Skogen - I döden
Chronique
Skogen I döden
Trio formé en 2009, SKOGEN le Suédois poursuit sa route avec ce quatrième album en 6 ans, le premier sur le label à suivre Nordvis. Ce dernier s’occupe effectivement de noms intéressants tels que DRAPSNATT, BERGRAVEN, LIK et LUSTRE et manifeste une attirance pour les groupes de black qui osent y apporter des éléments extérieurs.
Et c’est bien le cas de SKOGEN qui, pour faire court, est fortement influencé par deux références norvégiennes : ENSLAVED et KAMPFAR. Les neuf morceaux de I Döden font ainsi dans le pagan black direct, sachant laisser des espaces pour les mélodies, la guitare acoustique et un clavier léger. Selon les morceaux on pense plus à l’un ou à l’autre de ces groupes cultes, parfois aux deux en même temps. Mais alors que ce genre de mimétisme a tendance à finir en plantage, en « disciple sans inspiration », SKOGEN s’en sort très bien.
Ce qui impressionne avant tout, c’est sa maîtrise, aussi bien musicale que thématique. Les gaillards sont convaincants parce qu’ils font exactement la musique qu’ils aiment. Ça s’entend ! C’est indéniable ! Ils sont totalement possédés par le genre. Il en découle des compositions de black pagan mature d’une fluidité absolue. Oui, « mature » parce qu’il y a finalement beaucoup de passages calmes, incitant à la réflexion, à la promenade, à l’introspection. On trouve bien quelques parties plus excitées, mais elles ne sont pas majoritaires car ce n’est pas vraiment le propos du groupe. Ces accélérations semblent plutôt être là pour introduire et mieux servir les parties posées, transcendantes. C’est ainsi que chaque titre, qui avoisine les 7 minutes, ne souffre pas d’abus de répétition ou de passages inutiles.
Et les vocaux montrent un effort similaire de variété. C’est un chant guttural qui occupe le plus de place. Il se transforme parfois en chant clair ou se laisse accompagner par des chœurs à tendance « vikings ». Là encore aucune surenchère, mais des apparitions sporadiques bien contrôlées. Ces mélanges servent parfaitement les ambiances.
Pour résumer, on trouve des musiciens qui connaissent leurs instruments, des compositions qui ne tournent pas en rond, des vocaux qui s’adaptent au sentiment désiré... Le voyage est assuré et le plaisir est évident. C’était déjà le cas sur les albums précédents, mais on sent à chaque fois qu’un nouveau cap est franchi, et là encore plus que d’habitude.
Il faudrait maintenant passer aux défauts de ce 4ème essai, mais ils sont maigres. Disons qu’il faut se mettre en condition pour apprécier pleinement le contenu de ces 58 minutes. Une petite virée forestière en solitaire serait l’idéal. Et comme avec la plupart des groupes on regrettera qu’il n’y a pas de véritable empreinte personnelle, même si l’intégrité est évidente.
Le travail est vraiment minutieux et les détails ont été peaufinés. C’est ainsi que l’album est introduit par un court « Vargher » de 44 secondes qui met dans l’ambiance et coupé par un « Livets Ruin » intermède instrumental de 4 minutes aux ambiances médiévales romantiques qui permet de reprendre un peu de souffle. Le dernier titre, « Sleep », est quant à lui plus long avec plus de 13 minutes. Il s’agit d’un morceau très influencé par ENSLAVED, mid-tempo, très porté sur les ambiances nature et sentant bon le repos après l’effort. Il se termine par des notes de piano libératrices qui nous préparent à revenir dans notre monde moderne. Si vous vous prêtez au jeu des Suédois, vous deviendrez accros.
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