Thrashocore : Salut, alors, petite question ballote pour commencer : comment prononcer le nom de votre groupe ?
Naglfar : hmm... Naagueulfar
T : Ok, merci ! Et ça signifie ?
N : Hehe… dans la mythologie Scandinave, il est dit que lorsqu’on meurt, ton corps et envoyé dans le royaume de la mort, l’Enfer ; tes ongles et ta peau te sont arrachés et on en fabrique en grand vaisseau : la coque en ongles et la voile en peaux ; il est dit enfin que lorsque ce vaisseau sera terminé, il sera lâché sur la terre, une sorte d’apocalypse, la fin du monde. Le nom de ce vaisseau est Naglfar…
On a pensé que c’était un nom qui collait bien au groupe !
T : Ouais, super nom ! Autrement, maintenant qu’on sait dire Naglfar, pourriez-vous présenter le groupe à nos lecteurs ? Votre musique, vos influences ?
N : On est là depuis 1993, on est Suédois et on joue du Death Black Metal, très dur (Note : dans le sens bourrin, pas difficile) je dirais. Je vois pas quoi d’autre dire là-dessus…
T : Ok. Au début votre groupe était plus un hobby qu’un projet à temps plein, n’est-ce pas ?
N : … Hum, je dirais pas un hobby…
T : Oui, pardon, je voulais dire que ce n’était pas non plus entièrement temps plein, si ? Enfin, au vu du rythme de vos albums en tout cas.
N : Ouais, mais on a beau mettre du temps à sortir des albums, on était très actifs tout du long…
T : Oh ? Tournées et concerts ?
N : Non, je dirais pas qu’on a tellement tourné mais on a toujours été présents mais la différence c’est qu’à l’époque nous n’avions pas de label pour nous pousser et on avait un certain nombre de problèmes, comme trouver un local de répète par exemple… Mais quoi qu’il en soit, nous n’avons jamais considéré Naglfar comme n’étant pas à temps plein. C’est notre vie.
T : Ce qui est plutôt pas mal vu que le groupe commence à trouver son public, à avoir un peu de succès bien légitime…
N : hehe, ouais, on dirais bien, c’est cool !
T : Vous avez du sacrifié beaucoup pour faire vivre le groupe ? Je pense notamment à votre chanteur qui s’est tiré pour poursuivre ses études…
N : Ouais… en fait on a tous fait ces choix là, soit tu continues, tu as une vie normale, un boulot 9h-17h, tu vis confortablement, une bonne paye, une famille… mais nous ne voulons pas de cette vie. Il ne s’agit pas d’un sacrifice mais d’un choix. On a des boulots pourris chez nous qui nous attendent pour pouvoir vivre tout ça.
Mais notre chanteur voulait autre chose, il voulait être éduqué, tout ça…
T : Hehe, ok. Vous par exemple, que faites vous pour vivre à côté du groupe ?
N : huhu, eh bien, je suis au chômage à l’heure actuelle mais en temps normal, je suis soit cuistot dans une maison de retraite ou aide pour une handicapée.
T : Oh, ok. Et entre nous, vous gagnez un peu avec votre groupe ?
N : Non pas vraiment non, le peu que nous gagnons est réinvesti en matos en fait et en loyer aussi.
T : Ok, merci. Bon, parlons un peu zique maintenant : que pensez-vous du retour de Dissection ?
N : Eh bien je suis assez pressé d’entendre les nouvelles chansons pour être honnête. J’ai encore rien entendu de ce que ça peut donner et je suis impatient parce que les anciens albums sont vraiment très bons.
T : On dit souvent que votre groupe pourrait être une sorte de mix entre Iron Maiden et Dissection justement, vous êtes d’accord ?
N : Hmm… Non. (Note : GAAM)
T : Non ?
N : Pas vraiment non. Enfin, ce sont de très bons groupes, y’a aucun problème là-dessus mais quand on a commencé, en 1993, nous étions fatigués du son Suédois typique, le son de Stockholm, Entombed, Grave, etc. Le genre de musique qui était vraiment populaire à l’époque… Nous étions plus influencés par des groupes comme At The Gates avec The Red In The Sky Is Ours, ce type d’album, Eucharist et notre plus grand influence à l’époque devait être Unanimated. Je pense qu’on a évidemment le son Suédois mais on a aussi réussi à obtenir une musique et un son spécifique à Naglfar.
T : Si vous nous parliez de vos albums précédents ? Le contexte, l’enregistrement, ce que tu en penses maintenant ?
N : Je les aimes beaucoup encore bien sûr, ces albums sont comme mes enfants, mes rejetons. Donc j’en suis fier mais évidemment, on n’est jamais entièrement satisfait de ce qu’on fait. Le jour où je serais satisfait entièrement de mon boulot, il sera temps que je m’arrête, ça n’aura plus aucun sens.
N : Le premier album, Vittra, en 1995 a été enregistré alors que nous n’avions aucune expérience en studio, alors nous avons fait plein d’erreurs mais on en a appris, on a appris de nos erreurs.
N : Celui d’après, Diabolical, ainsi d’ailleurs que le reste de nos albums a été enregistré dans notre ville. Je sais pas pourquoi on a fait ça, je pense que c’était juste plus pratique pour nous de ne pas quitter notre ville, nous vivons très au nord, assez retiré du reste de la scène en quelque sorte.
N : En gros je pense qu’à chacun de nos albums nous avons progressé et appris de nos erreurs.
T : Ok, je crois que vous avez un nouvel album qui arrive n’est-ce pas ?
N : Yep
T : Que peut-on en attendre ?
N : Haha… Je dirais que Pariah reprends là ou Sheol s’était arrêté mais plus bourrin, plus venimeux et agressif en quelque sorte…
T : Pas de refrain mellow alors ?
N : Ha, non, pas cette fois en tout cas mais ça n’a pas été fait de manière intentionnelle. On s’est rendu compte que c’était vraiment extrême après enregistrement, hehe.
T : Ok, cool... et à propos de l’écriture, qu’est-ce que tu peux nous dire ?
N : Cette fois ça s’est passé vraiment en douceur, sans doute une des raisons pour lesquelles vous n’avez pas eu à attendre 5 ans, haha. D’habitude, quand on écrit, on fait ça en répète…
T : Chez vous aussi, non ?
N : Oui oui bien sûr, tu fais tes riffs et tu les montres aux autres et tu fais les morceaux comme ça. Mais cette fois-ci, Marcus (Note : Marcus E. Norman, guitare), Kris (Note : Kristoffer Olivius, basse et chant) et moi étions installés dans le home studio de Marcus donc on a pu vraiment jouer beaucoup, enregistrer, recommencer, essayer tout un tas de trucs.
T : Wa, la classe, c’est vraiment sympa de bosser comme ça.
N : Oui, effectivement, on a eu l’opportunité de tester bien plus d’arrangements qu’en studio par exemple…
T : Hehe. Et que peux-tu nous dire de votre deal avec Century Media, ça a changé les choses pour vous ?
N : Eh bien, on a beaucoup plus de soutien. C’est incroyable : on avait aucun soutien de l’ancien label et lorsque Century Media est arrivé, ils ont beaucoup soutenu Sheol alors qu’il n’étaient même pas censés le soutenir, ils nous ont prévu des concerts, des interviews, tout ça… On a eu beaucoup plus d’exposition. Ils appellent régulièrement pour prendre des nouvelles « et la musique ? ça écrit ? », haha, un peu par-dessus notre épaule mais en fait ça nous fait du bien et c’est une bonne expérience, on a tellement l’habitude que nos labels s’en branlent de nous…
T : Sans doute une des autres raisons qui nous a permis de na pas avoir à attendre 5 ans…
N : Haha, probablement, oui !
T : Comment s’est passé la tournée Finntroll/Amoral ?
N : Super bien, super bien, excellent même. Ils sont de supers gens avec qui être. C’était très fun. Les tournées peuvent êtres éprouvantes parfois quand tu ne t’entends pas avec les groupes… Le seul petit bémol étant que parfois le public de Finntroll, qui étaient la tête d’affiche, pouvait être choqué par notre musique… hahaha mais c’était une super experience.
T : Oui, pas vraiment la même musique… Vous êtes d’ailleurs passés par la France pour cette tournée, n’est-ce pas ?…
N : … Oui, oui…
T : … Quelque chose à dire sur le public français ?
N : Eh bien nous n’avions pas joué là depuis 1998, alors je ne savais vraiment pas à quoi m’attendre mais c’était une très bonne surprise ! A Montpellier par exemple, le public a bien pitté, assez hard même et ils ont l’air d’aimer, alors c’est cool, j’aime la France et j’espère qu’on pourra revenir !
T : Hahaha, merci, merci. Des plans pour une tournée en tête d’affiche ?
N : Non, pas pour le moment non…
T : Mais vous voudriez ?
N : Non, non plus non, je préfèrerai qu’on reste en soutien d’un plus gros groupe pour nous aider à diffuser notre musique, alors pas de plan de tournée en tête d’affiche pour le moment…
T : Peut-être pour le prochain album si tout se passe bien alors ?
N : Oui, pourquoi pas, le temps nous le dira.
T : Bon, une petite question de carrière maintenant : votre meilleur album jusqu’à maintenant serait ?
N : Hum, avec Naglfar donc ?
T : Yep !
N : Eh bien Pariah bien sûr, hahaha. Parce que, ben c’est le dernier, donc y’a des nouvelles chansons, elles sont fraîches, plus intéressantes à jouer que celles des anciens albums. Mais selon mon humeur ça change en fait, des fois je pense que c’est Diabolical, d’autres fois, Sheol, etc.
T : Ok, sur le même plan, vos meilleurs et/ou pires souvenirs dans Naglfar ?
N : Hum, je crois pas avoir de particulièrement mauvais souvenir, ni de « meilleurs » souvenirs… Ca a toujours été plutôt bon. Bien sûr, tu tombes parfois sur un public pourri ou un promoteur de merde mais… Hmm *réfléchis*
T : Rien de catastrophique !
N : Oui, voilà, rien de catastrophique ! En tout cas, je m’en rappelle pas.
T : Cool, espérons que ça continue comme ça alors !
T : Puisque vous avez joué en France récemment, peut-être avez-vous eu l’opportunité d’écouter du Metal français ?
N : Malheureusement non… Enfin, un peu… Antaeus, hmm… Scarve aussi… Et… OUI ! Un vraiment bon groupe qu’on a entendu pendant la tournée, un type de Finntroll avait ça avec lui… Je me souviens pas du nom… Du Death Metal, assez extreme…
Malheureusement, je ne suis plus tellement impliqué dans la scène et j’ai du mal à découvrir de nouveaux groupes.
T : Et qu’as-tu pensé de ce que tu en as entendu ?
N : Euh, ouais, c’était bon.
T : Haha, ok, ok. Et que penses-tu de la scène Metal mondiale dans son ensemble ?
N : Hm, dans son ensemble ? Hm… Ben y’a tout un tas de bons groupes bien-sûr… En ce moment j’écoutes pas mal Aborted, Deathspell Omega, Funeral Mist, Marduk bien sûr et tout un tas d’autres, une tonne en fait.
T : Ok, dans le même registre, avez-vous des albums à recommander ? Metal ou autre, hein…
N : Ah oui, bien sûr, Deathspell Omega, le dernier Aborted est vraiment bon… En fait j’écoutes pas tellement de nouveaux trucs…
T : Ah mais ça marche aussi avec les vieux trucs…
N : Ah, dans ce cas là, je dirais n’importe quoi avec Devil Doll en non-metal… Ainsi que The Mars Volta et A Perfect Circle… Et bien sûr le dernier Naglfar, hahaha.
T : Hehe, c’est noté.
T : Bon, j’ai bientôt fini, alors une petite question pourrie : dans le webzine pour qui je fais l’interview, www.thrashocore.com, y’a ce chroniqueur, Jester, qui est vraiment fan de votre travail et il m’a demandé de vous dire que vous êtes ses idoles. Un petit message pour lui ?
N : Hahaha, merci beaucoup, Jester ! On apprécie beaucoup !
T : Hehe, ok, merci. Pour finir, une question que j’aurais oublié ?
N : Hum, écoutes non, je crois qu’on a tout couvert mais merci pour l’interview, j’espère que vos lecteurs nous donnerons une chance !
T : Haha, je pense que votre album est à fond dans la ligne éditoriale et dans le goût de nos lecteurs, donc pas de souci là-dessus. ---
Traduction par
Hellswrath 
Par Jean-Clint
Par Jean-Clint
Par coreandcoupdate
Par Sosthène
Par Seb`
Par Rigs Mordo
Par Funky Globe
Par Sosthène
Par Jean-Clint
Par Kiki Bastien
Par Funky Globe
Par Mera
Par AxGxB
Par coreandcoupdate