Un artwork du mythique Necrolord (Dissection, Necrophobic, Sacrementum, Emperor, At The Gates…), des influences dark metal encore plus marquées aux dires de Trevor : l'hommage à Jon Nödtveidt (RIP) de Dissection est clairement lancé par The Black Dahlia Murder (TBDM). Rangé encore par certains dans la case « metalcore » (raccourci facile « At The Gates joué par du jeune ricain »),
Nocturnal, troisième album des gaillards de Detroit, vient réfuter cette absurdité en suivant l'évolution lancée par
Miasma. Ce dernier sera d'ailleurs suivi de pas mal de chamboulements au niveau de la line-up : exit le batteur jeunot Zach Gibson (Gutrot) pour Pierre Langlois (Frozen Shadows) qui finalement quittera le groupe juste avant l'enregistrement de
Nocturnal au profit de Shannon Lucas (ex-All That Remains). Le bassiste David Lock laissera quant à lui sa place à l'excellent Bart Williams (ex-Today I Wait et ingénieur son sur
Unhallowed).
Inutile de vous cacher mon enthousiasme pour ce nouvel opus surtout après avoir vu la pochette messie, ressemblant fortement à celle de
Darkside de Necrophobic (très loin des capacités de Necrolord mais bon…). Histoire de vous le rappeler, The Black Dahlia Murder est un des ses groupes mélangeant le mieux influences extrêmes suédoises et celles américaines, cela sans tomber dans la repompe insipide ou le mielleux nauséabond. Après un
Unhallowed manquant de personnalité mais d'une efficacité monstre, un
Miasma tout autant terrible et marquant les bases nouvelles de TBDM,
Nocturnal reprend
Miasma en y ajoutant quelques nouveaux aspects. Les saveurs sombres et morbides y sont d'avantages accentuées, la faute à ce côté black/death scandinave mis beaucoup plus en avant. Les riffs hybrides (« Of Darkness Spawned ») ainsi que les leads (« Nocturnal » ou « Warborn » par exemple) soutenus joués en triple croche reprennent du grain et poussent d'avantage le groupe vers le style quasi-orphelin qu'est le dark metal. Impressions plus que confirmé si l'on analyse chaque titre (la dose y est) ou que l'on écoute simplement le glacial « To A Breathless Oblivion », tout droit sorti d'un Lord Belial next-gen. Le chant black de Trevor enfonce le clou, tapant d'avantage dans le criard (encore plus caricatural) mais n'en oubliant pas les revirements schizophréniques vers les graves. Les paroles clichesques au possible mais carrément jouissives traitant de meurtres, zombies, de la mort et autres, sont bien évidemment au rendez-vous.
Après écoutes minutieuses, on comprend que le groupe ait d'avantage bosser sa copie : les structures, riffs et arrangements (notez le sample sur « Nocturnal » tiré du film de série B « The Monster Squad ») paraissent globalement plus riches malgré un « Virally Yours » bien maigre il faut l'avouer... Les soli finement recherchés de Brian sur chaque titre exposent assez bien ce sentiment, le bonhomme étant plus timide sur
Miasma. TBDM paraît plus à l'aise et semble avoir trouvé sa voie. Couplé à son talent pour faire headbanguer comme un demeuré, le groupe signe encore d'énormes hits à sa discographie : « What A Horrible Night To Have A Curse » (titre de leur première démo et tiré de Castlevania II sur Nintendo) et son refrain à vous hanter pendant des nuits (et ce break !) ou bien « I Worship Only What You Bleed », 2 minutes de pur orgasme qui place ce titre parmi les plus redoutables de TBDM (à ranger à côté d'un « Funeral Thirst ») ! Le nouveau batteur Shannon Lucas n'y est pas étranger, jouant de façon ultra carrée (même si il ne fera pas oublier les prestations live de Pierre Langlois) et boostant la rythmique ultra molle et décalée laissée par Zach Gibson. Rayon production rien à redire puisqu'il s'agit une nouvelle fois d'Eric Rachel.
Tout semble penser que TBDM a sorti son meilleur album mais ce ne sera malheureusement pas encore pour cette fois… La durée de l'album vient encore jouer un vilain tour (34 minutes), en particuliers avec une fin d'album ambiancée qui ne mérite pas une telle amputation. Cette dernière partie ne me semble pas assez poussée (le potentiel y est), on ne retrouve qu'une once des émotions que procurent le dark metal (vous savez ce riff ou ce hurlement qui vous prend les tripes), ici le résultat me paraît trop synthétique et imperméable. Le coche manqué, l'efficacité perd en intensité surtout lorsque l'on démarre avec le vite oublié « Everything Went Black » (à des années lumières d'un « Funeral Thirst » ou d'un « I'm Charming ») ou que l'on s'écoute le raté « Virally Yours ». Heureusement la qualité générale reprend le pas mais il manque cette petite étincelle, qui faisait déjà défaut à
Miasma.
The Black Dahlia Murder complète le trio d'album de qualité et rate de peu la galette de prestige. Les fans trouveront rapidement leurs marques et devraient s'écouter l'album en boucle. Pour les nouveaux non réfractaires à l'ambiance de films d'horreurs de séries B ainsi qu'à une musique hybride (scandinave/ricaine) à la fois accrocheuse, prenante et rentre dedans,
Nocturnal pourrait vous plaire. Le prochain album pourra certainement faire la différence et surpasser ses trois albums au compteur. En attendant The Black Dahlia Murder tient sa place parmi les groupes les plus prometteurs du moment : « I worship only what you bleed, I am your master superior, I reign poised just above you on death distorted chain! ».
9 COMMENTAIRE(S)
10/10/2009 16:17
09/10/2008 11:03
une technique de fou, un "cachet" spécial qui les rendent inimitables, 5 mecs réellement barrés avec un sens de l'humour développé qui ne se prennent pas pour des stars, n'ont jamais dévié leur style pour vendre et s'éclatent à mort dans ce quils font
jcrois quon peut leur tirer nos chapeaux, et dire que ce groupe c'est quasimment "lessence du métal"
15/01/2008 04:17
09/01/2008 23:32
22/11/2007 18:57
L'intro de Unhallowed me donne des frissons a chaque coup, malgré la longueur de celle-ci.
Longue vie aux 'pwels'
27/09/2007 21:22
C'est cool qu'il y ai un coté "dark métal", c'est une suite logique et la pochette annonce clairement cette couleur (de facon assez caricatural quand même...).
Achat samedi si tout se passe bien !
27/09/2007 20:58
27/09/2007 19:55
Je l'ai ecouté que 2/3 fois pour l'instant (sauf les morceaux déjà dispo' sur le MySpace que j'avais foutu en boucle), et ma foi je le trouve aussi efficace que le précédant... même si je n'ai pas trouvé de chanson aussi catchy que "I'm charming" (un des morceau que je préfère le plus de The Black Dahlia Murder :-))
27/09/2007 17:36
La durée : je prefere trop court qu'un album qu'on aura envie de couper avant sa fin. J'ai aussi été un peu déçu par l'outro en arpege toute timide de To A Breathless Oblivion qui aurait pu etre un peu plus longue et complexe (je sais pas si c'est exactement de ça dont tu parlais, mais c'est surtout ca qui m'a choqué).
Cependant malgré ces deux petits points noirs, c'est un album excellent que je classe au dessus de Miasma mais en dessous d'Unhallowed pour le manque de côté rapide et ultra brutal (tout en étant mélodique!).