The Black Dahlia Murder - Miasma

Le sombre meurtre de 1947 d’une jeune actrice surnommée le « Dahlia noir » refait surface, pas seulement pour les cinéphiles (Brian De Palma est en train de tourner le film) mais aussi pour les impatients qui ont découverts le groupe éponyme il y a deux ans ou bien alors tout récemment. Unhallowed, album hommage au morbide et à la musique extrême suédoise avait en effet mis une claque énorme à un bon nombre, redonnant le sourire par la même occasion aux nostalgiques de grands groupes tels que Carcass, Dissection ou At The Gates. La jeune formation de Detroit dont les notes de « Funeral Thirst » résonnent encore dans les oreilles de ses adorateurs, a enchaîné les dates de concert gagnant ainsi en maturité mais aussi l'oreille des non initiés ou des réfractaires, découvrant leur musique redoutable. Un changement notable est apparu dans The Black Dahlia Murder : l’arrivée d’un tout jeune batteur de 19 ans remplaçant le précèdent qui excellait dans sa tâche. Qu’en est-il de son niveau ? De la musique de ce nouvel album ? Le port d’espadrilles est-il démodé ? Caleçon ou boxer ? Autant de questions encore en suspens.

Rassurez-vous, la note vous aura déjà alerté sur la qualité de ce Miasma, d’ailleurs que signifie ce titre d’album ? Et bien en fait jeunes effrontés, le mot littéraire « miasme » définit une émanation de maladies infectieuses…Oui en même temps c’est The Black Dahlia Murder, toujours pas de chant clair ou de refrain pour passer sur Le Mouv, nan ici tout comme son prédécesseur les paroles se veulent toujours aussi morbides et glauques.
L’album est déjà mis en lecture que les fans ne seront pas dépaysés, bien au contraire tout comme sur Unhallowed, une intro jouissive (« Built For Sin ») prépare pour la demi heure de tuerie sonore. On remarquera déjà la nouvelle production, beaucoup plus propre que sur le précèdent, privilégiant la distinction des instruments. Premier titre, premier hit à classer : « I’m Charming » aux riffs à mettre un serial killer en transe, débute les hostilités de façon titanesque. Le tout nouveau jeune batteur n’a pas à rougir face aux vétérans, nous larguant un jeu extrêmement varié et des vagues de double pédale à profusion. L’ambiance dégagée sur Miasma n’a rien à voir à ce qu’il y avait auparavant, se voulant beaucoup plus sombre et mieux maîtrisée : parfait pour faire ressortir ses pulsions destructrices ou pour la BO d’un film d’horreur. Ceci en grande partie dû au hurleur schizophrénique alternant de façon assez déconcertante hurlements démoniaques encore plus aigus et grognements d’outre tombe.

Les musiciens eux, maîtrisent leur sujet, finis les titres linéaires au possible qui faisaient décrocher sur le précèdent album. Cette fois-ci la touche personnelle est percevable avec une musique qui ne sonne pas comme du plagiat de groupes cultes pour certain. On sent que chaque compo a été bossée à fond avec le riff tueur qui faut, l’accélération et le solo au bon endroit ; le groupe relâche par la même occasion la pédale d’accélérateur : variant beaucoup plus ses tempos et en accélérant à bon escient. Les influences restent les mêmes, allergiques aux riffs incisifs et mélodiques suédois s’abstenir donc. Reste que le savoureux mélange de death, de thrash et de black est toujours présent, çà reste de la musique extrême. Place au massacre sur l’excellente « Flies » avec cet effet d’une nuée de mouches, aux entêtantes mélodies de « Statutory Ape », aux accélérations démentielles sur « Novelty Crosses » et l’un des titres les plus efficaces de The Black Dahlia Murder : « Miscarriage » ou encore à la très sombre conclusion « Miasma » et son break ultra violent…Bref rien à jeter, chaque titre possède son lot de points positifs.

Au final que dire…C’est une vraie boucherie. Plus sombre et mieux maîtrisé que son aîné, il reste aussi plus accessible du fait de son intensité moindre, ce qui pourrait en étonner certain aux premières écoutes. Une fois habituée, difficile de ne pas frémir devant une musique et une ambiance si jouissive. Seulement voilà, c’est bien trop court ! Une petite demi heure qui en laissera beaucoup encore affamé (dont moi), on se dit alors pour se remonter le moral que leur EP va bientôt ressortir et qu’une tournée en Europe devrait voir le jour dans pas longtemps ! Allez vive les espadrilles et les boxers !

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