Bonjour les gars et merci de m’accorder un peu de temps pour cette interview, tout d’abord on va commencer avec la classique présentation du groupe. Comment s’est-il formé ? Quel est son histoire ?
Sylvain : Salut ! Le groupe a commencé par une simple envie de faire de la musique entre potes, un jour j'ai reçu un SMS de Pierre-Loup me proposant qu'entre deux parties de pêche sous-marine on reforme un groupe.
Pierre-Loup : Il y a une légende qui dit qu'on a trouvé un vieux vinyle dans la mer et qu'on a voulu faire revivre la musique qu'il y avait dessus.
Sylvain : On avait déjà joué ensemble il y a une dizaine d'années et on est resté pote depuis, l'idée m'a tout de suite plu, il y a une interaction qui fonctionne bien musicalement entre nous. Julien son cousin étant chanteur on s'est naturellement tourné vers lui et on s'est vite rendu compte que ça collait complètement. Il participe à tous les niveaux et ça nous booste carrément.
Julien : Oui, dès le début, on s'est bien entendu musicalement comme on était sur la même longueur d'onde, on a rapidement demandé à Simon et Jean-Marie de rejoindre le projet.
Sylvain : Julien avait déjà joué avec eux dans différents projets donc leur intégration s'est faite tout simplement et aujourd'hui chacun a trouvé sa place et son rôle dans le groupe, ça fonctionne de manière simple et efficace (autant que possible entre tête de mule quarantenaire !).
Vous venez tous d’univers musicaux assez différents, ça n’a pas été trop dur de trouver une ligne directrice commune pour INFERN ?
Pierre-Loup : On écoute tous du Metal en général, depuis toujours. On a chacun nos styles de prédilection, nos préférences. Je suis celui qui écoute le plus de Heavy : JUDAS PRIEST ou autre DIO, Julien aime énormément ça aussi, mais est beaucoup plus Hardcore, comme Jean-Marie. On se retrouve sur pas mal de choses.
Julien : C’est vrai que j’écoute surtout du Hardcore en ce moment mais il est vrai qu’un peu de Heavy de temps en temps, ça fait pas de mal. Plus sérieusement, chaque membre du groupe apporte son propre univers musical, les codes qui vont avec, et ça c’est un plus. Tant que le résultat est en cohérence avec la philosophie du groupe, ça nous va. Même si de temps en temps on doit s’auto-censurer pour garder une ligne directrice…
Sylvain : Dès le début on a pas mal discuté de ce qu'on voulait faire comme musique et on s'est rapidement mis d'accord sur une envie de faire du Death typé 90's, revenir aux groupes de notre adolescence, avec de l'énergie et du groove.
Pensez-vous que de par votre âge et vos vécus musicaux respectifs les choses ont été plus simples à mettre en place, aussi bien pour l’écriture de cet opus que pour le style pratiqué ?
Sylvain : Je pense en effet que nos différentes expériences nous ont permis d'éviter certains écueils et de mieux cerner ce qu'on voulait, ou ne voulait pas en tant que groupe.
Julien : Oui, avec le temps et en prenant en compte le vécu musical de chacun, on a tendance à moins répéter les erreurs qu’on a pu faire dans nos anciens groupes, à moins se prendre la tête et à être, je l'espère, plus efficace.
Si on retrouve différentes influences aussi bien de Floride que de Suède on sent que c’est BOLT THROWER qui a fait l’unanimité au sein du groupe, vous êtes d’accord avec ça ? Est-ce une formation majeure pour vous ?
Sylvain : Dès le départ, on s'est dit qu'on voulait partir sur des morceaux dans l'esprit de « Anti-tank » de BOLT THROWER, pas uniquement bien sûr mais c'est quand même un de nos points de départ, donc oui, ce groupe est une grosse influence pour INFERN. De toute façon quand tu écoutes certains de nos titres, on aurait du mal à être crédible en affirmant qu'on ne connaît pas, où qu'on n’aime pas BOLT THROWER ! Pour autant, je pense qu'il y a beaucoup d'autres choses à découvrir dans nos compos, écoutez par exemple « To The Extreme », il n'y a pas la moindre touche de BOLT THROWER dedans et pourtant ça entre typiquement dans ce qu'on cherche à faire, efficace et entêtant.
Julien : Pour ma part, je ne connaissais pas BOLT THROWER avant que l’on forme le groupe. Quand ils m’ont proposé le projet et qu’ils m’ont dit qu’on allait faire du Death typé 90’s, je leur ai demandé quelles seraient les influences… Je dois reconnaître que je ne connaissais pas beaucoup les groupes dont ils me parlaient et il m'a donc fallu quelques heures d’écoute pour rattraper mon inculture en termes de Death.
Comment s’est passée la conception de l’album ? Cela a-t-il été rapide ou progressif ?
Sylvain : Avant d'enregistrer notre Ep on a un peu tâtonné, on a composé 5/6 titres pour finalement n'en garder que 2 qui correspondait à l'esprit qu'on voulait pour INFERN. A partir de là, tout a été plus simple, une fois la ligne directrice bien définie, chaque nouvelle compo a pu être gardée, car composer dans ce but. On affine la plupart de nos morceaux tous ensemble afin d'en être pleinement satisfait.
Julien : Oui, un fois le EP “2 titres” enregistré et que l’on savait ce que l’on voulait faire, la composition est devenue plus fluide. Cela nous a permis de rebosser certaines compos dont nous n'étions pas satisfaits. Par exemple « Tormented Paranoid », qui faisait partie de nos toutes premières compos, a été largement modifié à la suite de cela.
La pochette (signée d’un certain Riko) m’a immédiatement fait penser aux affiches de films d’horreur des années 50 (en particulier « Them ! – Des Monstres Attaquent La Ville »). Pouvez-vous me parler de lui ? A-t-il eu carte blanche ou lui aviez-vous donné des instructions ?
Sylvain : C'est justement cette ambiance qu'on recherchait pour la pochette, vieilles affiches de cinéma, couvertures de comics, de Pulp etc. Quand par hasard on est tombé sur sa page Instagram on est tous tombés d'accord pour lui proposer de s'occuper de notre album. N'hésite pas à jeter un œil sur ses illustrations passées, il a vraiment un talent fou !
(https://www.instagram.com/riko.illustrateur?igsh=OW13eGhuZHVvYTFm) On lui a donné les grandes lignes de ce qu'on souhaitait retrouver sur la pochette mais il s'est chargé de toute la construction graphique et il a vraiment su y apporter sa touche et cette ambiance particulière. On est très content du résultat et on espère retravailler avec lui à l'avenir.
Les premiers retours concernant « Turn Of The Tide » sont tous excellents, j’imagine que cela doit vous faire plaisir...
Sylvain : Tu m'étonnes, on fait en sorte que les morceaux nous éclatent tous les cinq mais quand on a des retours positifs de personnes extérieures au groupe, forcément ça nous booste et ça nous pousse à continuer dans cette voie !
Julien : Avec la sortie de l’album, on va avoir plus de visibilité. Les premiers retours sont toujours importants et quand ils sont positifs, c’est encore mieux. Notre objectif, c’est de se faire plaisir, de partager notre goût pour la scène Death des 90’s, et si les gens apprécient et comprennent notre démarche, bah c’est déjà cool.
Vous êtes signés chez Dolorem Records qui est à l’heure actuelle un des meilleurs labels de l’hexagone, comment vous êtes-vous retrouvés sur son catalogue ?
Sylvain : Comme le disait Pierre-Loup, on écoute tous différents styles de Metal et je pense que je suis celui qui écoute les groupes les plus bourrins, techniques et barrés. Je me suis donc forcément retrouvé à écouter certaines sorties de chez Dolorem qui m'ont bien scotché. Quand on s'est lancé dans la recherche de quelqu'un pour sortir notre album, j'ai proposé aux autres de contacter Dolorem et comme Alex, le patron du label nous a répondu rapidement et de manière positive on n'a pas hésité longtemps !
La Bretagne a vu émerger ces dernières années nombre de combos de grande qualité (HEXECUTOR, VENEFIXION, AMZERA, LES CHANTS DE NIHIL, RED DAWN, SCUMSLAUGHT, GOATSLAVE, SEPULCRE, ou encore les regrettés CADAVERIC FUMES), vous êtes d’accord avec ça ?
Sylvain : Ah mais carrément, on a une scène assez vaste, avec pas mal de styles différents mais de plus en plus de qualité.
Le Metal a-t-il la cote dans cette belle région ou est-ce compliqué d’exister et d’arriver à jouer au niveau local ?
Simon : C’est plus ou moins la même chose depuis un certain nombre d’années. Certains endroits ouvrent et permettent de jouer dans de bonnes conditions, mais d’autres ferment, donc c’est parfois dur de jouer dans certains coins. On est plutôt vernis avec INFERN parce que des assos et des festivals nous ont permis assez tôt de plus nous exporter.
Pour rester dans le domaine régional j’imagine que la réussite du Motocultor doit vous faire plaisir ?
Simon : Oui bien sûr. On est assidus en tant que festivaliers, et on a joué au Ré-animator cette année, le petit frère, de retour à Saint-Nolff.
Quels sont les projets pour cette fin d’année 2024 et 2025 ?
Simon : Jouer au Motocultor ! Et présenter notre musique au plus grand nombre dans d’autres coins. On prépare aussi notre prochaine sortie.
Julien : Les prochains mois risquent d'être chargés. En premier lieu, on va soutenir la sortie de notre album en faisant de la scène. Ensuite, on va reprendre la composition, maquetter de nouveaux morceaux, clipper un ou deux morceaux… C’est déjà un beau programme.
Pierre-Loup : On a l’ambition de grandir en tant que groupe. De jouer devant le plus de monde possible, partout en France afin de faire vivre ce premier album sur scène.
Y’a-t-il des live en prévision ? des festivals ? des release-party peut-être ?
Pierre-Loup : On a quelques dates prévues pour 2024. On va faire une Release Party pour l’album, le 12 octobre au Spot à SPEZET, les copains d’ANTHARES nous ont gentiment proposé de les rejoindre pour cette date de la tournée de LACABRA, le groupe américain avec qui ils ont fait une tournée aux USA cet été. Le 28/12/24 avec TREGORGONES et LAZHADEK on sera à L’UZine à Rennes. Et le 01/02/25 au Breizh Death Metal Party au Thy'roir à PLOËRMEL.
Julien : Oui, les dates commencent à tomber progressivement. On a hâte de défendre notre 1er album sur scène.
Pour les futurs concerts avec qui rêveriez-vous de partager l’affiche ?
Pierre-Loup : METALLICA, et plein de gens sympas. Plus sérieusement, ce qui nous botte c’est de rencontrer d'autres musiciens, d'échanger, de partager des moments backstage. On est pour le moment dans l’underground, il y a un côté très convivial et DIY qu’on essaye d’entretenir avec notre énergie positive. Je ne te cache pas que jouer avec OBITUARY, MEMORIAM, DEICIDE ou autre CANNIBAL CORPSE ça aurait de la gueule…
Dans un autre registre concernant vos autres projets, aura-t-on droit à un nouvel album de STONEBIRDS ?
Sylvain : Oui, en fait l'album est prêt, on l'a enregistré avec Cyrille Gachet (YEAR OF NO LIGHT, FANGE, etc) et fait masterisé par Alan Douches, le résultat est énorme et on a hâte de pouvoir le faire écouter !
Qu’en est-il de l’existence et de l’avenir de TALIANDÖRÖGD ?
Simon : Le groupe a quitté la scène il y a quelques années déjà, après un dernier EP (« After The Flesh »). Un peu pour les mêmes raisons qu’OASIS. Par contre, pas de reformation en vue.
C’est l’heure de se quitter, je vous laisse le mot de la fin...
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