The Gates of Sinn - The Great Sabbath
Chronique
The Gates of Sinn The Great Sabbath (Démo)
Cela fait maintenant quelques années qu’une petite cohorte de jeunes groupes ont commencé à nous faire parvenir les émanations de leurs caves obscures du fond desquelles ils s’acharnent à rendre un culte à un certain autel du black metal. Pas celui des norvégiens, mais celui de groupes plus étranges, plus bestiaux et plus primitifs. The Gates of Sinn s’inscrit complétement dans cette chapelle, en faisant même de son patronyme un hommage au grand Beherit, inspiration première de ce black metal liturgique, occulte, atavique et cornu. « Lord Nana, the Gate of Sin … ». Sin, ou Sinn, aussi appelé Nana, le dieu mésopotamien de la Lune, et le péché en anglais … Toute une symbolique, donc.
The Great Sabbath est la première démo de ce jeune groupe grec qui peut se vanter d’avoir attiré l’attention du prestigieux et reconnu Iron Bonhead dès sa sortie initiale. Une sacré tour de force qui devrait permettre aux grecs de bien lancer leur nouveau projet. Ce grand sabbat se constitue de cinq pistes dont une intro, officiant toutes dans le prêche démoniaque et l’appel à la guerre sous le signe de Satan. La basse est l’instrument fondamental de la musique du groupe, avec ce son abrasif et massif, qui écrase et soumet pendant que la batterie décérébrée alterne entre blasts primitifs et martèlements à deux neurones pour marquer le rythme. La guitare sonne sale, crasseuses, rouillée, et ne sert qu’à appuyer les riffs de basse. Là-dessus, on régurgite du chant de fond de trachée pour bien marquer la filiation avec ce cher Nuclear Holocausto Vengeance. La table est dressée, on sait déjà ce qu’on va manger.
Pas la peine de faire un descriptif précis des pistes. Elles sont toutes bâties sur le même modèle d’alternance entre charges sur riffs à trois notes et ralentissements étouffants qui puent le poil de bouc. C’est sale, cru, dépravé et hautement diabolique. En plus de Beherit, on renifle aussi un fumet de Profanatica bien présent, avec cette odeur de souffre typique du patron Paul Ledney. L’angelot priapique est bien présent dans la cave des deux dévots, avec toutes ses sales intentions et ses vapeurs de poison.
Gates of Sinn croit en ce qu’il fait, mais n’arrive pas à subjuguer autant que ses références. Il fait les choses bien et offre une cérémonie honnête, avec en particulier une première piste très convaincante, mais manque un peu d’impact sur l’ensemble de sa messe. On aurait besoin d’un poil plus d’accroche et surtout de variété, comme Beherit savait si bien le faire, pour être entièrement convainquant. C’est une bonne première démo, qui prouve un vrai potentiel, d’un groupe qui gagnera à aller jusqu’au bout de ses envies la prochaine fois pour faire exploser le tout.
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