Salut à tous les quatre ! J’espère que tout va bien pour vous et vos familles en ces temps difficiles. Je vais commencer par vous féliciter pour ce nouvel album qui m’a énormément plu, mais je n’en dis pas plus, vous le verrez prochainement dans ma chronique.
I – Le groupe :
- I.1. Dans un premier temps, pour ceux qui ne vous connaissent pas, on va commencer par les présentations. Pouvez-vous me dire qui vous êtes, me décrire un peu les débuts du groupe et l’arrivée plus tard des nouveaux membres pour cet album ?
Odivm : Salut mec ! Alors pour la faire courte, Oes Galliath est né en 2006 dans un bled des Yvelines qui s’appelle Villepreux. C’est une petite ville-dortoir où il n’y a pas grand-chose à faire à part traîner dans les rues et les espaces verts, boire, fumer des joints, jouer à la console ou faire du son… Au départ avec Negans, qui est mon frère, et nos potes Nagorath et Goborchind, on a monté un groupe de reprises de neo-metal quand on était au collège et on a rapidement commencé à composer. Après une démo et quelques fêtes de la musique et scènes ouvertes on est passés au black metal et là c’était bien plus inspirant ! On en écoutait vraiment beaucoup à l’époque. Pour l’album on a recruté notre troisième frère Sommeil qui avait bien eu le temps de prendre du niveau depuis, ainsi que son comparse Vague qui est déjà bien actif dans le milieu et semblait tout indiqué. On a pu ainsi remplacer Goborchind qui a arrêté la basse et déserté la région depuis un bail et Nagorath qui n’avait plus la disponibilité nécessaire pour ce projet.
- I.2.Vous avez annoncé cette année l’arrêt de Oes Galliath. Je sais que vous l’avez dit dans votre déclaration, mais pour les personnes qui ne l’ont pas lue, je vous le demande quand même : pourquoi revenir avec un nouvel album après presque 10 ans d’absence, sans compter la compil’ et le split, pour ensuite repartir pour de bon?
Odivm : Ah ! En fait on avait composé quelques nouveaux morceaux avant d’arrêter, presque de quoi faire un album en fait mais il manquait vraiment quelque chose pour que ce soit cohérent… Chacun partait dans sa direction propre, et finalement on a jamais pu achever ce projet. Goborchind et moi avons commencé à faire de la musique électronique, d’abord ensemble puis chacun de son côté avant de finir par faire des tournées ensemble dans la scène électro/DIY. Negans et Nagorath se sont consacrés à leur groupe de rock psyché. Tout le monde a bien été occupé donc, mais le fantôme de Oes Galliath venait encore nous persécuter. J’ai sorti le split posthume en cassette sur mon label et mis en vente les CD des démos qui nous restaient et ça a fini par attirer l’attention de Dunkel (France d’Oïl Productions). Il nous a alors proposé cette compilation, on a saisi l’occaz et le fait de se replonger dans cette époque… Il y a eu comme un déclic. J’ai repris ma guitare et commencé à composer des riffs, d’abord un morceau assez merdique qui parodiait presque notre musique sans le vouloir (on s’en est rendu compte en l’essayant en répète) puis j’ai planché sur “Inhaler la cendre”. Un soir je suis retourné chez mes parents retrouver mes frangins et on a juste commencé à ajouter une deuxième guitare : la magie opérait. Bref, après ça gros taf de longue haleine, franchement on s’est jamais autant pris la tête pour sortir un truc. Et ça nous a fait un bien fou d’enfin incarner l’esprit de notre groupe dans un album digne de ce nom, dans lequel chacun s’est vraiment donné à fond. Mais on a décidé que ce serait aussi le dernier, c’est quelque chose dont on avait besoin de se débarrasser pour mieux avancer je pense.
Vague : Cet album a été animé par un souci constant de justesse et de pertinence et ce, peu importe l’étape de sa réalisation. Il était hors de question de pondre un album où chaque titre est une copie conforme du précédent. On savait que ce serait le dernier avant même d’avoir un titre de finaliser, il était donc primordial de proposer un album qui vieillisse bien au fil du temps et qui soit le plus diversifié et immersif possible.
- I.3. Revenir après 10 ans, ce n’est pas rien. Mais revenir 10 ans après, pour sortir un album annoncé comme le dernier, c’est quand même quelque chose ! Aviez-vous une sorte de pression pour composer cet album, une certaine appréhension, sachant que c’est le premier et dernier album que vous sortirez ?
Odivm : Oui, pour le coup on peut dire qu’on s’est bien mis la pression ! Pour être honnête ça n’a pas toujours été une partie de plaisir, certaines phases ont même été douloureuses, mais cathartiques. On s’est dit que ce serait le dernier, donc il fallait vraiment tout donner et ne rien laisser au hasard pour être bien sûr de ne rien regretter, de ne pas en arriver à nous dire ensuite “merde, on aurait plutôt dû faire comme ci, changer ça, ce riff est naze ou trop long…” Ce genre de trucs. Par contre c’était hyper stimulant du coup, on a vraiment mis le paquet, et on ne s’est rien interdit. On a été aussi loin qu’on a pu.
(Crédit photo : Maud-Alice Plassat)
II – La musique :
- II.1. Ce qui m’a le plus marqué à l’écoute de ce nouvel album, c’est le changement de son, cette production bien plus claire et audible qu’avant, ce chant plus intelligible, et surtout ces morceaux tous aussi différents les uns que les autres. Pourquoi ces changements ? Est-ce dû à l’arrivée des deux nouveaux membres ou est-ce une idée qui vous travaillait depuis un bon moment ?
Odivm : Disons que pour les démos, on avait vraiment peu de connaissances en son et peu de moyens aussi. Peu de matos, mais aussi peu de technique. Du coup, comme tous les petits groupes obscurs, on a caché la misère avec de la disto et de la reverb ! Avec du recul ça rend quand même bien, ça collait tout à fait avec nos morceaux. Mais là on a voulu passer au niveau supérieur ; surtout on s’est tellement fait chier à composer tout ça qu’il fallait un son qui rende justice aux morceaux, qu’on ait plus de puissance mais aussi plus de précision pour entendre chaque détail. Concernant la diversité des titres, je pense que ça vient du fait qu’on avait beaucoup de choses à exprimer et qu’on ne voulait pas se mettre de limites. Et bien sûr l’arrivée des nouveaux membres a été décisive : on savait qu’on pouvait repousser nos limites et qu’ils suivraient sans peine. Bon, pourtant on ne peut pas dire que ce soit un opus éblouissant de technique, mais on aurait eu bien du mal à avoir ce rendu sans eux. Et puis Sommeil a composé intégralement “Des meurtrissures pour héritage”, le morceau le plus nerveux et versatile de l’album je pense !
Vague : Bien que notre arrivée à Sommeil et moi-même ait à la fois permis d’apporter un regard plus actuel à la musique d’Oes Galliath et d’y insuffler de nouvelles inspirations, ce qui a le plus influencé la production reste la démarche très réflexive et critique dont nous avons fait preuve ? Nous sommes tous les 4 des personnes extrêmement exigeantes, jusqu’au point où ça nous a potentiellement desservi. On a passé des mois sur le mixage et je remercie encore Carl (Malherbe - Mix & Mastering) pour avoir été aussi patient.
- II.2. Votre principale influence est le Black Metal, mais on décèle aussi des moments plus punks à certains endroits, principalement sur « Des meurtrissures pour héritage ». Je ressens aussi, et là je me trompe peut-être, une forte influence de la chanson française, du rock à la française si on peut appeler ça comme ça. Je suis bien sûr influencé par votre reprise de Thiefaine, mais je trouve que la façon dont tu déclames tes textes à certains moments, Odivm, pourrait être rattachée à ce style. Dans un premier temps, quel est votre rapport au Black Metal ? Et ensuite, quelles ont été les diverses influences qui vous sont venues à l’esprit pour composer cet album ?
Odivm : Concernant mon rapport au black, j’ai été vraiment fasciné par ce style à une époque. Je chinais des trucs obscurs sur myspace et le site de Drakkar Productions pour trouver les albums les plus extrêmes, les plus singuliers. Je me souviens par exemple avoir été saisi par l’atmosphère abominable qui se dégageait de l’album “Satan Macht Frei” de Blackdeath. Le Black Metal m’a fait voyager dans ma conscience, dans mon imaginaire. Il m’a aussi poussé à remettre beaucoup de choses en question, m’a inspiré à me dépasser, à vouloir élever mon esprit. Mais il a aussi fini par me rendre aigri, intolérant, sectaire, fermé à tant de choses… Malheureux et frustré même je pense, à un certain moment. Lorsque, à l’image de cette musique maligne, la vie devient granuleuse, froide et en noir et blanc… J’ai fini par m’en détacher pendant de longues années, avant d’y revenir de temps à autre. Du coup, pour l’album on a voulu rendre hommage à tout ce qu’on a aimé dans cette musique, mais aussi laisser libre cours à l’inspiration sans chercher à rester absolument dans la tradition. D’où je pense l’énergie punk qui peut ressortir, énergie véritablement iconoclaste et libératrice. En soi, je serais incapable de te donner des références précises concernant la composition de l’album. C’est plus une histoire de feeling. Pareil je n’écoute pas spécialement de rock français, mais mon père en écoutait quand j’étais petit. Notamment le groupe Blankass qu’on écoutait en partant en vacances ou l’album “Soleil cherche futur” de Thiéfaine, dont la pochette et la sonorité étrange m’avaient beaucoup intrigué. Par contre c’est vrai que par exemple pour les textes et le chant sur “Gosse de Vide” je me suis un peu inspiré de Renaud. Première époque bien sûr ! Et sinon comme j’écoute beaucoup de rap, ça a dû influencer un peu ma diction et surtout me pousser à faire un vrai travail sur le placement des voix.
Vague : Le Black Metal procure un merveilleux terrain d'expérimentation et de prise de risque. Paradoxalement, plus le temps passe et moins j’écoute de metal extrême au quotidien. J’ai très vite commencé à dévier vers d’autres genres tels que le jazz, le rock progressif des 70’s et plus récemment les musiques électroniques. Cela peut expliquer le côté psychédélique et expérimental de certains passages. D’aileurs, on écoutait beaucoup d’ambient electronic et de shoegaze lors des sessions, cela a sans doute influencé certaines atmosphères de l’album.
Negans : J’ajouterais que les influences rock étaient déjà très présentes dès les premières démos d’Oes Galliath. Les albums antérieurs à 2010 de groupes comme Lifelover, Katatonia, Shining (swe), Agalloch et même Alcest nous ont largement inspirés sur la compo d’Epitaphes, d’Ad Galliam et ont profondément marqué notre identité. Mêler l’aspect tellurique, atmosphérique et spirituel du black à des sonorités plus pop, émotionnelles et crues a toujours fait partie de ce vers quoi nous avons, instinctivement, cherché à tendre.
Sommeil : Ayant grandi sous le même toit que Negans et Odivm, je n’ai pas eu d’autre choix que de subir cette musique qu’est le Black Metal dès mon plus jeune âge. Mes premiers souvenirs la concernant datent de mes 7 ans. A défaut de voir ce style m’arriver en pleine face, il s’est lentement et profondément ancré dans mon inconscient. C’est donc devenu une partie de moi avec laquelle je suis tantôt en conflit, tantôt en parfaite symbiose. Un spectre que j’ai bien souvent désiré fuir mais qui contrôle chacun de mes faits et gestes du moins lorsque je compose. Tout cela me mène à ne pas avoir spécialement envie de créer du Black mais plutôt à le vomir à coups de riffs même s’il n’attend jamais pour prendre possession de ma panse à nouveau. Je dirais que je subis le Black Metal plus que je ne l’adore, excepté quelques groupes comme Wulkanaz, Arckanum et Enslaved qui un jour, je le pense, me feront atteindre l’éveil. Les deux derniers groupes cités m’ont clairement inspiré sans même que j’y fasse attention, pour répondre à ta question.
(Crédit photo : Odivm)
- II.3. Avec l’arrivée de 2 nouveaux membres, comment s’est passée la composition de ce nouvel album ? On peut voir que Vague a pu apporter plusieurs éléments aux titres, dont les synthés ou même certains solos de guitares.
Odivm : A l’époque les titres étaient principalement composés par Negans et moi dans un premier temps, puis les autres ajoutaient des riffs, et surtout c’est en répet qu’on améliorait ça, qu’on se rendait compte de ce qui fonctionnait ou non et qu’on définissait la structure idéale puis les fioritures. Pour l’album, en gros j’ai composé la base d’une bonne partie des titres et on a fait une grosse session compo avec Negans pour la deuxième gratte et la batterie, afin d’obtenir une vraie maquette et la proposer aux autres. Comme je l’ai dit plus haut, c’est Sommeil qui a composé intégralement “Des meurtrissures pour héritage”. Enfin, concernant la basse, pour certains titres on a filé quelques idées à Vague mais il a composé ça lui-même, bien qu’on lui ait parfois bien cassé les couilles ! Il arrive qu'on soit un peu trop têtus. Heureusement il a vraiment fait ça à sa manière et a su apporter du groove à l’ensemble.
Vague : Lorsque j’ai rejoint Oes Galliath en 2018, il n’était d’abord question que d'assurer la basse en live. Il se trouve que le courant est très bien passé et que le groupe commençait à accumuler les maquettes. Ils m’ont donc donné carte blanche pour composer et interpréter l’ensemble des parties basses de l’album. S’en est suivi une longue période d’échange de maquettes entre nous quatre pour composer chaque morceau. On a vraiment passé au peigne fin chaque détail, chaque répétition de riff, ça relevait presque de l’obsession. J’ai pu enregistrer certaines voix gutturales et parties acoustiques. Pour ce qui est des solos sur “Gosse de Vide” et "Inhaler la cendre”, ils furent complètement improvisés lors du dernier jour d’enregistrement des guitares. Même sort pour les synthés sur “Les Dingues et les Paumés” que j’ai enregistrés en une soirée dans ma chambre à la demande d’Odivm, Negans et Sommeil. Ils m’ont accordé une liberté totale et je leur en suis extrêmement reconnaissant.
Sommeil : Pour ma part, la composition a été un véritable plaisir. La musique d’Oes Galliath m’étant familière depuis toujours, je n’avais pas peur de laisser libre court à mes idées sans dépasser le spectre artistique du groupe bien que ce dernier se soit largement étendu. La diversité des influences est probablement dûe au fait que nous avons tous un parcours musical assez différent même s’il présente quelques similitudes. Avant de rejoindre Oes Galliath, j’ai pendant quelques années joué dans un groupe de Thrash technique ce qui m’a transmis cette hargne du riff héritée des années 80. Cette énergie combinée à l’aura d’Oes Galliath ne pouvait pas donner autre chose que les morceaux auxquels j’ai participé. Ceci-dit, je reconnais avoir eu la pression. Oes Galliath ce n’est pas n’importe quoi pour moi. Negans et Odivm n’ont pas hésité à être catégoriques envers mes propositions mais cela n’a malgré tout pas empêché ce travail d’être un processus naturel et ultra libérateur pour moi.
(Crédit photo : Maud-Alice Plassat)
- II.4. Quand je lis la page du livret où sont listés les membres du groupe, les invités, les remerciements, j’ai une sorte d’impression qui me fait penser au travail d’un collectif plus que d’un groupe. Ai-je tout faux ?
Vague : Cet album a été bâti sur une confiance mutuelle en les choix artistiques et les qualités humaines de chacun, que ce soit nous quatre ou l’ensemble des personnes qui y ont participé et je pense que cela se ressent en écoutant l’album dans son intégralité.
Odivm : Bien que l’album ait été composé en très petit comité, c’était effectivement très important pour nous que chaque personne participant au projet se sente complètement libre de s’exprimer artistiquement. De mon point de vue, cette approche collective a été décisive quant à la qualité du résultat final. Il y a quelque chose de complet et d'organique.
- II.5. Pourquoi avoir repris du H-F Thiefaine, et surtout pourquoi ce titre en particulier? Ma question est surtout d’un point de vue musical, concernant les paroles je trouve que ça reste dans le thème de l’album, mais j’y reviendrai par la suite.
Odivm : Comme je l’ai dit plus haut, le souvenir de l’album de Thiéfaine dont est extrait le morceau en question remonte à mon enfance. C’est en cherchant une idée de reprise que cet artiste m’est revenu en tête, et en creusant un peu je me suis rendu compte à quel point ses ambiances et ses textes me parlaient. Et lorsque je suis retombé sur “Les Dingues et les Paumés”, j’ai eu l’impression de déjà la connaître par cœur. Je pense que ce morceau m’avait déjà marqué à l’époque, et lorsque j’ai prêté attention aux textes j’ai été touché car ça résonnait avec certains moments bien sombres et galères de ma vie à Paris, et ça collait parfaitement avec le thème de l’album. En plus de ça, le rythme ultra binaire et froid ainsi que la mélodie pop semblaient correspondre à merveille à cet aspect punk désabusé qu’on retrouve par touches dans nos démos, en plus prononcé.
Vague : En plus de ne pas être plus familier que cela avec la discographie de Thiefaine, j’avais peur qu’on tombe vite dans une forme de parodie un peu rance. Il m’aura fallu plusieurs écoutes des “Dingues et les Paumés” pour que cela devienne une évidence.
Je pense qu'on s’est tous retrouvés dans cette toile urbaine et hallucinogène que ce titre dépeint avec sa ligne de basse grondante, ses guitares fantomatiques et son rythme machinal. Ré-arranger un morceau d’une telle envergure sans compromettre son intention originale, cela représentait un beau défi. On s’est vraiment fait plaisir sur celle-ci et je suis très fier de notre version.
Negans : Ayant pondu la première maquette instrumentale des Dingues version OG, je m’attendais à faire face à un véritable exercice de style, ne m’étant jamais vraiment intéressé à Thiéfaine à la base ni à faire des cover. Au final ça a été ultra naturel, même si j’ai pris beaucoup de libertés sur certains riffs en m’éloignant pas mal de l'originale, sur la deuxième partie du morceau notamment. En fait, je l’ai abordé comme si je composais un morceau de black tout neuf, en partant juste du thème aux arpèges d’origine et en gardant le chant en tête. Avec le recul c’était la reprise parfaite à caler dans l’album, c’est sûr.
III – Paroles :
Odivm est l’unique personne derrière les paroles si je ne m’abuse. Néanmoins, si d’autres souhaitent ajouter quelque chose, n’hésitez pas, au contraire !
- III.1. Le titre de l’album « Sous l’œil fermé des paradis » est tiré du poème de Paul Verlaine « Grotesque », tiré lui-même des Poème Saturniens. Ce poème, à première vue, semble être une critique de ces pauvres hères égarés, ces grotesques, rejetés mais fiers et libres ; on se rend compte finalement que c’est un éloge faite à ces personnes et parallèlement aux poètes. Pourquoi ce choix ? Vous vous retrouvez dans cette description, dans ce poème ?
Odivm : Analyse claire et pertinente ! Oui, je me retrouve en partie dans ce poème, je crois. En fait, on avait composé un morceau à partir de ce texte de Verlaine il y a bien longtemps, jamais enregistré. Je crois qu’on a dû le jouer deux fois en live. C’était pour moi une manière de revenir là-dessus et de vraiment mettre en valeur ces quelques vers que je trouve si inspirants. Tu vois, je trouve que c’est un bel hommage à ces gens, sensibles et miséreux, aux existences bancales mais dont la flamme de la passion brûle ardemment. Ça me fait penser à pas mal de gens que j’ai pu rencontrer dans ma vie, en particulier dans les squats ou le milieu DIY, les lieux d’autogestion, où l’on trouve beaucoup d’artistes errants qui vivent de peu de chose mais ont le cœur sur la main et une vision des choses profondément humaniste.
- III.2. De mon point de vue, je dirais qu’Oes Galliath est plus tourné vers l’avenir, malgré son arrêt. Vous le dites vous-mêmes, ce n’est pas une révérence mais un défiance, et on le ressent à l’écoute de l’album, malgré la mélancolie et nostalgie toujours aussi présente. Vous avez aussi très bien résumé le style de votre album « Spleen Black Metal », qui exprime à merveille ce dégoût, ce désabusement, ce style Baudelairien très cru, quand on se penche sur les paroles. Je rajouterais aussi une certaine colère envers le monde et une envie subtile de s’élever au-dessus de tout ça, de se libérer. Que pouvez-vous me dire à ce sujet ?
Odivm : Je dirais que le spleen et l’élévation étaient quasiment glorifiés dans nos démos. Difficile de s’en débarrasser même après dix ans ! Aujourd’hui il m’arrive encore de ressentir du dégoût, mais ce n’est plus associé au mépris. L’injustice et la bêtise humaine me révoltent, c’est vrai, mais je n’ai aucune nostalgie pour une époque que je n’ai pas connue ou pour un idéal inatteignable. Je n’ai pas spécialement foi en mon espèce, qui finira de toute façon par s’éteindre. Mais je vais te dire, je pense que ce qu’on a exprimé dans l’album a bien plus à voir avec l’amour qu’avec la haine. Certains diraient que ce sont les deux faces d’une même pièce ; on a décidé d’assumer ça, et de sortir nos tripes au lieu de faire semblant d’êtres des surhommes… C’est tellement surfait, putain.
- III.3. L’un des gros points forts de l’album, c’est le chant en français. Question toute simple, pourquoi ce choix ?
Odivm : Dès le début du groupe ça m’a paru une évidence. Déjà parce que je peux exprimer beaucoup plus de choses qu’en anglais, en tout cas bien plus de nuances. J’ai aussi fait des études de Lettres et aujourd’hui je suis prof de français, alors autant en tirer parti ! Et puis c’est un truc que je trouve cool avec le BM ou le punk, de pouvoir écouter des groupes qui chantent dans leur langue maternelle, sentir comme chaque culture résonne. En tout cas je trouve que c’est un style qui s’y prête bien.
- III.4. Dans une autre mesure, y a-t-il, au-delà des rimes à respecter un minimum, un choix précis dans l’utilisation de certains mots, étant donné que certains sont bien plus percutants que d’autres. Je trouve que chez vous, chaque parole fait mouche, je n’ai ressenti aucun creux, aucune parole qui m’a semblé moins intéressante que d’autres.
Odivm : Ah, ça me fait bien plaisir de lire ça ! J’ai beaucoup bossé sur les textes, mais je ne me suis pas mis beaucoup de barrières. En tout cas beaucoup moins que sur les démos, notamment “Epitaphes” où tout est écrit en alexandrins si je me souviens bien. Effectivement j’ai essayé de trouver les mots justes pour ce que je voulais exprimer et, même si j’ai eu des fulgurances lors desquelles certaines images ou certains vers entiers sortaient facilement, ça m’a causé pas mal d’insomnies ! Comme pour les riffs, il était hors de question de n’être qu’à moitié satisfait ou de n’écrire des textes que parce qu’il fallait chanter quelque chose, pour remplir…
- III.5. On revient à Verlaine. Sur « Autrefois » et « Luna fecundis », on remarque deux extraits de poèmes, l’un, « Grotesques » de Verlaine, l’autre de « El Desdichado » de De Nerval. Quelle est votre relation avec ces poètes, et êtes-vous amateurs de poésie? Au-delà de ce genre littéraire, êtes-vous influencés par des nouvelles, récits, ou même par l’actualité lors de l’écriture des paroles ?
Odivm : J’ai beaucoup lu de poésie à une époque, notamment les poètes français dits “décadents”. Aujourd’hui beaucoup moins, mais j’apprécie toujours la poésie, plus particulièrement lorsqu’elle est plus libre et surréaliste, par exemple la poésie d’Henri Michaux. Mais j’ai été très touché, plus jeune, par Verlaine, Baudelaire et Rimbaud. Je suis tombé sur le poème de De Nerval au cours de mes études, et lorsque j’écrivais le texte de “Luna fecundis” des mots me venaient je ne sais d’où et j’ai fini par me souvenir de ”El Desdichado”. C’était à nouveau une manière de me remémorer mon passé, en particulier mon imaginaire. Par contre j’ai très peu lu pendant la période d’écriture des textes, c’était plus confortable de ne pas être directement influencé et de puiser dans mon esprit, aussi de constater que tout ce que j’ai pu lire y avait laissé des traces et m’a permis de nourrir mes paroles.
(Paroles : Odivm)
- III.6. Il y a quelque temps, on vous a prêté une affiliation au NSBM sur laquelle je ne souhaite pas revenir directement puisque vous y avez déjà répondu ; votre déclaration est à lire chez France d’Oïl Productions, sur votre Facebook ainsi que dans le livret de la compilation. En revanche, impossible de ne pas penser à cela à l’écoute du titre « Que brûle Thulé ». Pourquoi ce choix de paroles ? Est-ce un titre pour affirmer votre position vis-à-vis du NSBM et/ou plutôt une envie de montrer votre réticence face à cette « étiquette » qu’est le NSBM ? D’ailleurs, j’ai remarqué sur la photo une inscription à la peinture « Zona Antifa ». J’imagine que ce choix est volontaire et est une petite pique ironique à vos détracteurs, je me trompe ?
Odivm : On l’attendait, cette question ! Je suis bien content que tu nous donnes l’occasion de nous exprimer sur le sujet. En fait on a été classés NSBM sur des forums au départ, notamment un forum russe si je me souviens bien. Evidemment c’était à cause de la croix celtique qu’on utilisait sur notre logo, il n’a pas fallu longtemps pour qu’on soit associés à l’extrême-droite. En même temps on l’a bien cherché, le seul groupe qu’on connaissait et qui utilisait ce symbole c’était Sombre Chemin ! Pourtant il n’y avait pour nous aucune revendication politique là-dedans, les textes des démos en témoignent. Je ne vais pas trop m’étendre là-dessus car effectivement j’en ai déjà parlé dans le petit manifeste dont tu parles. Par contre on a décidé de prendre clairement position avec cet album, notamment avec le petit tag “Zona Antifa” qui correspond bien mieux à notre mentalité d’aujourd’hui. C’est aussi pour emmerder les faf, tu l’auras compris ! En fait je dirais qu’à l’époque ça m’amusait de la jouer un peu provoc et ambigu, pour moi ça apportait un aspect un peu dérangeant tout en évoquant une sorte de relique du passé, quelque chose de païen. Aujourd’hui ce sont les fachos qui m’emmerdent, et que j’ai envie de faire chier. On ne va pas se mentir, c’est vrai qu’il y a quelques bons groupes de NSBM mais ça reste une minorité, souvent c’est quand même très merdique ! C’est pourtant devenu trend, je sais pas où ça en est aujourd’hui mais quand je suis tombé sur l’instagram des poseurs de Baise Ma Hache j’ai réalisé l’ampleur de leur médiocrité. Ah c’est sûr, aujourd’hui chez les NS on a de bons graphistes et quelques jolies nanas un peu réacs (et beaucoup de boloss), mais musicalement c’est quand même une blague et question mentalité, mon dieu…
Sommeil : Concernant le NSBM et plus généralement l’extrême droite au sein de la communauté Black Metal, il m’a fallu très peu de temps pour trouver cela absurde (sans mauvais jeu de mots). Cette musique, née du feu du Thrash et du Death, de la scène brésilienne et des braises encore brûlantes du Punk Hardcore était un cadeau fait au monde Underground. Un noyau lourd, composé d’un alliage de révolte juvénile et de déviance. Aujourd’hui émane de cette scène la puanteur du Roman National, une odeur encroûtée de nostalgie pour le temps où les femmes restaient à la cuisine et les noirs “chez eux”. Cette mentalité du genre “droit dans ses bottes”, viriliste frustré et raciste mi-assumé ne m’évoque aucune révolte, seulement la profonde lassitude d’une France fantasmée, complètement dépassée et angoissée à l’idée de voir le monde évoluer comme il l’a toujours fait. Certains groupes de Black avaient déjà des idées à droite me diras-tu… Cela n’empêchera pas cette mentalité de n’être rien d’autre qu’un ramassis de conneries. Quand je vois que cracher sur la communauté LGBT et les féministes est devenu quasi obligatoire, et un bras droit tendu quelque chose de classe, je me demande bien dans quelle scène je suis tombé. Le patriotisme n’a rien de subversif. Si le Black Metal évoque pour certains l’obéissance, la haine des communautés alternatives et l’amour d'une Europe plus “pure” soumise à des codes anciens depuis toujours combattus par les musiques extrêmes, j'ai bien peur que cet art noir ne soit plus une source intarissable de révolution spirituelle mais simplement une vitrine de propagande poussiéreuse dont plus grand monde ne veut.
- III.7. D’où vient l’histoire derrière les paroles du titre « Sang des amanites », titre purement instrumental mais possédant tout de même ses paroles ? J’ai l’impression de lire une courte nouvelle tout droit sortie d’un recueil, avec cette ironie sombre et presque cruelle, que ne renieraient pas Maupassant, Sade et d’autres encore (je m’excuse auprès des connaisseurs pour mes faibles connaissances littéraires).
Odivm : Merci pour ces mots ! J’avais ce titre en tête mais je ne sais plus exactement pourquoi. Lorsqu’on a proposé à Hufsa (Rêvoeil) de composer ce morceau, elle m’a demandé si je pouvais lui donner une idée d’ambiance. Du coup j’ai pensé à écrire cette petite fable cruelle qui semble issue d’une époque lointaine… Je n’ai jamais vraiment écrit autre chose que des poèmes, des paroles pour le groupe ou des idées et des visions que je garde pour moi ; c’était l’occasion de faire un petit exercice de style !
- III.8. J’aimerais parler de chaque titre mais ça risque d’être un peu trop long pour vous, et il faut qu’un certain mystère plane n’est-ce-pas ? Cela dit, si vous souhaitez ajouter quelque chose quant aux paroles, c’est à vous !
Odivm : Je pense qu’on a fait le tour, pour le reste ce sera aux gens de se pencher dessus et de se faire leur propre idée.
- III.9. Concernant ce magnifique digipack, je dois vous dire que je suis assez frustré de ne pas avoir su déchiffrer ces logos/symboles associés à chaque titre. Je reconnais des lettres, mais n’arrive pas à savoir quel mot il est écrit. Pouvez-vous me dire de quoi il s’agit ?
Odivm : Ces sigils ont été créés par Vauräss, tout simplement à partir des titres eux-mêmes. Je ne saurais pas te dire exactement comment il les a faits, mais je pense que c’est la méthode de l’artiste et occultiste Austin Osman Spare ; c’est une des pratiques de base de la Chaos Magick mais ici c’est surtout une histoire d’esthétique.
(Crédit illustrations : Vauräss)
IV – Label et autres questions :
- IV.1. Le disque étant sorti chez France D’Oïl, je me suis mis en tête que c’était votre label respectif. Or, je m’aperçois que vous avez votre propre label, Fosse Commune Productions, où officie Yakblood, groupe dont Odivm et Negans sont membres. Pouvez m’en dire plus à propos de ce label et pourquoi avez-vous choisi d’y sortir vos albums ?
Odivm : En réalité Yakblood est un groupe qu’on a monté avec Sommeil, qui avait choisi un autre pseudo ! Concernant Fosse Commune, c’est un label que j’ai monté au départ pour mon projet perso La Pensée d’Abîme et sur lequel j’ai aussi rendu les démos de Oes Galliath disponibles ainsi que la démo de Von Conrhad, vieux projet d’un pote dont j’adorais l’atmosphère capiteuse et fantomatique et dont j’avais fait une unique version cassette. D’où l’idée de la fosse commune, l’endroit où on entasse des cadavres oubliés. Aujourd’hui le label est peu actif car j’ai arrêté de bosser sur La Pensée d’Abîme et Vaurien est désormais sur Croux Records, mais il nous semblait important que notre album soit accessible en streaming donc autant gérer ça nous-même. D’autant plus que c’est Vague qui s’occupe de la promo.
- IV.2. J’ai évoqué Yakblood, et je sais aussi que Vague est présent dans les groupes Epectase et Acedia Mundi. Dans un futur assez flou pour le monde de la musique (et pas que), quels sont vos futurs projets ? En ce moment de crise sanitaire, et si ce n’est pas indiscret, comme ça se passe pour vous ? Aviez-vous des concerts de prévus, peut-être avec Oes Galliath pour une dernière tournée ?
Negans : J’ai personnellement très peu de place à accorder à la musique, et ne joue quasiment plus de batterie. Indépendamment du covid il n’était pas vraiment question de refaire des concerts avec OG après l’album, notre éclatement géographique aussi bien que nos projets pros et persos ne nous permettent pas d’envisager des dates dans les prochaines années. Mais sur le long terme, rien n’est exclu, nous restons frères et amis donc il n’est pas impossible qu'on finisse par mettre ça en place. Après tout, composer un album était inconcevable pour nous il y a encore quelque temps.
Vague : J’adorerais pouvoir jouer “Sous l’oeil fermé des paradis” sur scène, ne serait-ce que le temps d’un dernier concert. Malheureusement, rien de tel n’est prévu avec Oes Galliath à ce jour. A titre personnel, cette crise sanitaire m’a sérieusement amené à repenser mon rapport à la musique qu’elle soit live ou enregistrée. On a tout juste eu le temps de jouer à quelques jours du 1er confinement mes autres groupes Epectase et Filthcult, puis tout s’est écroulé en l’espace de 2 mois. Bien que nous ne soyons pas parmi les plus touchés, c’était assez brutal et il aura fallu plusieurs mois pour vraiment accepter la situation. En dehors des nombreuses dates impactées, dont 2 tournées (française et anglo-saxonne) ou encore une date avec Regarde Les Hommes Tomber 2020 fut l’occasion de m’essayer à la vidéo, comme en témoigne le clip de ‘Gosse de Vide’. L'année 2021 marquera la sortie de nombreux projets dont un nouvel album pour Epectase.
Sommeil : M’étant niqué les tympans l’année dernière au concert de Coffins, le corona’ n’aura pas changé grand chose pour moi en termes de musique. Fin décembre je sors le premier EP de mon projet solo Hostile, sur Fosse Commune Productions. Vague en a entièrement composé et enregistré la basse d’ailleurs ! Sinon rien de spécial. Avec les études et tout le bordel, c’est le brouillard.
Odivm : Moi j’ai déménagé en Guyane cet été. Comme le covid n’y est pas très actif il y a peu de restrictions, ce qui me permet de me consacrer à ma nouvelle carrière de DJ ainsi qu’à mon projet électronique Nandavaka, donc autant te dire qu’on est pas près de remonter sur les planches tous ensemble ! Mais comme l’a dit Negans, il y a quelques années il nous paraissait impossible de faire cet album donc… Peut-être dans dix ans !
- IV.3. Nous sommes en décembre et c’est le moment pour chaque webzine et même chaque lecteur de donner son top de l’année. Sur Thrashocore, chaque membre donne ses albums de l’année, ses découvertes, ses surprises et ses déceptions. A moins que vous ne souhaitiez vous plier à cet exercice ô combien difficile et long, je vous demanderais juste : quels sont vos coups de cœur de l’année, qu’ils soient Metal et d’autres styles ? Et puis, si vous avez d’autres albums qui tournent en boucle chez vous et qui ne sont pas de 2020, pas de soucis !
Vague : Tous styles confondus : les dernières sorties de Bohren & Der Club Of Gore (Dark-Jazz), Clipping (Noise/Hip-Hop), Cubicolor (EDM),Greg Puciato (ex-TDEP), et surtout le dernier Oranssi Pazuzu qui est un véritable chef d'œuvre. Côté francophone : les sorties de Maudits, Vaurien et les potes Atavisma et Fange. Sans oublier tout le roster 2020 de Throatruiner Records.
Negans : Pour cette année ça aura été Degen van Licht de Turia et Im Wald de Paysage d’Hiver en black, sinon Love Addict de Sugar High, le dernier Ringo Deathstarr et Cropping the Aftermath d’Epic45. Des petites perles.
Sommeil : Cette année, rien ne m’a marqué en Metal. Je reste donc sur l’album “LMF” de Freeze Corleone. En revanche, pour l’année 2019 je place le dernier Belenos “Argoat” en tête de liste. Ce groupe m’a toujours fasciné ! Tant de riffs, d’idées… Du Black Pagan aussi bon, personne n’en a jamais fait depuis 1995, date de sortie de l’album “Jormungand” de Helheim. Ce qui tourne en boucle chez moi ? Je dirais “Vertebrae” d’Enslaved, “ ...Again Shall Be” de Hades et “Realm of Chaos” de Bolt Thrower. N’arrêtons jamais d’écouter Wulkanaz, ce groupe est l’avenir du BM. Pardon pour tout ce name-dropping.
Odivm : Tout comme Sommeil je ne me souviens pas avoir été marqué par un album de metal cette année, par contre j’ai énormément écouté Freeze Corleone et le 667 dans son ensemble. Très addictif. Egalement Ziak qui fait partie des nouveaux poulains de la drill à la française et dont chaque single tabasse. Ces derniers temps j’ai poncé la discographie de Lord Lorenz, qui fait de la dark trap/phonk de très grande qualité. Et sinon beaucoup de techno, en particulier du hardcore/speedcore, notamment les labels Gamma OH et Underground Perversions. Par ailleurs le fantastique projet Neurocore a sorti un très bel EP cette année, mais j’ai découvert une release de 2016 nommée “Falling Apart” qui est un pur bijou.
- IV.4. Il faut que je vous confesse que votre album fera partie de mon top de l’année. J’aime beaucoup ce digipack et cette pochette. En plus de ça, j’ai raté lors de sa sortie le T Shirt de la compilation, donc je me dois de vous demander : y aura-t-il du merch sur cette sortie, des T-Shirts… ?
Odivm : Eh bien si cet album fait partie de ton top de l’année, j’en suis sincèrement ravi ! J’espère qu’il vieillira bien. Concernant le merch on en fera sûrement, c’est vrai qu’on ne s’est pas du tout penchés sur la question encore mais ce serait dommage de ne pas en profiter. Au moins un t-shirt mais le kiff ce serait de faire aussi un beau hoodie.
- IV.5. Je vous remercie d’avoir accepté de répondre à cette interview, ça m’a fait très plaisir ! Si vous souhaitez ajouter une (ou plusieurs) dernière(s) chose(s), c’est à vous !
Vague : Merci à toi pour cette interview aussi riche que plaisante et surtout merci infiniment à chaque personne ayant pris le temps d’écouter l’album depuis sa sortie. En espérant que cet album puisse vous accompagner en ces temps désillusionnés.
Odivm :Merci pour cette interview, les questions étaient pertinentes, intéressantes et nombreuses. J’espère qu’elle sera agréable à lire et qu’on ne s’est pas trop étalés ! Merci également pour l’intérêt que tu as porté à cet album dans lequel on a mis tant de passion. Peace.
Un grand merci à Odivm, Negans, Sommeil et Vague pour avoir accepté cette interview et surtout pour leur temps passé à y répondre !
«Sous l’œil fermé des paradis » est disponible à ce jour au format numérique sur Bandcamp et au format CD chez France D’Oïl Productions. Une version vinyle sortira en 2021 chez Nebular Carcoma Records.
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