Vous le savez, je suis un gros,
gros féru du groupe
DEATH, à tel point que, depuis que le
« Sound of Perseverance » s'est hissé comme étant mon album favori tout genre confondu, je sais exactement ce que je cherche : du Technical Death orienté Melodic avec un pied dans le Prog, où rien n'est laissé au hasard, où la simplicité côtoie le tirage de cheveux en quatre niveau écriture. Autrement dit, j'aime le mélange des genres, l'efficacité rythmique, les montées-descentes, les dialogues, les solos mérités qui en foutent plein la gueule.
Et, par dessus tout, j'aime quand il y a des structures marquantes.
C'est en France que je vais trouver mon bonheur, avec
CARCARIASS. On va pas se le cacher, leurs deux derniers albums, c'est de la dentelle, surtout « Killing Process » qui, pour moi, contient un furieux mélange de tout ce qui fait le sel d'une musique à la Schuldiner. On sent qu'ils s'en sont inspirés, mais ils n'essaient pas de faire comme leur icône. Ils jouent, et ça suffit à me faire plaisir.
Alors croyez moi, j'étais comme un fou lorsqu'on m'a tendu ce MINDWARP, affublé du petit sticker « Par des membres de CARCARIASS ».
Quand on lance la galette, on se sent en terrain connu : avec « Cold Analysis », on entend du Carcariass dans le texte, plus hargneux dans la voix toutefois. Mais la patte instru reste vraiment la même, notamment avec ces guitares posées et mélodiques, qui s'énervent quand il faut. Cette force de gratte parcourt l'ensemble, que ce soit « Descent to Hell » et son Tech MeloDeath qui impose un riff tout en jouant de variations ou « A Current World », la preuve par deux que quand ils décident d'être vénères, ils ne le font pas à moitié !
Mais écrire la hargne, ça demande une excellente gestion du rythme. Et ça tombe bien, car MINDWARP, comme CARCARIASS ou DEATH, sait pertinemment jongler entre accalmies, accélérations et mélanges audacieux. Un morceau tel que « Black Day » ne me fera pas mentir. Je pense qu'ils ne l'ont pas intitulé comme ça par hasard ! Quand ça commence, je me suis dit : « Mais qui m'a mis du Black metal ?! » Quand le chant arrive, on dirait presque (
presque, hein !) du
CHRISTICIDE ! Avant de revenir à du Death plus direct, et un entre-deux mesuré mais tellement bien senti pour que, à 2:50, tu te prennes ta soufflante de riffs en exergue.
Outre ça, l'album va continuellement jouer sur les rythmiques qui changent très souvent, afin de donner du corps à l'ensemble et de dresser un chemin, une traversée. C'est éloquent dans « A Current World » : même s'il n'y a rien de spécial, c'est du bon, et il y a du puissant dans la guitare qui parfois s'énerve un peu, et les pauses font le taff : encore un signe des qualités d'écriture et de rythme du groupe, car rien n'est gratuit ni ne semble complaisant ou m'as-tu vu. On le saura, j'aime quand c'est authentique et sincère : là, je m'y retrouve!
La pertinence d'écriture se ressent également sur « Dark Light » ou « Artemis », puisqu'on ça ne cesse d'aller dans diverses directions, et d'aligner des moments galopants histoire de nous tenir debout sur la fin.
Car il est nécessaire de maintenir l'auditeur lorsqu'il se prend, au milieu du disque, le trio « Insomnia Of Misfortune » - « Anxiety » - « Hatred And Freedom ».
Déjà, tu démarres avec cette intro tellement bien arrangée ! « Insomnia Of Misfortune » te fout un couplet redoutable d'efficacité, qui te donne de quoi manger si t'es du genre à regarder à l'intérieur et à fouiner le contenu !
Puis la batterie qui se décide à frapper tous les temps sur la claire, sursauts souvent utilisés par CARCIARIASS, ça me fait toujours autant d'effet ! Puis prends ton solo au passage : là, on est dans du grand !
Tu enchaînes avec « Anxiety ». Alors là, il n'en faut pas plus pour me faire acheter ce genre de disques ! Mélodique, rythmé, puissant et vif en émotions : le mix donne un relief très appréciable, et la musique trouve une résonance en moi. Et quand ça parle, c'est que l'aspect technique a réussi à trouver un juste équilibre, surtout dans ces parties instrumentales où chaque piste dialogue entre elle dans une gradation saisissante – une touche pour laquelle je suis très sensible.
Relève-toi, c'est pas fini : « Hatred And Freedom », c'est du CARCARIASS XXL, car là le chant prend enfin une tonalité et un coffre qui donnent une énorme masse à l'ensemble, et termine de parachever la structure entamée par les deux morceaux précédents.
Putain que ces trois titres font du bien !
Cependant, si je suis autant enthousiaste sur cette bouffe que je me suis prise, c'est que, globalement, même si c'est du bon, il y a quelques longueurs, quelques côtés « ouais, déjà entendu », notamment dans les deux derniers titres ou « A Current World ». Car l'album contient quelques moments de faiblesse, on ne peut pas dire qu'on est dans le sans-faute de « E-Xtinction » certes bref, mais tellement intense !
Sans être aussi efficace et plaisant que les précédents CARCARIASS, cet album n'en est pas moins satisfaisait et agréable à l'écoute ; bien produit, inspiré, varié, c'est pas oufissime ni génial, mais ça fait passer un moment très sympa, et on sera surpris – voire sur le cul – grâce à certaines trouvailles aussi judicieuses que ce qu'on peut avoir sur
« Killing Process » ou
« E-Xtinction », mais malheureusement plus rares. Et puis, en tant que fan de CARCARIASS, ce type de son, j'en redemande !
Et pour ceux qui ne connaissent pas CARCARIASS mais qui aiment le Tech Death... Vous attendez quoi, au juste ?!
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