The Gathering + Pyro
Live report
The Gathering + Pyro Le 10 Septembre 2006 à Lyon, France (Transbordeur)
C’est en douceur que le transbordeur a fait sa rentrée rock/metal en accueillant dans ses locaux tout neufs, les musiciens de The Gathering dont la date initialement prévue début 2006 avait été annulée suite aux problèmes de santé de la chanteuse.
L’évolution du style musical du groupe a favorisé la diversité de son public et c’est donc une foule disparate qui allait participer à ce « gathering » tant attendu.
Afin de commencer gentiment les hostilités c’est le groupe Pyro, totalement inconnu au bataillon, qui ouvre le bal avec un rock moelleux, pour ne pas dire mou, mais dont le timbre de voix du chanteur était très agréable. C’est donc un show un peu timide qui nous a été offert mais Pyro a su trouver son filon et ses mélodies dans ce rock teinté de pointes neo-metalliques, même si les structures étaient un peu toutes semblables et le tempo très peu contrasté. Sans être désagréable mais sans rien révolutionner, ce groupe a assuré son rôle sans fausse note, sans erreur mais d’une manière un peu trop frileuse encore.
Petit temps de changement de matériel.
Puis The Gathering arrive et là c’est la GROSSE CLAQUE !!! A peine ai-je eu le temps de revenir dans la salle que le groupe entamait son set avec le premier titre de leur dernier album, « Home » et l’énergie était déjà bien là.
Je suis restée schotchée, mais littéralement bouche bée devant la prestation du groupe qui se reposait pour beaucoup sur la présence imposante, malgré sa petite taille, de la jolie chanteuse. Tout de blanc vêtue elle délivrait son chant avec ardeur et férocité, sans une fausse note tout en sautant et en bougeant dans tous les sens avec grâce et fragilité. Ses regards étaient intenses, extrêmement prenants. On se retrouvait incapables de la quitter des yeux, même lorsqu’elle se reculait quand elle n’avait pas à chanter. Elle est à la fois feu et fluide, douceur et mordant, infantile et sévère. A travers sa personnalité et son charme se trouvent l’essence du groupe et tous les visages que the Gathering peut prendre. A travers son sourire omniprésent et son bonheur évident d’être sur scène, la musique, bien que doucereuse en premier temps, avait l’effet d’un bulldozer. C’est à ce moment là que j’ai vraiment réalisé que n’importe quel style musical peut faire un super concert, tant que les musiciens sont présents et qu’ils croient en ce qu’ils font. Anneke n’a absolument rien à envier à aucune autre chanteuse de metal, et elle, au moins, n’a pas besoin de faux cils, ni de paillette ; c’est son authenticité et son naturel qui font la force et le dynamisme d’un groupe dont on aurait pu ne pas soupçonner faire preuve d’autant d’énergie.
Les autres musiciens sont présents tout en étant plus discrets ; le guitariste est subtil et précis même si la qualité et la puissance de son son variaient avec ses changements d’instruments. La bassiste de son côté, assurait quelques doubles chants avec Anneke sur certaines parties, pour notre plus grands plaisirs, tant leur timbre de voix se marient avec harmonie.
Heureux de voir une telle prestation, le public lui-même s’est montré particulièrement réactif et enthousiaste se qui alimentait le cercle vertueux de la bonne ambiance et de l’échange d’énergie entre les musiciens et son audience.
Il y a eu trois temps forts dans ce concert.
Premièrement, l’entrée en matière avec « Shortest Day » et « In Between » pour installer l’ambiance. La puissance du son a radicalement changé lorsqu’ils ont abordé des titres plus anciens, dans une veine encore assez rock. La guitare s’est donc imposée, au détriment parfois du timbre mélodieux d’Anneke, voilé par un larsen répétitif. L’énergie ne chute pas pendant cette première phase qui sera suivie par une autre beaucoup plus douce, plus atmosphérique reprenant les titres les plus calmes de Home (comme « Box ») et d’anciens albums. Afin de ne pas perdre l’attention du son public, le groupe faisait défiler des images tirées de leur dernier album sur l’écran accroché derrière eux. C’est là que l’univers de the Gathering est un peu plus décevant. Les images en 3D proposées étaient froides, les couleurs sans saveur. Cela contrastait beaucoup avec l’émotion de la musique et s’en était même gênant à plusieurs reprises. Afin de ne pas trop alourdir le show, le groupe relança le rythme avant de quitter la scène avec « Home ».
La troisième partie marquante du concert fut les rappels aux sonorités de Mandylion. En effet, leur premier retour – car, oui, il y en a eu 2 – reprenait avec énergie Strange Machine et lors de leur second et dernier rappel ils nous ont joué Eleanor et In Motion #1.
C’est donc agréablement surprise et ravie d’avoir vu un excellent concert que je rentrais chez moi.
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