuts,
Nightbringers défile sans que notre oreille fasse « tilt ». Il n’empêche que pour une petite demi-heure, la galette fait le job, à la fois ultra carrée et rentre dedans. Quelques passages redoutables (« Of God and Serpent, of Spectre and Snake ») dont des soli d’ahuri mais entourés par beaucoup de réchauffé. L’envie de remettre le brûlot en platine aura du mal à venir. Rendez-vous dans deux ans.
1 COMMENTAIRE(S)
05/10/2017 17:56
C'est con, le groupe sait pondre des trucs qui sortent de leur moule qui doit commencer à sentir le roussi à force de toujours réutiliser le même schéma de composition.
L'éponyme et la fin sont plus intéressants que le début ceci dit mais voilà tout.