The Haunted pour l'album "The Dead Eye"

Thrasho : Salut, t'as fait ça toute la journée tu dois être crevé...

Dolving : Ouais, m'en parle pas...

T : je dois être le dernier, non ?

D : Si seulement... *rires* rien de perso hein, mais putain...

T : Héhé... Bon, vous avez un nouvel album (The Dead Eye) parles m'en un peu...

D : T'en parler ? Je veux pas t'en parler, t'as qu'à l'écouter *rires* !

T : Oh, je l'ai écouté, mais j'aimerais savoir ce que toi tu as à dire dessus...

D : ... Hm, pour moi c'est la suite logique de ce qu'on a fait avant, de ce qu'on a toujours fait. Même si je comprends qu'on puisse être surpris à la première écoute. C'est bien plus mélodique, et c'est ce qu'on voulait, un retour à ce que les jumeaux faisaient avec At The Gates, de ce que je fait avec Mary Beats Jane... Et rien que ça c'était déjà un défi. Malgré ça, ce disque reste « The Haunted » à 100% mais bien plus dynamique et bien plus orienté vers les chansons... C'est moins un empilement de riffs que des vraies chansons de qualité, au contraire de ce qu'on peut entendre dans la scène métal partout. Ce n'est pas parce que tu fais un gros enchainement de riffs que t'es un bon compositeur. En ce qui nous concerne, cet album est foutral, on en est très fiers...

T : Donc vous avez effectivement décidé de donner moins de place aux riffs... ?

D. : Non ! Non, on a voulu donner plus de place aux chanons, pas au chant, mais bien aux chansons, donner plus de place à l'auditeur. Quelque chose qui prenne plus d'ampleur en live, qui soit plus lourd, plus sombre... On ne peut pas et on ne veut pas être Converge par exemple même si on aime beaucoup ce qu'ils font, en terme de technique et de chansons... Mais on ne ressent pas les émotions musicales de cette manière. On est pas un groupe technique... Dillinger Escape Plan, tout ça, c'est pas pour nous.
Et puis au bout d'un moment, si tu fais que des chansons à gros riffs qui bourent, ça devient toujours la même chose... On a voulu garder la même intensité en changeant notre formule mais en gardant notre personnalité et je crois qu'on a réussi...
Je sais que plein de fans ont été surpris et déçus par l'album, et qui disent qu'il est mauvais... Je peux le comprendre, mais tant pis pour eux, qu'ils aillent se faire foutre *rire*... De notre côté nous avons eu énormément de retours positifs sur notre album et nous restons fiers de ce que nous avons accompli ici...

T. : Eh bien je suis moi même un de ces fans qui s'est senti surpris et déçu comme tu dis après l'écoute de l'album... Je dois bien avouer que je suis un gros fan des enchainement de riffs pour reprendre tes mots, de l'éponyme et de One Kill Wonder par exemple...

D. : Tu l'as écouté combien de fois cet album ?

T. : Une bonne dizaine de fois quand même...

D. : Oh, ok... Bon, je peux respecter ton opinion dans ce cas là *rires*

T. : Bien sûr, je ne pense pas que ça soit de la merde, et je dois quand même me vanter et dire que je pense connaitre The Haunted suffisemment bien pour comprendre ce que tu dis et effectivement reconnaitre The Haunted dans la musique de ce disque. Vous avez toujours réussi à évoluer d'un album à l'autre en restant The Haunted et c'est quand même la classe.

D. : C'est justement exactement ce qu'on a toujours pensé de nous...

T. : Bon, retour sur le dernier album... Pourquoi l'avoir appelé The Dead Eye ?

D. : The Dead Eye, c'est le centre de la cible, le bullseye, tout ça... C'est ça que ça veut dire... On l'a appelé comme ça parce qu'on pense que chaque chanson touche à sa cible, en plein mille.

T. : Et la couverture, quelle est sa signification ?

D. : C'est la réflexion de l'état émotionnel dans lequel on se trouve en ce moment, ça puise énormément dans les problèmes qu'on a pu avoir et les thèmes qu'on a traité par le passé. C'est un disque bien plus introspectif.

T. : Oh ? Les paroles restent donc dans la même veine que rEVOLVEr ?

D. : Oh oui, mais encore plus introspectives... Disons que c'est assez difficile d'écrire des machins comme ça... On se met en jeu quand on fait ça... Mais au fond, faire ce qu'on fait c'est un peu de ça quand même...

T. : Allez, on continue dans les questions à la con sur l'album... Pourquoi THE partout... ?

D. : Je crois que ça attire l'attention sur le fait que toutes les chansons sont une entité plus grande... Je pense...

T. : Ah... Mais les chansons sont elles cette entité en elles mêmes ou font-elles simplement partie de ce tout dont tu parles ?

D. : Hmm, toute les chansons ont une vie propre, elles sont indépendantes mais effectivement elles restent liées au sein d'un tout plus important.

T. : Quand avez-vous commencé à composer ?

D. : Y'a environ 1 an je pense, peut-être plus... On était encore en tournée... On a commencé à lancer des idées, voir ce qui se passait... Et puis on a lâché l'affaire pendant quelques mois, laisser décanter, pour y revenir plus tard, avec une idée bien plus précise de ce que nous voulions accomplir. Ca a du nous prendre trois mois et demis pour boucler toutes les chansons avant d'aller en studio...

T. : Vous avez donc écrit avec ce but en tête, ce Dead Eye ? Ou y êtes vous juste arrivés, sans y réfléchir... ?

D. : Eh bien je pense que quand on a eu fini de composer et qu'on a écouté tout ça, on s'est rendu compte de ce qu'on avait accompli. Je pourrais pas dire si on était vraiment partis avec cette idée, consciemment, mais au bout du compte tout était là. Je crois en fait qu'on avait une idée assez précise du rendu émotionnel mais pas plus que ça...

T. : N'aviez-vous pas peur qu'en bossant avec Tue Madsen votre album sonnerait comme tout les albums qu'il produit, un son très formaté ?

D. : Nan, parce qu'on le connait plutot bien, il nous a sonorisés en live plusieurs fois, et puis au fond, ce mec, il fait quoi ? Il fait ce que les groupes lui demandent... Nous n'allions pas lui demander ce son formaté qu'il fait très bien au demeurant, donc non, nous n'avions pas peur d'en hériter...

T. : Et au sujet de l'écriture, qui s'est occupé de quoi ?

D. : Ah, enculé, c'est dur à dire ça... *rire* Bon en gros... Anders a du écrire 60% des structures pour toutes les chansons et moi & Jonas avont complété tout ça, en terme de structure, de riffs, etc. Et ensuite, ce que Jonas & moi avions fait a été modifié et transformé par Anders pour coller à l'esprit des chansons... Et dès que les chansons sont structurées, j'écris très rapidement des lignes mélodiques et le placement du chant, que je présente ensuite aux autres, qui me disent ce qu'ils aiment ou pas...
En terme d'arrangements, c'est plutot mon « boulot » j'ai une bonne oreille pour les arrangements, j'entends plein de possibilités différentes et je leur présente mes idées, et on garde ce que tout le monde aime... Et c'est la même chose pour les paroles.
C'est très diplomatique comme processus, au contraire d'avant où c'était vraiment la guerre... On laissait passer des idées qu'on aimait pas, et on voulait revenir dessus au dernier moment, c'était horrible.

T. : A quand la prochaine tournée alors ?

D. : On a une tournée en tournée vers décembre/janvier avec Danzig et Lacuna Coil, et ensuite en février/mars, tournée européenne... On a pas encore choisi les 1eres parties. Et après ça, nouvelle zélande, australie, japon...

T. : Il se trouve aussi que ce matin, sur Blabbermouth, y'avait un gros coup de gueule anti capitaliste de ta part... J'ai l'impression que tu laisses de plus en plus s'exprimer ta part politique, sur le net, dans tes blogs... On est d'accord ?

D. : Absolument !

T. : Bon, qu'en pensent les mecs de ton groupe ? Ils s'en branlent ? Ca les gène ?

D. : Tu sais quoi ? Si ça les gène : qu'ils aillent se faire foutre ! *rires* Nan mais sérieux... Qu'ils aillent se faire foutre, s'il ne m'aiment pas, ça veut dire qu'ils n'aiment pas plein d'enculés comme moi, je suis pas seul, je suis un parmis des millions, et on va pas se laisser dire « non »... Bordel.

T. : Héhé... Dirais-tu que tu essayes d'insufler tes vues politiques dans The Haunted ? Ou essayes-tu de garder tout ça séparer ?

D. : Hmmm... Je pense pas vraiment en terme de compartiments... Je pense que tout est lié, même si j'essayais de séparer tout ça avant, je pense qu'on fond, tout ce qui est « moi » va dans le même sens, pas vrai ? Donc, non, je n'essayes pas particulièrement de séparer mes différents projets. J'ai des idées, un point de vue, des émotions et je ressens le besoin et l'envie d'exprimer tout ça.
Je pense aussi qu'il n'y a pas assez de gens dans ce business qui se permettent d'exprimer tout ça... Si t'es pas d'accord, t'es pas d'accord, ça me va...

T. : Ok... Bon, je crois que j'ai terminé, si t'as quelque chose à rajouter, c'est maintenant !

D. : Hm... Ouais : chaque jour en tournée, je constate que la communauté metal est géniale et peuplée de gens excellents, alors vous laissez pas abbattre par le peu de connards qu'on peut tous voir en concert parfois, ou lire sur blabbermouth *rires*...
Venez-donc vérifier tout ça en tournée, on va tourner comme des bâtards là ! Prennez-soin de vous les gars.

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Traduction par Hellswrath