Punish Yourself + Tamtrum + Neon Cage Experiment + Malmonde
Live report
Punish Yourself + Tamtrum + Neon Cage Experiment + Malmonde Le 28 Avril 2006 à Lyon, France (CCO)
Par où commencer…j’avoue être un peu perturbée à l’heure où je dois commencer cette review. Il faut préciser que le concert qu’elle va retranscrire a été assez particulier. Et oui, moi la métalleuse de base, me voilà plongée au milieu de la population électro/goth de Lyon, aux tenues toutes plus extravagantes, pour mon premier concert d’électro de ma vie !
Récit d’un dépucelage qui ne s’est pas fait sans douleur !
Like A Viirrrgiiiiiin !
Vous allez vous demander « mais qu’est-ce qu’elle est allée faire dans un concert d’électro ? », et bien à nouveau pour la première fois de ma vie (purée il m’en arrive des choses !) je suis essentiellement venue à ce concert pour la toute première partie, même si l’idée de voir Tamtrum que je connaissais ne me déplaisait pas. En effet, je suis venue pour Malmonde. Après avoir découvert le groupe en live l’année dernière en première partie d’Epica (aaaah ne me parlez plus d’Epica !! cf. : la review du concert du 18 avril), et après avoir été séduite par le son du groupe sur CD, c’était avec un plaisir certain que j’allais au CCO pour les revoir.
C’était donc à eux qu’était livrée la lourde tâche d’ouvrir à 19h un concert de 4 groupes, quand les lyonnais sont encore en train de dîner. C’est donc devant une fosse tristounette par son côté un peu désert que le groupe a entamé son set.
Je suis d’accord avec le principe selon lequel, il doit y avoir une progression sonore et visuelle entre la prestation du tout premier groupe et celle de la tête d’affiche pour qui les gens se sont majoritairement déplacés…mais il y a des limites ! Alors que Punish Yoursefl a été à plusieurs reprises littéralement noyé dans la fumée, Malmonde n’a bénéficié d’aucun effet dont la salle est équipée. Les quelques spots allumés par-ci par-là étaient dérisoires et l’effort d’éclairage était tellement minime qu’il arrivait au groupe de commencer ou de finir une chanson dans la quasi-obscurité. Le son en lui-même n’était pas mauvais, mais il ne servait pas la puissance de leur musique. Comment alors dépasser ces conditions pour se faire plaisir sur scène et retransmettre ce plaisir au public ? En ayant confiance en sa musique. C’est ce que Malmonde a fait. Malgré le manque d’ambiance au début, le groupe ne s’est pas découragé et nous a livré son thrash/death nimbé de samples électroniques, avec vigueur et conviction de la part du chanteur qui a toujours cette façon si particulière de marquer corporellement l’énergie de la musique et du bassiste . Visuellement ça bougeait pas mal sur la gauche alors que l’autre guitariste à droite semblait beaucoup plus imperturbable. De plus le claviériste était un peu trop en retrait, trop dans le fond de la scène. C’est alors par la suite que l’audience grandissante s’est réveillée en entendant les gros riffs du groupe même si c’est plus pour son côté électro que Malmonde figurait sur cette affiche. Ils ont mêlé ce soir là des titres de leur premier album avec les meilleurs de leur dernier, « Eva », pour le plaisir de ce qui les connaissent.
Je regrette simplement que les conditions n’aient pas été meilleures, que l’on n’est pas fait le nécessaire pour servir un peu mieux leur musique, et surtout que le public lyonnais une fois de plus, comme il sait parfois si bien faire, ne se soit pas plus exprimé.
Petit coup de gueule pour mon petit coup de cœur !
Après le départ du groupe, ce que j’aime dans la musique commença à disparaître. Exit les guitares ! La batterie a été remplacée par une batterie électronique et voilà qu’on installe sur des tables des ordinateurs portables, des sampleurs et tout plein de matos pour que le « musicien » n’est plus qu’à appuyer sur les boutons pour lancer les samples. C’est donc dans ces conditions que Neon Cage Experiment a pris possession de l’espace. Prestation peu charismatique pour une musique un peu trop plate. En effet, l’électro s’imposait doucement, sans de grandes variations de tempos, le rythme est resté assez stationnaire et le visuel très peu transcendant par l’utilisation des ordinateurs, même si l’un des deux utilisateurs de ces engins avait plus conscience que l’autre de l’enjeu visuel d’un concert et n’hésitait pas à lancer le public. Le concert du groupe n’a donc pas été très emballant de mon côté même si du côté public, il y avait du répondant. J’ai aussi un peu désapprouvé la montée sur scène de gars qui ne faisaient pas partie du groupe, même s’ils semblaient se connaître. C’est vite devenu un peu le fouillis sur scène et c’est donc sans protester que je voyais le groupe la quitter.
Les choses sérieuses ont pu alors commencer. Changement de décors instrumental : disparition littérale de toute batterie et des ordinateurs, remplacés par deux claviers pour accueillir le trio imposant qu’est Tamtrum. Ambiance et musique beaucoup plus sombres, maquillage corporel noir et attitude scénique plus mystérieuse, Tamtrum a déversé son électro dark à sa manière. Peu de musiciens sur scène a pour avantage de recentrer notre concentration sur eux ; il y en a moins à regarder. De plus, alors que l’un des claviéristes aux lunettes noires est resté derrière son instrument tout le long, l’autre se déplaçait, renforçait parfois la rythmique avec un tom de batterie électronique sur lequel il tapait. Sa présence était assez dérangeante par son attitude désinvolte et peu soucieuse du matériel (lancer de micro et violence sur clavier), et par sa façon de fumer sur scène et de se déplacer comme s’il s’en foutait d’être là, avec un mépris classieux du public mais tout en étant plongé, comme en transe dans sa musique, ce qui rendait le personnage touchant par-dessus tout. Le chanteur, posé, sûr de lui et de sa musculature ;) livrait son chant avec beaucoup d’expression et d’intensité, pied sur le retour, penché sur le public. La musique du groupe alliait noirceur et samples électroniques hypnotisant avec des progressions et changements de rythme ce qui faisaient agréablement varier le volume sonore. La foule goth rebondissait aux bits électro, « pogotait » aussi dans les moments les plus violents dont la musique de Tamtrum est composée. Leur set fut assez long mais on ne s’est pas ennuyé tant la profondeur de leurs jeux musical et visuel était prenante. De plus ils ont incorporé des détails de mise en scène intéressants. Ainsi un cracheur de feu est venu sur scène cracher son white spririt enflammé sur le public ! Des étincelles ont explosé sur un titre du groupe, et la fumée est venue plusieurs fois entourer d’un peu plus de mystère et de charme, le concert du trio.
Tamtrum a fini son concert après un crescendo final dans l’intensité sonore des chansons et a quitté la scène sobrement.
Après ce départ, surtout celui du chanteur ;), toute virilité visuelle allait disparaître pour la fin de la soirée. Nouveau changement de scène : une batterie est montée et les guitares sont revenues ! La fumée ré-envahit la scène pour faire entrer les hybrides de Punish Yourself. C’est dans la pénombre que l’on distingue les corps et quand les lumières s’allument, surgissent les zombies peinturlurés en couleurs phosphorescentes. Alors que le groupe semble être réputé pour avoir une mise en scène particulière, il n’y a pas eu de décors spéciaux cette fois.
Punish Yourself entame son set et l’on sent déjà que la qualité du son est montée d’un cran, tout comme le volume sonore.
Si la tendance globale du concert est électro, la tête d’affiche offre un accompagnement plus rock par moment, par l’utilisation des guitares et d’une vraie batterie. Même si je ne connais pas assez bien ni le genre ni le groupe, je ne peux faire que des suppositions quant à l’originalité de leur musique par rapport au style, mais Punish Yourself semble avoir développé un son et un esthétisme bien à lui. La musique alliait elle aussi violence et lignes de chants plus langoureuses, déclamées par le chanteur dont le timbre de voix claire oscille entre un Manson et un Molko, même s’il chantait aussi avec une voix beaucoup plus agressive sur les refrains. .La guitariste assurait aussi des backing vocals avec une voix singulière assez tranchante qui se liait parfaitement au style. La musique était donc particulière mais le visuel l’était d’autant plus !
Des néons à ultra violet avaient été allumés pour faire ressortir les peintures des musiciens et des instruments. Ainsi le chanteur avait le torse nu et le crâne chauve peints en vert/jaune avec des marques simulant des cicatrices recousues grossièrement. Les autres allaient cette couleur avec du bleu et du rose pour la guitariste. Le groupe semblait en forme (malgré que le chanteur ait une main dans le plâtre !) et ils interprétaient leurs chansons avec mimiques, gestes et poses assez atypiques, relevant d’un côté un peu martien, en tout cas zombiesque c’est évident. Eux aussi ont agrémenté leur concert d’une touche de fantaisie en faisant monter sur scène une danseuse. La première fois qu’elle est arrivée, elle portait un buste en métal et se servait d’une ponceuse pour faire gicler des étincelles sur les accords de guitare de la chanson. Cela ajoutait un plus visuel et sonore même si ce procédé avait déjà été exploité par Cradle of Filth. Quand cette danseuse ne se faisait pas griller le torse, elle dansait un peu comme une pom-pom girl multicolore avant de se dénuder à moitié lors d’un moment du concert particulièrement sexy. La température de la salle avait augmenté et le guitariste avait commencé à se dévêtir jusqu’à déboutonner son pantalon et remonter avec fierté le beau string rose qui s’y cachait. La bizarrerie du groupe intégrait des délires liés au sexe ainsi qu’à la drogue selon leurs paroles et jusqu’à la fin du concert, les fesses du guitariste ont été une attraction assez prononcée ! Ah les excentricités de ces androgynes me feront toujours rire ! Moi qui suis plus habituée au cuir et autre tenue à clous, un peu de changement ne me fait pas de mal !
D’après les réactions du public le groupe aurait joué des chansons bien appréciées et même s’ils gardaient toujours une énergie importante, la progression est un peu retombée et j’ai trouvé leur prestation un peu longue sur la fin (avis personnel je rappelle). Après avoir dépassé le délai de jeu, le groupe a enfin quitté la scène, sous un tonnerre d’applaudissements et de cris du public qui s’était véritablement démené pendant le concert du groupe.
Je suis sortie de là courbatue et un peu dérangée par ce son et cette apparence dont je n’ai vraiment pas l’habitude mais cela m’a renforcé dans ma conviction profonde :
Metaaaaaall is daa laaaww !!
Kleim Antyne
4 COMMENTAIRE(S)
citer | pas vraiment pire que...Immortal au hasard.. |
citer | Mon dieux qu'ils sont laids... |
citer | Les photos de Punish Yourself sont en ligne ! |
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4 COMMENTAIRE(S)
20/05/2006 12:26
10/05/2006 18:31
09/05/2006 16:39
06/05/2006 18:01