Si l'année dernière, j'ai pu chroniquer la sortie de
l'EP de NIHILIST, groupe de Deathcore varois, une fois n'est pas coutume, je m'attaque à un groupe local. Seulement, hormis la localisation, les ressemblances avec les jeunots derrière « Evolution » s'arrêtent là.
Car, ici, on n'a pas affaire à un groupe récent. Maniac est une formation toulonnaise qui a commencé en 2004 ! C'est après trois EP sortis en 2005, 2007 et 2011 et deux albums parus en 2009 et 2014 que le quatuor revient avec ce nouvel EP. Intitulé « Ruthless », le ton est donné : rien ne se fera dans la dentelle.
Autant être direct, puisque le disque le fait également : on a affaire à du son bien lourd, digne des poids lourds du genre. Ça va droit et... Non !
Car là est la première particularité de Maniac. Quand tu penses aller sur un plan, ils vont jouer avec plusieurs éléments variés pour créer la surprise et préserver l'attention. Ainsi, sur « Cephalian Abortion », tu commences sur du Death bien calé sur ses jambes, et à 0:51 tu te payes un plan bien fichu avec guitare en avant et batterie sur un plan plutôt riche. Et quand ça revient sur la base précédente, c'est pour aller vers du chant plus marqué, lorgnant dans le pig squeal. Cet élément évoquera, avec le mix de la batterie, une forme de Deathcore, qui sera plus prononcée dans le titre « Modus Operandi » : ne vous fiez pas aux deux premières minutes, le côté lancinant de ce morceau dissimule derrière un retour Deathcore du plus bel effet, pour un poutrage intense sans ménagement !
Parce que c'est ce que veulent les Maniac : balancer sec, mais que tu sois pleinement embarqué dedans, sans jamais te lasser. Alors tu te prends un petit « Mindfucked » ; ce morceau marque une petite pause au début mais, quand c'est lancé, allez, c'est parti, et ça se développe dans une mélodie qui prend de l'ampleur Cela montre que Maniac peut jouer du Death désespéré, jusqu'à tomber sur un final très brutal et assommant en tempo lent qui correspond à leurs inspirations qui vont du Hardcore au classiques du Death metal.
Ces classiques qu'on retrouvera avec plaisir dans « Crawling Bastards ». Comment, vous avez dit Cannibal Corpse ? Si vous trouvez que le chanteur se lance dans un style à la Corpsegrinder, vous ne vous êtes pas trompés : outre Obituary, ils sont fortement inspirés par le quintet de Floride. Car c'est là une des forces de Maniac, le chant est varié et profond : ce coffre ajoute clairement à la violence du son. Combiné à un habile jeu de guitares et à la variété des plans rythmiques, sans oublier une basse qui t'alourdit le tout de très bonne manière, et t'as un Death metal qui ne révolutionne rien, mais qui combine ses éléments avec pertinence et sincérité. Ruthless est un EP qui est plein des meilleures intentions : celles de t'en foutre plein les oreilles et de t'emporter sans rester sur des parties répétitives.
C'est simple, sur ce dernier titre de 6 minutes 44, tu n t'ennuies pas. Et crois-moi que, quand ça monte, ça monte grave ! Face à une telle sortie, on a juste un regret : on en veut plus. D'autant que le groupe parvient à faire des articulations entre le calme et l'énervé sans problème, et distille une musique qui emporte, notamment dans un morceau comme « Drown you in trauma ». Le son y est pour quelque chose : je les ai découverts en live, avec une énergie impeccable et une grande facilité à varier les ambiances. Pour cet EP, ils se sont enregistrés en studio comme en live, trois prises pour chaque morceau, et on garde le meilleur. Ils ont ajouté une deuxième guitare, mais le tout est très organique. Ca s'entend : le résultat est très « coup de poing », dans l'urgence. Et c'est là que Maniac fonctionne, car ils sont des bêtes en live. Cette énergie se communique dans ce CD enregistré de manière plus « roots », qui donne quelque chose de viscéral et puissant.
Un processus créatif osé, plus terre-à-terre, plus « basique » pourraient dire certains, mais ça renoue avec une manière de faire plus authentique. Et, moi, ça me botte complet, car j'ai le Maniac que j'ai entendu en février 2018 !
Seulement, on veut plus de titres, peut-être encore plus de parties blastées et, surtout, on veut savoir ce que cette dynamique créatrice pourra donner comme nouvelles sensations. C'est délicieux, on en redemande.
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