Harvest Festival 2005
Live report
Harvest Festival 2005 Nile + Unleashed + Pungent Stench + Behemoth + Belphegor + Incantation
Le 11 Septembre 2005 à Paris, France (Locomotive)
NILE, UNLEASHED, HATE ETERNAL, BEHEMOTH, INCANTATION et BLOOD RED THRONE. C'aurait pû être l'affiche brutale de l'année voire du début du millénaire mais non, pas de bol, il a fallu que BLOOD RED THRONE se fasse éjecter et que HATE ETERNAL annule au dernier moment. Et à la place, deux groupes à la frontière de la seconde et de la troisième zone: BELPHEGOR et PUNGENT STENCH. L'affiche prenait donc un sacré coup dans l'aile mais restait malgré tout plus qu'alléchante.
16h30, c'est parti pour près de 7 heures de blasts-beats et de growls. Et là, qui je vois entrer sur scène? INCANTATION. Incroyable, un groupe culte qui ouvre ce fest, non mais je rêve! Dire que BELPHEGOR et PUNGENT MACHIN vont jouer plus longtemps, vraiment n'importe quoi! Enfin bref, oublions cet incident diplomatique pour profiter d'un des deux concerts (restant) pour lesquels j'avais acheté ma place. Mais un deuxième sujet de perturbation mentale me saute aussitôt à l'esprit: Joe Lombard (le blond-roux) ne joue pas, un autre bassiste le remplace et même si sa tête me dit quelque chose, je n'arrive pas à me le remettre (hum...), si quelqu'un peut m'aider d'ailleurs (re-hum....). M'enfin comme le mec a l'air parfaitement à l'aise et remue bien sa moumoutte, ce souci est vite oublié.
Même en trio, INCANTATION, c'est du lourd, du très lourd. L'accent est mis sur le dernier album, Decimate Christendom (2004): "Decimate Christendom" dès le début, puis viendront "Dying Divinity" et "Merciless Tyranny" (et peut-être un autre mais je sais plus :D). Le groupe est en forme, notamment Kyle Severn, qui nous sort des roulements impressionants de puissance. Le son plutôt bon permet de retranscrire un tant soit peu l'ambiance hautement blasphématoire des albums (ce dont j'avais un peu peur) et John McEntee est royal dans son double rôle de guitariste chanteur, arpentant la scène de droite à gauche. Sa voix caverneuse très monocorde ( très répétitive diront certains mais n'écoutez pas ces misérables cloportes) suffit à instaurer chez moi quelques frissons de bonheur pécheresque. "Deliverance Of Horrific Prophecies", "The Ibex Moon", "Impending Diabolical Conquest" et "Devoured Death" (plus trop sûr là!) viendront compléter ce tableau idyllique, même si j'aurai aimé un petit "Desecration (Of The Heavenly Graceful)". Et voilà qu'au bout de 25 minutes, je dois subitement redescendre de mon nuage. Vraiment trop court nom d'un foutre, c'était tellement bon...
A peine 15 minutes plus tard et c'est au tour des joyeux Autrichiens de BELPHEGOR de fouler le plancher de la Loco. Ce n'est pourtant pas sur une Locomotive qu'ils vont nous emmener, mais sur une F1. Mon Satan, quelle vitesse! J'ai été bluffé par le jeune batteur Nefastus! Et dire que celui-ci pousse des fois la gueulante tout en jouant, hallucinant!! Je croyais ne pas aimer ce groupe mais j'avais tort. Bien qu'assez linéaire et pas très novateur, BELPHEGOR tabasse sans aucun scrupule et le public commence d'ailleurs sérieusement à réagir. Le chanteur/poser Helmut se révèle également un excellent frontman et de façon surprenante (d'après la fausse image que je m'étais faite de ce groupe), souriant et content d'être là, grimaçant et tirant la langue aux premiers rangs. Comme pour INCANTATION, le dernier album est à l'honneur avec entre autres l'excellent "Bleeding Salvation", la presque reposante parmi ce déluge "Sepulture Of Hypocrisy" et "Swarm Of Rats". Un petit reproche toutefois, les musiciens sont un peu trop statiques. Sinon très bonne surprise pour ma part, même si j'aurai préféré les Norvégiens de BLOOD RED THRONE.
On enchaîne ensuite avec BEHEMOTH que j'avais déjà vu (et grandement apprécié) au Fury Fest. Résultat: à peu près la même setlist qu'en juin dernier, Demigod étant bien évidemment mis en avant par "Sculpting The Throne Ov Seth", "Conquer All", "Demigod" et "Slaves Shall Serve". On oublie quand même pas le tube des Polonais, "Decade Of Therion" qui fait toujours son petit effet. Niveau prestation, les musiciens sont ultra carrés, bien en place. On sent l'expérience. Tout ça avec un son relativement correct, vous vous doutez que ce fut une réussite, le public parisien ne s'y trompant pas. Mention spéciale au batteur Inferno qui va lui aussi a une vitesse phénoménale et qui se permet même, parce que c'est un peu facile tout ça finalement, de faire l'hélicoptère pendant qu'il joue! Par contre niveau accoutrement, c'est pas encore ça. Le groupe a du mal à se débarrasser de ses origines black métal, un peu comme un vieux pet dont on arriverait pas à faire partir l'odeur. Déjà, les clous: y'en a pas beaucoup mais leur épaisseur est assez prodigieuse! Le maquillage est aussi toujours de rigueur, quoique bien moins ridicule que chez les groupes de BM. Mais que dire de la tenue de Orion, sorte de cowboy de l'espace muni d'une énorme basse à la silhouette futuriste. Le clou du spectacle viendra sur le dernier (et énorme) morceau "Chant For Eschaton 2000" où Nergal ressort sa combi mode bioman en robe. Bon tout ça fait partie du folklore et de l'image du combo polonais, alors...En tout cas excellente prestation d'un groupe taillé pour la scène (et puis Nergal a dit que Paris était une belle ville, je peux pas lui en vouloir!)
On aurait dû maintenant se prendre en pleine face les blasts de Derek Roddy mais la malchance en a voulu autrement. Au lieu de celà c'est à PUNGENT STENCH (qui n'était pas revenu dans la capitale depuis 1994), l'autre groupe autrichien de la soirée (et dont le bassiste Reverend Mausna est un ancien BELPHEGOR), que revient la dure tâche de succéder à BEHEMOTH, qui en a laissé plus d'un sur le carreau. Et leur mission a échoué. Le death old-school teinté de rock 'n roll du trio a ennnuyé à peu près tout le monde (au vu de la léthargie affiché par bon nombre de métalleux), moi y compris. Les déanchements suggestifs, kitschs à mort, du frontman Don Cochino, vieux routard de la scène, m'ont malgré tout bien fait marrer, mais les 3/4 d'heures furent bien longues. La setlist presque complète pour ceux que ça intéresse: "Sputter Supper", "Shrunked and Mummified Bitch", "Apotemnophiliac", "The Amp Hymn", "Extreme Deformity"
"Choked just fora Joke", "Klyster Boogie" et "Viva La Muerte".
Après cette mauvaise passe, je pensais également bien m'emmerder pendant UNLEASHED, groupe dont je n'avais pratiquement jamais rien écouté avant ce Harvest vu mon aversion viscérale pour tout ce qui vient de Suède (niveau musique j'entends, quoique Abba ça bottait des culs faut pas l'oublier). Un peu comme pour BELPHEGOR, je me foutais le doigt dans l'oeil! Même si l'origine du groupe saute aux oreilles, j'ai bien accroché. Brutal, mélodique mais pas trop, rythmiques entraînantes, UNLEASHED m'a convaincu. Une prestation remarquable ajoutée à la bonne humeur des musiciens, notamment le frontman Johnny Hedlund, tout sourire et qui fera participer la foule sur les hits "Death Metal Victory" et "Never Ending Hate". Egalement joué, le très sympathique "Dont'Want To Be Born" et en vrac "Winterland", "The Long Ships Are Coming", "Before The Creation Of Time", "Into Glory Ride", "Destruction Of The Race Of Man", "Victims Of War" et "Renge".
Il est temps de passer aux choses sérieuses avec ce qui est sans doute le meilleur groupe de brutal death depuis bien longtemps, je veux bien sûr parler de NILE. Le concert commence sur les douces notes ensoleillées de l'intro de Annihilation of the Wicked, "Dusk Falls Upon The Temple Of The Serpent On The Mount Of Sunrise", puis c'est le déferlement: "The Blessed Dead" et "Execration Text". Enorme, même si le son est trop brouillon sur les parties rapides. Petite pause avec "Kudurru Maqlu", pour mieux enchaîner sur l'écrasante "Serpent Headed Mask", issu du premier opus Amongst the Catacombs of Nephren-Ka. Tout le monde est très en forme, on note que le jeune bassiste (pas encore définitivement dans le groupe) Joe Payne est aussi à l'aise qu'au No Mercy, faisant l'hélicoptère pratiquement tout du long. Dallas Toler-Wade, comme à son habitude très sympathique, n'hésite pas à parler au public entre les morceaux, Karl Sanders est toujours aussi impressionnant de maîtrise avec sa gratte, et sa voix ultra caverneuse me fait toujours autant délirer. George Kollias, lui, maltraîte ses fûts à une vitesse sidérante, bien qu'il m'ait semblé un peu moins en forme qu'en mars dernier. L'alternance des trois voix, avec un Joe Payne plus impliqué, est parfaitement rodée. Le public pogote un peu mais pas trop, on le sent admiratif et concentré sur le jeu des musiciens, ce qui paraît somme toute logique. Cependant, quelques irréductibles slamment et sautent de la scène et c'est ce qui va donner lieu à un incident fâcheux: un abruti se retrouve couché devant la scène, mettant en danger l'intégrité du précieux matériel de Sanders qui lui latte la gueule à coup de pied et le maintient au sol pour lui faire comprendre son erreur. Un pote de l'abruti sus-cité ose venir à la fin du morceau pour engueuler Sanders et lui dire que son pote saigne. S'ensuit alors quelques échanges d'insultes mais rien de grave, le bonhomme est finalement viré par un gars de la sécurité. Je dois dire que j'ai changé mon fusil d'épaule concernant les slammers: ils m'ont toujours pété les couilles mais je n'aimais pas quand ils se faisaient méchamment jeter comme au No Mercy avec Gorgoroth (remarquez, c'était peut-être dû à ma mauvaise foi légendaire fâce au black métal :p). Finalement je suis bien content qu'un de ces trouducs s'en est pris plein la tronche. Et pour que Sanders ait cette attitude, lui qui a l'air sympa comme tout, il a vraiment fallu qu'il le pousse à bout. Ces mecs n'ont vraiment aucun respect pour les musiciens et leur matériel! Kill The Slammers!
Revenons à nos moutons après cette parenthèse peu reluisante. Après "Serpent Head Mask", place à la partie promo de l'excellent nouvel album: "Cast Down The Heretic" et son looong solo, l'épique "User Maat-Re", le surpuissant "The Burning Pits Of The Duat" et le plus quelconque "Sacrifice Unto Sebek". Petit détour ensuite par l'album Black Seeds Of Vengeance avec "Masturbating The War God" pour revenir sur In Their Darkened Shrines par "Kheftiu Asar Butchiu" et son titre scandé en final de manière invocatrice. NILE a choisi comme les autres groupes de cibler son set sur sa dernière sortie, alors l'interlude "Spawn Of Uamenti" retentit, suivi, et c'est une excellente surprise, de l'énormissime "Annihilation Of The Wicked" avec son intro lancinante, son génial riff mid-tempo et ses passages absolument glaçants. Le meilleur moment du gig pour moi!
L'intro "Invocation Of The Gate Of Aat-Ankh-Es-En-Amenti" et surtout "Black Seeds Of Vengeance", dont le génial refrain final est repris par toute la Loco, suivent et on sent malheureusement que le concert touche à sa fin. Un petit coup de "Destruction Of The Temple Of The Enemies Of Ra", très éprouvant pour le pauvre George qui s'est déjà bien donné, et le groupe tire comme d'habitude sa révérence sur l'outro "Khetti Satha Shemsu". Que d'émotions!
Setlist NILE:
01. Dusk Falls Upon The Temple Of The Serpent On The Mount Of Sunrise (intro)
02. The Blessed Dead
03. Execration Text
04. Kudurru Maqlu (interlude)
05. Serpent Headed Mask
06. Cast Down The Heretic
07. User-Maat-Re
08. The Burning Pits Of The Duat
09. Sacrifice Unto Sebek
10. Masturbating The War God
11. Kheftiu Asar Butchiu
12. Spawn Of Uamenti (interlude)
13. Annihilation Of The Wicked
14. Invocation Of The Gate Of Aat-Ankh-Es-En-Amenti
15. Black Seeds Of Vengeance
16. Destruction Of The Temple Of The Enemies Of Ra
17. Khetti satha Shemsu (outro)
Voilà donc que le Harvest Festival 2005 se termine déjà, et sur une note plus que positive. Tous les groupes ont été à la hauteur, sauf PUNGENT STENCH qui n'avait pas vraiment sa place sur une telle affiche. C'était également la fête des batteurs: Kyle Severn, Nefastus, Inferno et Kollias, que des maîtres en la matière. Ce fut un réel plaisir de les voir évoluer sur la même affiche. On regrettera juste l'annulation de HATE ETERNAL (voir Roddy parmi les autres aurait été le pied intégral), et bien sûr le fait qu'un groupe de la stature de Incantation ait dû ouvrir le bal. Je voudrai aussi pousser un gros coup de gueule contre les slammers qui ne respectent rien et semblent seulement là pour faire chier leur monde. Mais sinon je le répète, cette soirée, placée sous le signe de la brutalité, fût une franche réussite. Certains aiment bien casser du sucre sur Metallysée mais il faut bien l'avouer, des affiches pareilles, y'en a pas tous les jours!
| Keyser 14 Septembre 2005 - 1964 lectures |
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