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Cryptic Shift pour "Visitations from Enceladus"

Interview

Cryptic Shift pour "Visitations from Enceladus" Entretien avec Ryan (batterie) et Xander (guitare/chant) (2020)
Andreas : Bonjour à vous. Pour commencer, je tiens à vous féliciter pour la sortie de votre première longue-durée. Combien de temps le groupe a-t-il passé pour le produire et comment le voyez-vous, maintenant qu’il est lâché dans la jungle des albums de death et de thrash récents ? Teasez-nous !

Cryptic Shift : Salut à toi et merci beaucoup ! Pour plonger directement dans le vif du sujet, nous avons consacré environ deux ou trois ans à assembler Visitations from Enceladus - depuis l’écriture jusqu’à la fin du processus de production. Certains peuvent voir le temps écoulé depuis notre précédente sortie Cosmic Dreams jusqu’à maintenant comme un retard alors que nous avons simplement pu bénéficier de suffisamment de temps pour produire le meilleur de notre debut. Énormément de temps et d’efforts ont été consacrés dans la composition, donc on a voulu mettre tout autant de temps dans la production et dans la communication autour de la sortie du disque. On est plus que heureux de la réception que le disque a déjà reçue et je pense qu’il a des arguments pour défendre son originalité au sein des scènes death et thrash modernes !

A : De ce que j’ai constaté en écoutant Beyond the Celestial Realms et Visitations, votre style a pas mal évolué et maturé. Quels sont les facteurs qui ont fait évoluer le groupe ?

CS : Je pense que c’est venu naturellement, pour nous qui sommes des artistes. A l’époque de Beyond the Celestial Realms on était tous jeunes et peut être moins expérimentés, mais malgré tout on savait quel but atteindre. Les années passant, on a gagné plus d’expérience en tant que musiciens et on a naturellement développé notre style avec des influences death metal technique avec notre single Cosmic Dreams. Encore une fois, au travers d’autres expériences et développements personnels on s’est lancés dans l’écriture d’un style bien plus abouti et qu’on peut entendre sur Visitations from Enceladus. C’est venu en faisant des lives à répétition mais aussi en jouant à la fois ensemble et chacun de notre côté. De ce fait, on a évolué et on a eu plus de détermination pour devenir les meilleurs musiciens qu’on puisse être. Nous vivons pour évoluer en tant qu’êtres humains mais aussi en tant qu’artistes musicaux.

A : Une question assez banale mais néanmoins essentielle : quelles sont vos influences en général et lesquelles ont eu un impact conséquent sur le disque ? Avez-vous d’autres influences en dehors de la musique (des films, des séries, des livres, n’importe quoi… même des jeux-vidéos !) ?

CS : On a toujours été connectés par notre amour pour la science-fiction et des films comme Star Wars, Alien, Terminator, Rencontres du troisième type, Stargate, Robocop, X-Files, des documentaires sur les ovnis, des théories du complot, la science, des séquences vidéo de l’espace, des lancements de la NASA. Personnellement, j’ai été véritablement propulsé dans le monde de la science-fiction en jouant à Mass Effect sur Xbox 360 quand j’avais environ douze ans et je ne pense jamais être retourné sur Terre depuis. J’aime également beaucoup guetter les OVNIs ainsi qu’assister à des phénomènes inexpliqués en général, ayant déjà été témoin de choses qui ont changées ma perspective de vie (et qui m’ont rendu très paranoïaque) … Pour revenir au sujet : musicalement, nous sommes influencés par des groupes de death et de thrash metal comme Morbid Angel, Coroner, Watchtower, Death, Gorguts, Toxik, Megadeth, Timeghoul, VOIVOD !!!, Revocation, Vektor, Atheist, Ripping Corpse, Dim Mak, Martyr, Cynic – tout autant de groupe dont vous pouvez entendre une influence à au moins un moment sur notre dernier album. John Riley (le bassiste) et moi adorons également le jazz fusion de Allan Holdsworth, Tribal Tech et consorts. J’aime aussi beaucoup la honky tonk, la pop country des années 90, et parfois aussi la J-pop des années 80 – tout ce qui se fonde sur un beat sympa. Nous aimons lire également, mis à part certaines certaine œuvres évidentes de SF, nous apprécions les ouvrages de Tony Robins et tout ce qui tourne autour du développement de soi.

A : L’album s’ouvre sur « Moonbelt Immolator », une piste de presque vingt-six minutes, et j’aurais quelques questions à son sujet. Qu’est-ce qui vous a motivé pour composer un titre aussi long ?

CS : La motivation pour créer « Moonbelt Immolator » n’était en rien intentionnelle, comme tu peux t’en douter. La piste s’est allongée au fur et à mesure que nous développions les sections et les minutes ont commencé à s’accumuler. Tout l’album suit une histoire conceptuelle écrite par Xander Bradley (chant et guitares). On s’est jamais posés en se disant d’un commun accord « tiens, et si on composait un morceau de vingt-six minutes ? » Je suppose que c’est le format qui est venu naturellement suivant notre manière de composer.

A : Ne craignez-vous pas qu’un opener aussi long puisse dissuader certaines personnes d’écouter votre album ?

CS : C’est vrai qu’il y a certaines personnes… LES MUTANTS… qui n’auraient pas une capacité d’attention suffisante pour apprécier un titre aussi long. En même temps, le disque a été écrit pour ceux qui aiment considérer les albums comme des objets d’art. Il va falloir du temps pour digérer tout le morceau et je pense que ça lui donne un potentiel de réécoutes assez conséquent ! Il y a énormément d’éléments cachés dans toutes les couches de « Moonbelt… » que les fans aimeront découvrir au fur et à mesure, c’est certain.

A : Quel est le processus de composition d’un morceau aussi long et complexe ? Comment est-ce que vous parvenez à répéter et à retenir le tout ? Comptez-vous le jouer en live ?

CS : Ça nous a pris des mois pour composer « Moonbelt… », nous avons appris successivement les six sections qui la composent. C’était vraiment très chronophage mais au final nous sommes très fiers du résultat. En ce qui concerne les lives, nous jouerons « Moonbelt… » lors de nos concerts quand le blocus sera levé et nous pourrons nous concentrer sur les tournées. Il y a peu, nous avons ajouté Joss Farrington (guitares) au groupe et nous travaillons à le mettre à l’aise avec le matériel que nous avons produit pour qu’il puisse donner le meilleur de lui-même.

A : Seulement quatre morceaux : est-ce quelque chose que vous avez décidé de vous-même ou y a-t-il une conséquence externe qui a motivé une tracklist aussi courte, qui me fait penser à celle d’albums de groupes de death metal se démarquant un peu du lot comme Blood Incantation ?

CS : Encore une fois, c’est quelque chose de naturel, qui est apparu avec l’écriture. Chaque piste représente un « chapitre » de l’histoire-conceptuelle qui compose les paroles et la musique. C’est génial que des groupes comme Blood Incantation puissent présenter des albums avec des tracklist courtes, je pense que c’est très fructueux. Il n’y a rien de pire que de se perdre en arrivant au sixième ou septième morceau lors de l’écoute d’un album. Si tu comptais toutes les sections de « Moonbelt… » comme des morceaux à part entière, Visitations... se composerait en tout de neuf pistes – ce qui aurait été peut-être encore plus chaotique à assembler ! Peut-être qu’un jour nous sortirons un album avec une tracklist pareille. Cependant, nous comptons continuer cette approche progressive dans notre écriture pour les disques futurs.

A : Pas de logo de groupe ni de titre d’album sur un artwork coloré : encore une fois, qu’est-ce qui a motivé des choix pareils ?

La pochette représente « The Arctic Chasm », la troisième piste du disque – une œuvre d’art magnifique et hors de portée. Peinte à la main par A. Nagamasa en Russie, et envoyée virtuellement à Cryptic Shift. J’espérerais qu’elle offrirait au spectateur un tas de questions : Qui est ce gars au premier plan ? Et où est-il ? Que tient-il ? Où se dirige-t-il ? Ces réponses ne peuvent être trouvées qu’en prêtant une attention toute particulière aux paroles des morceaux. L’absence de logo et de titre d’album accorde une emphase particulière sur l’histoire conceptuelle – Visitations From Enceladus est plus qu’un disque de metal extrême. C’est un voyage de science-fiction et nous espérons que les fans vont le découvrir, s’y attacher et prendre part eux aussi à l’aventure.

A : Quelle est l’histoire concept de cet album ? Qu’est-ce qui a motivé des choix pareils ?

CS : C’est une aventure de science-fiction longue et complexe qui suit celle commencée sur notre single Cosmic Dreams, en 2017. « Moonbelt Immolator » commence avec le personnage principal se réveillant à bord d’un vaisseau spatial déformé et ayant perdu ses repères, sortant d’un trou de ver et arrivant en plein milieu d’une escarmouche entre plusieurs croiseurs de bataille au-dessus d’une géante gazeuse brillante. A partir d’ici, en essayant de se remémorer ce qui lui est arrivé auparavant, il s’approche de sa destination inévitable…
La prélogie de Star Wars, le Cinquième Elément, ALIEN, Interstellar, 12 Monkeys, Waterworld… Ce sont quelques uns des films ou séries que nous aimons beaucoup et dont nous nous sommes certainement inspirés pour la création d’une histoire qui accompagnerait nos compositions. Nous n’avons pas envie d’y sous-entendre une arrière-pensée ou une morale bien précise, présenter des paysages étranges et des voyages bizarres à travers les dimensions sont des choses toutes aussi intéressantes et complexes pour nous étant donné que la musique nous semble meilleur.

A : Comment décririez-vous votre musique ? En d’autres termes, quels sont les mots qui vous viennent à l’esprit quand vous l’écoutez ?

CS : On a joué ces riffs et imaginé ces paroles pendant des années donc il s’agit d’une expérience très familière pour nous et je peux imaginer les événements avec autant de détails que s’il s’agissait d’une épopée cinématographique réalisée par Georges Lucas ! Concernant l’aspect musical, je pense qu’il s’agit d’une expérience dans laquelle tu peux fermer les yeux et te laisser engloutir dans les atmosphères. Mis à part les tempi proches de la vitesse de la lumière et les structures complexes cependant, je ne pense pas que nos morceaux soient excessivement techniques ; ils conservent toujours un aspect riffé et mélodique clair tout en étant simultanément capable d’être suivis et d’absorber l’auditeur.

A : Quels sont vos plans maintenant que l’album est sorti ? Avez-vous d’autres ambitions ?

CS : Une fois que tous ces confinements seront levés nous voudrons nous entraîner aussi vite que possible puisque c’est un élément incontournable de nos vies respectives. C’est très bizarre, quand je prends un moment pour y réfléchir, de réaliser que les répétitions habituelles sont absentes. Avant de sortir notre debut, le guitariste Joe Bradley a quitté le groupe pour être remplacé par Joss Farrington ; nous avons fait juste un concert avec Joss avant que le virus ne vienne frapper, donc on a vraiment hâte de se refaire des bœufs tous ensemble et faire en sorte que l’album soit prêt à être joué sur scène. On avait une grosse liste de dates prévues pour Mai/Juin qu’on va replanifier, on devait aussi organiser une avant-première exclusive avec une poignée de fans, ce qui aurait été VRAIMENT fun. Cependant, en dépit des circonstances, l’isolement nous a donné du temps pour nous concentrer sur le marketing et la promotion de l’album ainsi que du temps pour planifier plus de choses. Donc nous tournons la pandémie en faveur de notre travail, en quelques sortes. Ne te méprends pas, nous donnerons autant de concerts que nous le pourrons quand nous le pourrons, au Royaume-Uni et au-delà, pour y apporter notre musique ainsi que des tonnes de nouveau merch pour les fans.

A : Les derniers mots de l’interview sont vôtres, si vous avez quelque chose de plus à ajouter. Merci beaucoup !

Supportez Blood Harvest Records et allez commander un exemplaire de Visitations from Enceladus. Gardez un œil tourné vers le ciel et que la force soit avec vous…

---
Traduction par andreas_hansen

1 COMMENTAIRE(S)

Jean-Clint citer
Jean-Clint
19/05/2020 09:31
Sympa cette interview, je ne connaissais pas du tout le groupe mais je vais aller écouter ça histoire de découvrir ! Sourire

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Cryptic Shift
Cryptic Shift
Death / Thrash Technique - 2011 - Royaume-Uni
  

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