Harlott - Detritus Of The Final Age
Chronique
Harlott Detritus Of The Final Age
Avec déjà presque quinze ans d'ancienneté la formation menée par l'inamovible duo Andrew Hudson/Tom Richards est devenue avec le temps une des places fortes du Thrash Australien, qui manque franchement de nouveauté et de noms intéressants (hormis HELLBRINGER dont on attend un hypothétique retour). Si jusqu'à présent le combo pratiquait une musique inspirée largement par la Bay Aera elle avait au moins le mérite de faire passer un bon moment, à défaut d'être véritablement marquante, car ce qui ressortait de ces trois premiers albums c'était surtout un sentiment mitigé tant les titres bien foutus et intéressants en côtoyaient d'autres franchement quelconques voire carrément ennuyeux. Du coup pour ce quatrième chapitre le groupe (agrémenté une fois encore d'un nouveau frappeur et second guitariste) a décidé de prendre quelques risques en osant s'essayer à des morceaux plus longs mais aussi plus lourds et sombres, un choix déjà aperçu précédemment sur le déséquilibré « Extinction » en 2017. Et le moins que l'on puisse dire c'est que le rendu proposé ne va pas être à la hauteur une fois de plus, certes il faut saluer l'exercice mais malheureusement quand on étire inutilement pour combler un manque d'idées cela finit immanquablement par s’entendre, et cela est le cas ici...
En effet avec deux plages tournant aux alentours des huit minutes le risque de se planter était bel et bien là, et effectivement cela va être criant tout d'abord sur le beaucoup trop long « Nemesis » qui cache également une faiblesse d'écriture flagrante. Misant tout ou presque sur la lenteur le problème vient de riffs et de plans trop peu nombreux et qui se répètent indubitablement, faisant plus office de remplissage qu'autre chose. De fait avant même d'en avoir terminé on a déjà décroché en route et ça n'est pas l'accélération finale qui va redonner de l'intérêt à une compo insipide et ennuyeuse, constat qui va se retrouver également sur « Miserere Of The Dead » qui trouve le moyen d'être encore plus raté et hors-sujet. Si l'ensemble essaie de se densifier en brisant la nuque de l'auditeur et en ajoutant de la noirceur supplémentaire (d'où émerge quelques notes acoustiques) ça ne se montre jamais accrocheur, tant c'est absolument raté, pompeux et répétitif, et nullement sauvé par le riffing plus incisif et frontal basique au possible. Heureusement au milieu de ce plantage en règle il va y avoir quelques compositions plus abouties qui vont enfin donner envie de taper du pied, notamment « As We Breach » proposé d'entrée de jeu et qui brosse un mélange simple et direct, accrocheur et dynamique. Entre démarrage Heavy à mort et parties rapides endiablées (où quelques blasts vont même être de sortie) l'ensemble est remuant et parfait pour ouvrir les futurs concerts du quatuor tant c'est brut mais efficace, et confirmant que quand il est dans ces dispositions il reste bien plus efficace dans son exécution, à l'instar du tout aussi réussi et frontal « Slaughter » qui ne s'éternise pas ni s'embarrasse de futilités.
Au milieu de tout cela le sentiment général est partagé car y on trouve les agréables (à défaut d'être marquants) « Idol Minded » couillu et excité, joué à l'ancienne et sans concessions, et « Prime Evil » qui fait le métier avec sérieux sans pour autant faire grimper aux rideaux, mais aussi du plus moyen à l'instar de « Bring On The War ». Celui-ci s'essouffle bien trop rapidement pour être captivant (malgré une alternance rythmique importante) tout comme « Grief » sans idées et aux mêmes plans joués en boucle tel Sisyphe et son travail infini. Et que dire de la reprise en guise de conclusion qui va faire un four monumental ? Rien ou presque ! Car outre un choix osé (« The Time To Kill Is Now » de CANNIBAL CORPSE) cette version d'une des compos les plus radicales et primitives d'Alex Webster et ses acolytes tombe totalement à plat lors du refrain massacré allègrement au chant, alors que musicalement ça tient la route sans pour autant là-encore faire preuve d'une réussite indéniable.
Bref ça n'est pas encore cette fois-ci que le gang de Melbourne va grimper dans la hiérarchie de la nouvelle scène Thrash internationale, qui confirme ses limites entrevues par le passé et prouve qu'il reste finalement efficace quand il se contente de jouer vite et de reprendre un classicisme assumé. Cantonné à la deuxième division du genre et aux premières parties des ténors il ne peut pas encore espérer mieux avec cette livraison qui s'écoutera d'une oreille distraite, et dont l'attention ne reviendra que lors de quelques passages mémorables, avant d'être de nouveau dissipée pour finalement retourner écouter d'autres noms plus intéressants et convaincants.
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1 COMMENTAIRE(S)
citer | Je trouve un poil dur certains qualificatifs utilisés qui me ferait plutôt penser à une daube infâme méritant un bon 3. Les deux premiers titres sont deux grosses tueries mais d'un autre côté on a l'impression que le groupe y met toute sa force pour se laisser retomber ensuite...
Autrement les compos sont pas renversantes mais restent malgré tout correctes, d'autant que j'aime beaucoup cette noirceur assumée perso. Exploiter davantage ce filon aurait peut être aidé le groupe à trouver une vraie originalité.
Donc bon, j'ai un peu de mal. Un super emballage, avec une prod parfaite comme je les aime et les parties high tempi sont assez savoureuses mais autrement... mouarf... |
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1 COMMENTAIRE(S)
05/12/2020 03:33
Autrement les compos sont pas renversantes mais restent malgré tout correctes, d'autant que j'aime beaucoup cette noirceur assumée perso. Exploiter davantage ce filon aurait peut être aidé le groupe à trouver une vraie originalité.
Donc bon, j'ai un peu de mal. Un super emballage, avec une prod parfaite comme je les aime et les parties high tempi sont assez savoureuses mais autrement... mouarf...