Heisenberg - The Empire Business
Chronique
Heisenberg The Empire Business (EP)
Jesse, you asked me if I was in the meth business or the money business. Neither. I'm in the empire business.
C'est par ce sample de Breaking Bad que commence The Empire Business, deuxième EP des New-Yorkais de Heisenberg sorti début 2017 sur le label japonais Amputated Vein Records. Pas de doute, le trio est fan de cette série qui raconte la transformation de Walter White, professeur de physique aux abois incarné par le génial Bryan Cranston, en Heisenberg, caïd de la drogue craint et respecté. Le nom du groupe ainsi que la pochette signée Mike Majewski (ex-Devourment), ne trompent pas. C'est d'ailleurs cette thématique qui m'a attiré vers le combo, faisant moi-même partie des adeptes de l'ancien show phare de la chaîne américaine AMC.
Et puis, ça faisait longtemps que je n'avais pas écouté ce genre de death metal, lassé par la profusion de combos sans intérêt qui se ressemblent tous, illustrés par des pochettes faussement gores bas de gamme plus ridicules les unes que les autres. Le slam death comme on l'appelle. Ce brutal death simpliste et bas du front basé sur un son ultra gras, un groove putride, des gargouillements intestinaux en guise de chant et des rythmiques mid-tempo appuyées empruntées aux mosh-parts hardcore, les slam parts. Peu de groupes obtiennent mon approbation mais je dois avouer que Heisenberg m'a convaincu dès le départ. Pourtant, la formation de Long Island n'est pas bien différente des autres et n'apporte rien de nouveau. Difficile donc de dire pourquoi ce The Empire Business m'a fait de l'effet quant tant d'autres me laissent froid. L'explication la plus probable réside sans doute dans l'origine de la formation. New-York. On le sait, le death metal de la Grosse Pomme, le NYDM, a un son bien à lui. Une efficacité de tous les instants amenée par ce groove urbain proche du hardcore. Le chant, tantôt guttural tantôt plus aboyé, mélange aussi les deux styles. Du deathcore en somme, mais du bon deathcore. Facilement reconnaissables, les influences de Heisenberg se nomment Internal Bleeding, Dehumanized et Pyrexia, avec ce côté brutal slam death plus présent qui ramène à Devourment. La production enrichie en graisses au son de guitare qui fait trembler les murs et alourdie par une basse massive, joue aussi pour beaucoup. Aux manettes, un certain Derek Boyer d'un certain Suffocation. Comme par hasard! Au mix et au mastering, c'est rien moins que Joe Cincotta qui a travaillé avec Suffocation, Mortal Decay, Dehumanized, Internal Bleeding, Waking The Cadaver... Clairement, les mecs se sont bien entourés! Et si je rajoute que les parties de batterie sont signées Kevin Talley (Dying Fetus, Misery Index, Suffocation, etc.), l'érection ne doit plus être loin chez vous!
Vous l'avez compris, ce The Empire Business n'est pas technique, pas mélodique, pas novateur, ultra classique dans son genre, et même assez limité. C'est con oui, mais putain c'est bon! Sur sept morceaux courts (moins de trois minutes sauf le dernier) aux titres rigolos ("Bitch Stench", "Tube Sock Sodomy," "Crucifucked"), pour un total de même pas vingt minutes, Heisenberg racaille avec du riff huileux pas très finaud, du mid-tempo appuyé au groove patibulaire, sort les semi-blasts régulièrement, se lâche en quelques occasions sur des blast-beats, balance de la grosse double, et envoie même un peu de tchouka-tchouka. Et comme on est dans le second degré qui ne se prend pas la tête, le morceau de clôture "TwaüghtHammër", du nom du groupe de Jesse Pinkman dans Breaking Bad, offre une bonne tranche de rigolade. Un sample du morceau "Fallacies" en acoustique tiré de la série pendant trente secondes, enchaîné sans transition sur du gros guttu qui blaste: le contraste me fait délirer à chaque fois!
The Empire Business fait appel à mes bas instincts et j'avoue aimer ça. Combien de fois j'ai pu l'écouter l'année dernière cet EP en rigolant tout seul dans ma bagnole!? Je reconnais toutefois que l'on a pas non plus affaire à l'EP du siècle. En qualité, on reste encore loin des patrons Internal Bleeding et Dehumanized. Les morceaux ne se valent pas tous, le disque fait un peu le yoyo entre "The Empire Business", "Tube Sock Sodomy", "No Lives Matter" et TwaüghtHammër" qui font le plus d'effet, et "Bitch Stench", "Crucifucked" et "Homage For Slaves", moins inspirés et plus anecdotiques. Dans l'ensemble néanmoins, c'est quand même foutrement efficace pour peu que l'on soit sensible au style brutal/guttu/slam/core/NYDM. La thématique sur Breaking Bad, une des séries les plus marquantes de ces dernières années, parachève cette sortie assez jouissive que je vois comme une déconnade un peu neuneu même si, mine de rien, ça tient la route un minimum musicalement, sans quoi la lassitude serait vite arrivée. Un plaisir coupable qui fait du bien!
Where's my money, bitch?!
| Keyser 27 Janvier 2018 - 952 lectures |
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