Behold the Arctopus - Hapeleptic Overtrove
Chronique
Behold the Arctopus Hapeleptic Overtrove
Quelle idée saugrenue m'a pris de chroniquer un album des célèbres Behold the Arctopus ? J'aime le prog, certes, et je n'ai pas toujours l'occasion d'en parler alors je tente de me rattraper comme je peux. Pourtant, d'autres groupes plus conventionnels méritent également de passer sous le radar, en ce moment - et je pense à Caligula's Horse. Alors, pourquoi eux, pourquoi ce groupe dont je ne comprends rien et dont la manie pour repousser les limites du metal progressif a fait sa renommée ? Certainement un mélange de curiosité et d'étonnement - qui a dû vous saisir de même en voyant cette vignette "Behold the Arctopus" dans la colonne de droite : quoi ! ce groupe, chez Thrashocore ?
Alors tentons d'abord de présenter ce groupe convenablement. Formé en 2001, il reste jusqu'en 2012 sous le nom "Behold... the Arctopus" avant de simplement retirer les points de suspension. Le groupe s'articule autour de deux guitaristes, à savoir Mike Lerner et Colin Marston, nom qui doit davantage vous parler puisqu'on le retrouve au sein d'entités comme Krallice - autre groupe aimant flirter avec les limites. Point de batteur fixe - le plus récent, Jason Bauers, a rejoint les rangs en 2016 - comme le nom de leur toute première demo We Need a Drummer, sortie en 2002, laisse entendre. Comme laissent entendre ce nom de première sortie, les titres alambiqués de leurs morceaux, leurs photos de promo et plus pragmatiquement leur musique, ce groupe, célèbre dans le milieu des proggeux geek à lunettes, est empreint d'une couche d'humour assez apparente : il ne faudrait pas prendre la musique complètement barrée de Behold the Arctopus au premier degré, sans quoi on partirait en tentatives d'analyses qui finiraient toutes par échouer lamentablement tant il n'y a rien à chercher chez eux : cette musique se veut avant-tout formaliste, voulant concentrer toute l'attention sur la forme plutôt que sur le fond.
Musicalement, on a affaire à un metal d'une technicité telle, s'articulant sur des rythmiques et des tempi tellement peu habituels et tellement instables, qu'il est simplement impossible de dégager une quelconque ligne directrice artistique. Aucune des compositions de Behold the Arctopus et ici, de Hapeleptic Overtrove, n'a de sens, d'intérêt musical, de logique ou de cohérence. Tout est fait pour vous confondre, à commencer par le titre de ce nouvel essai qui ne veut rien dire - du moins, tous mes dictionnaires ont échoué pour trouver un sens à ces deux mots - et qui se contente d'accumuler les lettres pour former des mots compliqués dans un semblant de logique - et dans une idée formaliste, ici aussi. La tracklist est également très aléatoire, avec un opener de trente secondes et un "Perverse. Esoteric. Different." (nouveau Revenge ?) qui culmine à six minutes et quarante quatre secondes. Les titres des morceaux n'ont pas d'intérêt non plus puisque toutes les compositions sont instrumentales et ne semblent pas vouloir dessiner une idée cohérente avec ces premiers. Même la pochette, aux jolies couleurs, est difficilement discernable : un crâne alien, qui semble être la mascotte du groupe, dans un champ en ruines purement SF, épurée de tout titre ou logo.
Je suppose qu'une chronique se doit de décrire, ne serait-ce qu'un minimum, la musique dont il est question. Malgré tout ce que je viens de dire, afin de donner une idée à ceux d'entre vous qui connaitraient le moins le groupe, je vais me hasarder à décrire ce gloubi-boulga musical. Hapeleptic Overtrove se compose intégralement de mélodies hachées en une suite de notes tapées par Colin Marston et sa Warr guitare, cette guitare au manche plus large que le cou de Corpsegrinder prévue pour être jouée en tapping, et de percussions traditionnelles et des toms pour seule batterie. N'espérez pas entendre un blast beat ou même un simple coup de caisse claire ! On aura quelques fois des power chords, dans "Quithtion" par exemple, et des arpèges dans "Adult Contemporary" qui montrent que tout n'est pas fait non plus de manière aléatoire mais ce sont les seuls changements auquel vous serez confrontés.
Pas de note. A ce constat, une question : comment voulez-vous noter une musique pareille, purement formaliste, dépourvue de toute logique et même de tout intérêt musical, qui ne sert que les musiciens dans la démonstration de leur technicité ? On ne peut pas, et il m'est impossible de dire si cet album relève du génie du formalisme ou de la nullité lamentable par son manquement à tous les codes établis par les genres de metal plus traditionnels. Franche rigolade ou inintérêt abyssal : à vous de juger !
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