Eh beh voilà !
SKOGEN est victime du syndrome d’
ENSLAVED, que d’autres appellent aussi syndrome d’
IHSAHN, et que le néophyte se contentera de nommer le « syndrome du vieux ». Ah si, le « syndrome du vieux » est plutôt répandu dans le black metal, et cet album sent le vieux. Enfin… le vieux… le trentenaire qui s’assume, le trentenaire qui ne veut pas faire la même chose toute sa vie, le trentenaire qui a envie de nuancer sa rage. Parfois ça se manifeste un peu après, un peu plus tôt pour les jeunes vieux aussi.
SKOGEN, je comparais déjà le groupe suédois aux Norvégiens de
ENSLAVED en 2014, à la sortie de
I Döden, ainsi qu’aux autres de
KAMPFAR, mais c’était pour des ajouts acoustiques, un léger clavier, de légers chœurs dans un chant clair. Ce n’était encore que des ajouts, qui donnaient des nuances délicieuses à un black metal tour à tour épique, guerrier, viking ou pagan. Cet équilibre a été totalement repensé sur
Skuggorna Kallar. 41 minutes sur lesquelles le chanteur use principalement d’un timbre clair. On peut aimer. On peut détester. Surtout, le choix a été fait d’en mettre tout de suite, dès les premières secondes de « Det nordiska mörkret », histoire de tout de suite faire comprendre les ambiances qui nous attendent le long des 8 pistes. Le chant guttural fait son apparition un peu plus loin, pour quelques bribes de rage, vite enchaînées par une mélodie savoureusement envolée. Et la voix claire qui revient. C’est déstabilisant quand on connaît le groupe. On fait la moue quand même. Parce qu’on sait ce qu’on a perdu ! Un groupe qui était excellent. Même si l’on découvre une nouvelle facette de
SKOGEN, le talent n’est pas du même niveau. Le plaisir n’est pas au même niveau. Ou du moins, il l’atteint moins souvent, par passages.
Le groupe a également décidé de moins étirer ses titres. Seuls les deux derniers dépassent les 8 minutes, le reste en dure toujours moins de 5. Ce n’est pas un mal, c’est suffisant pour développer ses nouvelles atmosphères en tout cas. Avant on adorait se manger des titres fleuves, là on avouera apprécier que ce soit plus court. Car même lorsque
SKOGEN essaie de montrer les dents, il se fait moins incisif que par le passé. Je dirais même plus que c’est lorsqu’il intègre le moins de douceur qu’il est le moins intéressant sur ce nouvel album : « När solen bleknar bort » est très laborieux, avec un refrain voix clair qui arrive carrément à me rappeler
SLIPKNOT qui se force à mettre du chant clair parce que les fans MTV attendent ça. C’est la seule fois que j’y pense. Sur les autres pistes, c’est simplement du chant clair, passable. Sauf sur l’horripilant « Beneath the Trees ». Mais quelle horreur cette façon de faire du semi-chanté semi-déclamé ! C’est laid ! Le titre en lui-même passait bien, avec un petit air pagan
HIMINBJORG vu de loin, mais cette voix est une catastrophe…
Alors certes, au fil des écoutes notre oreille s’habitue à l’orientation voulue par notre groupe de vieux, et certes on trouvera un petit quelque chose à se mettre sous la dent, mais malgré tout la déception persiste. On veut notre
SKOGEN de d’habitude, ouin, ouin… Ce qui fait émerger un léger espoir, concernant le successeur de cet opus : « Allez, ce n’est qu’une petite envie passagère, c’est sûr, dans deux ans,
SKOGEN reviendra avec son vrai visage. Il avait juste besoin de souffler un peu, de se couille-molléser temporairement ! ». On espère…
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