xBreak Outx - Time's Up
Chronique
xBreak Outx Time's Up (EP)
On vit vraiment une époque formidable. Ces temps-ci, je commençais à beaucoup me plaindre. Je râlais de manquer de temps pour faire tout ce dont j’avais envie, je déplorais que le travail soit aussi chronophage et que les vacances étaient une période bien plus productive pour moi et mes projets personnels. Et puis tout à coup, en moins de 24 heures, la vapeur s’inverse totalement ! Des termes qui n’existaient pas 6 mois auparavant et qui, miraculeusement, changent la donne : « cas contact », « covid », « restez chez vous », « arrêt de travail préventif »… Mince alors, l’immense majorité de mes plans et de mes activités tombent à l’eau, déroulant par la même le tapis rouge aux autres. Fini d’écouter des morceaux d’albums au casque en allant bosser, fini de me demander quand j’allais pouvoir chroniquer telle ou telle sortie, fini de rentrer le soir éclaté en me promettant de m’y atteler le week-end… me voilà cloué dans ma chambre, devant mon ordinateur. Allez, c’est vraiment l’heure de ressortir la PMA (Positive Mental Attitude, pour les néophytes, et non pas la Procréation Médicalement Assistée) et de rendre cette semaine agréable et enrichissante.
Quoi de mieux, donc, que de commencer par se pencher un peu plus sérieusement sur le premier EP de xBreak Outx ? Le simple fait de savoir que je vais écouter Georges, le chanteur, jouer de la cornemuse, me ravit déjà. Alors oui, vous me direz que c’est un aspect secondaire de la musique du combo lyonnais, mais force est de reconnaître que ce parti pris les démarque clairement du reste de la scène hardcore moderne. Attention, ici, il ne faut pas se méprendre et imaginer que la musique de xBreak Outx se rapproche d’une quelconque façon de Dropkick Murphys ou que sais-je encore. Non, imaginez plutôt Floorpunch dans tout ce qu’il y a de youth crew mais Mark Porter, une fois de temps en temps, s’en va jouer de la cornemuse au beau milieu de la foule. Hormis cela, le parallèle avec les patrons du New Jersey est plus que pertinente car les deux groupes se proclament straight edge et jouent un punk hardcore véloce, abrasif et énergique. Derrière ce qui peut sembler être des poncifs, comprenez que xBOx nous propose un vrai revival de ce que les années 80 et, dans une moindre mesure 90, tenaient pour standard (en atteste la reprise de 7 Seconds dès la première démo du groupe, sortie en 2019). On pensera aussi à d’autres formations comme Youth of Today ou encore Gorilla Biscuits, que ce soit dans le style musical, les inspirations visuelles (cette pochette !) ou encore les paroles.
J’insiste très souvent pour revenir sur les paroles car, dans nos styles musicaux, le fond est au moins aussi important que la forme. Chez les rhôdaniens, l’emphase est évidement portée sur des thématiques que j’aime souligner, l’attitude positive et la philosophie straight edge (seulement 4 « X » sur la pochette, peut mieux faire). Par ailleurs, on retrouvera aussi une touche quasiment emo, tout particulièrement sur « I Was Not Right » et sur le traitement général fait des relations sociales dans les textes de Georges. Il est regrettable, en revanche, de trouver des fautes de langue dans les paroles (à l’écrit comme à l’oral). Ca n’est pas la première fois que je formule ce reproche (à un groupe lyonnais qui plus est !) mais c’est d’autant plus dommageable que sur Bandcamp, les paroles sont traduites de l’anglais vers le français et le russe, preuve supplémentaire de l’attention portée au message par le groupe. Ils sont d’ailleurs, à ma connaissance, le seul et unique groupe (au sens large, je compte maintenant les side projects dedans) entièrement straight edge de l’hexagone. Ce dernier point, appuyé par la présence de Mathilde, vocaliste chez les tout récents Iron Deficiency, vient encore renforcer l’attitude youth crew.
Difficile ici de trouver une conclusion. C’est peut-être le moment pour moi d’avouer que j’ai du mal à être objectif du fait de la dimension humaine qui me lie à ce groupe, ce message et ce type d’attitude au sein de la scène. Maintenant, à vous de vous lancer dans la découverte de ce « Lyon Straight Edge Crew », de mettre votre propre quarantaine à profit pour apprendre les paroles et venir faire des frontflips de l’espace quand ils pourront rejouer sur scène, là où leur musique prend tout son sens.
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