Suffocation + Psychobolia + Impureza

2 ans que j'attendais ce moment! 2 ans! Et enfin le grand jour arrive, après une annulation l'année dernière exactement pour le même jour. SUFFOCATION est cette fois-ci bien de retour en France pour la 1ère partie d'une tournée européenne qui finira fin mai, un SUFFOCATION plus déterminé que jamais à inscrire son nom dans l'histoire (cf. interview de Mike Smith).

Ce sont deux groupes français qui ont l'immense honneur d'ouvrir pour les maîtres. On commence à 20h avec IMPUREZA, combo qui a fait pas mal parlé de lui avec sa 3ème démo En El Desierto De la Creencia. Un buzz complètement mérité à en juger par le concept original du combo qui mélange brutal death evil avec guitares flamenco (qui seront seulement samplées et c'est bien dommage) et paroles en espagnol. Le son est très correct et laisse présager du meilleur pour la suite (je ne savais pas à quel point!) et le groupe a l'air content de jouer ce soir, malgré le manque d'enthousiasme du public, peu nombreux et attentiste. Une très bonne 1ère partie celà dit.

On enchaîne rapidement avec PSYCHOBOLIA et si le death métal du combo est tout aussi, voire même plus brutal que celui d'IMPUREZA, le changement de décor est flagrant. Et là bien sûr je parle de la chanteuse Caroline, habillée en mini-jupe, collants, haut-talons, petit chemisier blanc, grosse fleur dans les cheveux et baguette magique à la main. Un accoutrement pseudo-gothique qui semble à première vue ridicule mais on ferme rapidement son clapet dès lors que la jolie miss éructe ses paroles: un vrai monstre au coffre impressionnant qui n'a rien à envier à ses comparses masculins! Bon jeu de scène également, personnel et toujours en décalage avec la bestialité de la musique ainsi qu'un sens certain de la répartie quand il s'agit de répondre aux gentilles provocations de quelques mâles en chaleur. Musicalement, le groupe envoie le boulet, ça c'est sûr, mais les morceaux s'avèrent trop brouillons et linéaires avec un chant répétitif et omniprésent pour ne pas regarder sa montre au bout d'un quart d'heure. Y'a de l'idée mais ce n'est pas encore tout à fait ça quoi! A noter que la fosse, bien que plus étoffée, restera comme pour IMPUREZA plus spectatrice qu'actrice.

21h20, le moment que tout le monde attend. Le grand SUFFOCATION (je vous préviens tout de suite ça va lécher le cul comme à une soirée gay!) entre en scène, acclamé par une foule tout de suite beaucoup plus vivace (et plus nombreuse, même si la Scène Bastille ne sera étonnament pas pleine). Et les New-Yorkais frappent fort d'entrée de jeu avec un "Infecting The Crypts" toujours aussi jouissif. Le son est énorme (rha les blasts de Mike Smith!), le groupe semble heureux d'être là et le génial Frank Mullen est tout sourire, comme un gamin qui viendrait de découvrir ses cadeaux de Noël alors que le bonhomme est là, comme il le dira plus tard, depuis déjà 16 ans! Comme à son habitude, celui-ci fait quelques discours sur son attachement à la scène brutale entre les morceaux et envoie des remerciements pour le nôtre. Il raconte également de brèves histoires pour introduire certaines chansons et on apprendra que le groupe s'est fait arrêté pour possession de weed et a donc failli annuler! Quoi qu'il en soit, ce mec a un charisme impressionnant alors que physiquement, il ne paye pas de mine! Quand on a un frontman aussi communicatif que lui, on a déjà le public dans sa poche alors si la qualité des morceaux suit derrière, ce qui est évidemment le cas pour SUFFOCATION, imaginez-donc le carnage!

Un putain de carnage, voilà ce qu'aura été ce concert. "Thrones Of Blood" suit "Infecting The Crypts", l'intensité monte au fur et à mesure pour atteindre des sommets. Le public parisien est dans son monde, n'a d'yeux que pour les Américains qui déroulent comme une vraie machine de guerre et démontrent à tous que leur réputation de meilleur groupe de death sur scène n'est pas usurpée. Leur reformation a été critiquée, leur âge avancé a été pointé du doigt, tout un tas de groupes plus jeunes les étalent niveau brutalité et technique mais quoi qu'il arrive, SUFFOCATION restent les meilleurs. Les grands classiques du quintette sont de la partie ("Liege Of Inveracity", "Pierced From Within", "Catatonia", "Thrones Of Blood"), les titres du dernier album s'y mélangent sans souillure (l'énormissime "Bind Torture Kill", "Abomination Reborn" et "Entrails Of You") et le tout est parfaitement exécuté, les "nouveaux" que sont Derek Boyer et Guy Marchais font désormais partie des meubles (même si je regretterai toujours de n'avoir jamais vu le line-up de Breeding The Spawn).

Malheureusement toute bonne chose a une fin et au bout d'une heure qui aura paru une minute et après un gigantesque "Funeral Inception" et sa célèbre intro en final, SUFFOCATION quitte la scène, non sans remercier le public qui lui aura réservé un accueil à la hauteur de son statut. Petit bémol: pas de rappel et gros bémol: pas de "Breeding The Spawn", pourtant le meilleur titre du gang de Long Island et surtout mon préféré!!

Setlist SUFFOCATION (plus ou moins dans l'ordre):

Infecting The Crypts
Thrones Of Blood
Tomes Of Acrimony
Jesus Wept
Bind Torture Kill
Catatonia
Liege Of Inveracity
Abomination Reborn
Surgery Of Impalement
Entrails Of You
Pierced From Within
Funeral Inception


Vous l'avez compris, cette soirée fut dingue, comme prévu! 2 groupes nationaux bien sympathiques et une légende vivante en pleine forme qui aura tout démoli sur son passage. La grande, grande classe! Et pour ceux qui n'ont pas eu la chance de voir le groupe à Paris, sachez qu'il repassera à Lyon le 21 mai! Pour ma part, j'ai déjà hâte de les revoir!