Autoproclamé “The most evil band of Japan”, ABIGAIL est un groupe fondé en 1992 à Tokyo toujours actif à ce jour. On peut même dire que c’est l’un des gangs les plus actifs de la scène puisqu’on doit aux nippons 3 démos, 23 disques live, 12 EP, 6 albums, 46 split et 4 compilations. Rien que pour l’année 2016, les tokyoïtes ont publié deux live, deux split et leur sixième album, The Final Damnation. Etant particulièrement friand des groupes de Metal asiatiques et cherchant notamment à comprendre comment notre musique favorite s’est développée hors d’Europe, je tenais absolument à interviewer le trio de passage à Paris pour le Fall Of Summer. Mais j’avais négligé un barrage de taille, celui de la communication. Quiconque a déjà dialogué avec des nippons a certainement constaté qu’en dehors de leur langue maternelle, la plupart des fils du soleil ne sont pas faciles à comprendre. Mon interview de rêve s’est donc rapidement transformée en recherche désespérée de questions faciles à formuler pour obtenir quelques réponses exploitables, quitte à réécrire les questions en fonction des réponses, en mode Jeopardy. Comment s’est passé votre set d’hier ?
Yasuyuki Suzuki : C’était génial, nous étions surpris de recevoir un accueil aussi chaleureux.
Cela fait très longtemps que vous n’aviez pas joué en France ?
Yas : En tout et pour tous, nous avons joué trois fois en France. Une première fois au Hellfest en 2000, une deuxième lors d’un festival dans le sud de la France et enfin dans un club du côté de Paris. Nous étions super heureux pour ces trois dates, même si nous n’avons pas rassemblé beaucoup de public à chaque fois.
Est-ce difficile pour un groupe japonais de tourner en Europe ?
Yas : Ce n’est pas facile mais internet a beaucoup simplifié les choses. Il y a vingt ans, il fallait tout gérer par courrier. Nous postions des cassettes de démo, ensuite il fallait attendre un mois ou deux pour recevoir une réponse. Comme il n’y avait pas d’email, la communication était très lente et difficile. Ce n’est plus le cas maintenant.
Vous publiez bientôt votre septième album studio, quelle direction musicale y prenez-vous ?
Yas : C’est du Black Metal, nous avons choisi de revenir aux sources du son d’ABIGAIL en enregistrant un album de pur Black Metal.
Quelle est la plus grosse différence entre votre public en Europe et au Japon ?
Yas : Il y a très peu de fans de Metal au Japon, donc nous n’avons jamais l’occasion de jouer devant un public aussi nombreux qu’hier au Fall Of Summer. Et puis le public japonais est très policé et silencieux. En France, vous êtes plus expressifs en concert, et je trouve que c’est mieux. Le public japonais aime les musiques mélodiques. La musique de ABIGAIL n’est pas vraiment mélodique et c’est un peu trop spécial pour le public japonais.
Etait-ce déjà comme ça quand vous avez créé ABIGAIL ?
Yas : Oui, ABIGAIL est mon premier groupe, nous l’avons fondé avec Yuhe en 1992. A cette époque, le Death Metal était très à la mode au Japon et il y avait pas mal de groupes qui en jouaient. Mais ABIGAIL n’a pas pris cette direction, nous avons choisi le Black Metal et nous étions les premiers (et pendant longtemps les seuls) à jouer cette musique au Japon. Au début, les gens se moquaient de nos corps paint, mais avec le temps, nous avons réussi à nous faire une place.
Quel sont les premiers albums de Metal que tu as écouté ?
Yas : Iron Maiden, Black Sabbath, Accept, Judas Priest. Plus tard, nous nous sommes mis au Thrash Metal.
Est-ce que tous les metalleux japonais ont découvert le Metal grâce aux groupes européens ?
Yas : Oui, particulièrement les groupes de Metal Mélodique allemands comme HELLOWEEN et ACCEPT, ainsi que le Death Metal suédois. Comme je te disais tout à l’heure, les japonais adorent les trucs mélodiques.
Tu pense que c’est culturel ?
Yas : Oui, même si personnellement, je n’apprécie pas la musique mélodique.
Vous avez publié 23 albums live, pourquoi autant ?
Yas : Je pense que c’est un bon instrument de promotion. Même quand il n’y a pas beaucoup de public, comme pour notre live en Italie, le public peut parfois être dingue et cela rend très bien sur un enregistrement. Les gens peuvent ainsi se rendre compte de ce que le groupe dégage en live.
Merci, avez-vous quelque chose à ajouter ?
Yas : Oui, nous publions ce mois-ci un nouvel album, nous espérons que le public français l’appréciera. Nous souhaitons revenir jouer en France bientôt car nous avons adoré le public hier.
Le résultat aurait pu être meilleur, il m’aura au moins appris que si l’on veut réussir l’interview d’un groupe japonais, il est préférable de se faire accompagner par un interprète!---
Traduction par
rivax
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