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Butchering Europe Tour

Live report

Butchering Europe Tour Devourment + Viral Load + Despise + Suffereign
Le 14 Mai 2007 à Nancy, France (Azimut 854)
Il y a une histoire derrière ce concert, ce n'est pas ceux qui rentraient dans la catégorie de l'occupation bête et méchante de soirée, certainement pas. Pour tout fan de brutal death qui se respecte, amateur de punition de caisse claire, de voix de goret et d'headbanging, ce concert était attendu depuis plusieurs mois. Chaque jour la date se rapprochait, chaque matin où le reveil sonnait on se disait « ah je m'en fous de me lever tôt, y a bientôt DEVOURMENT à Nancy! ». Mais cette fameuse pensée a été sérieusement ébranlée quelques jours avant le 14 mai. DEVOURMENT se voit refusé l'accès au territoire anglais : resultat la tournée est annulée. Et puis un suspense à la Hitchcock, camper devant msn pour discuter avec l'organisateur pour savoir si la date aura lieu comme prévu (véridique). Et puis on annonce DEVOURMENT dans un avion de manière très officieuse le samedi soir. Quand un beau dimanche après-midi, on apprend que c'est vrai, qu'il va falloir prévoir une deuxième paire de cervicales.

C'est donc avec une banane des grands jours que nous allons assister à un concert qui s'annonce grandiose. Les portes s'ouvrent avec un léger retard (comme toujours d'ailleurs), et c'est au tour des strasbourgeois de SUFFEREIGN de chauffer la salle. Dure mission ? Oui et non. Oui parce que passer en premier n'est jamais facile, surtout si c'est un groupe qui n'est jamais venu dans la région. Et non parce que chauffer la trentaine de personnes qui étaient dans la salle, ce n'est pas comme si c'était un concert au Stade de France. C'est donc devant une foule très très très (si je pouvais j'ouvrirais un site où je mettrais encore le mot « très ») clairsemée que SUFFEREIGN entame les hostilités. Au menu un brutal death « à l'américaine », très technique et brutal. On pense notamment à des formations telles qu'Internal Suffering ou encore Defeated Sanity (d'ailleurs le guitariste arborait un t-shirt du dernier album de chevet de Keyser). Les tempos sont très changeant, il est par moment difficile de suivre le groupe et les riffs sont très fouillés. Le chanteur possède une bonne voix gutturale, qui n'aurait rien a envier au goret de Disgorge. Seuls points noirs : le son de grosse caisse un peu faible mais surtout un set ultra-court (5 titres il me semble). Mais pour faire avaler ça, le groupe se fend d'une reprise de Suffocation : « Catatonia », impeccable et massive. C'est donc devant une salle de noire de monde que le groupe quitte la scène (non je blague, malheureusement le nombre de spectateurs n'a pas augmenté).

Quelques minutes-bières plus tard, c'est au tour des tchèques de DESPISE de faire une démonstration de leur talent. Et il faut avouer que le groupe en a, car techniquement très doué. Le chanteur (que j'ai failli confondre avec le batteur de Deeds Of Flesh) n'hésitera pas à relancer le public, quoique public est un bien grand mot dans ce cas présent, en descendant de scène. Quelques éternels moshers bougent leurs chevelures, sur une musique explosive menée par un très bon batteur. Le groupe incorpore des samples, de manière plus ou moins judicieuse, mais manie l'art du passage groovy comme jamais. Les musiciens sont assez statiques, mais il faut croire que le groupe avait des fourmis dans les jambes pour le dernier morceau. Le guitariste fait sauter la casquette, le bassiste devient possédé et DESPISE nous met une sauce avec une reprise de Pyrexia, fort bien jouée d'ailleurs. Un bon set, des bons musiciens carrés, bref du très bon.

C'est maintenant aux Etats-Unis que la scène est livrée avec VIRAL LOAD comme première formation. Un groupe de brutal death avec 2 personnes a de quoi faire rire, mais le peu de personnes qui étaient là n'a pas rit très longtemps. Pardonnez moi l'expression mais « putain quelle branlée magistrale!!! ». Il faut avouer que VIRAL LOAD avec un batteur, c'est déjà mieux. Et si en plus le batteur est James King (ex-Origin, Unmerciful), il y a de quoi tremper son caleçon. Le gaillard est impressionnant, d'une vitesse incroyable à la double grosse caisse et d'une précision digne d'une chirurgie plastique au laser sur une fourmi. Et que dire du frontman Shawn Withaker qui malgré son visage de geek assène des riffs compacts à la Deeds of Flesh à une vitesse affolante. La playlist est variée, des titres de toutes les époques sont joués y compris ceux issu du dernier EP en date (dernier EP en date avec une boite à rythme d'ailleurs). Même si l'Azimut est loin d'ètre rempli, les 2 monstres nous mettent une calotte magistrale avec un death très rapide et maitrisé de bout en bout. Enorme surprise donc, je conseille à ceux qui pensent aller aux dates françaises de ne rater ce groupe pour aucun pretexte.

Le temps de reprendre ses esprits que la tension commence à monter. Les dieux américains vont bientôt entamer leur set et nous entamer serieusement les cervicales. Quelle démonstration de puissance! C'en est d'un jouissif inimaginable, un coup de masse dans la tempe. DEVOURMENT nous lamine litterallement en passant tout ces tubes en revue : du Molesting The Decapitated aux paroles en voyelles (dont ma favorite absolue qu'est « Postmortal Coprophagia »), au rouleau-compresseur Butcher The Weak. Et n'oublions pas la dernière compo en date « Deflesh The Abducted », un veritable massacre. Mike Majewski est véritablement impressionnant (physiquement et vocalement), Ruben Rosas « bang his fuckin' head off », Erik Park assène ses blasts et ses gravity à 2 mains dans les règles de l'art et Chris Andrews deverse toute la bile qu'il peut avec sa basse. C'est à ce moment là qu'on se rend compte que DEVOURMENT est un groupe taillé à la machette pour le live. Leur groove dégoulinant passe à merveille, sans en rater une seule miette. Les amateurs apprécieront la playlist de la soirée:
1. Autoerotic Asphyxiation
2. Shroud of Encryption
3. Festering Vomitous Mass
4. Postmortal Coprophagia
5. Anal Electrocution
6. Self Disembowelment
7. Devour The Damned
8. Deflesh The Abducted
9. Choking On Bile
10. Babykiller

Le concert s'achève sous les aplaudissements des quelques gens de bons gouts qui avaient fait le déplacement. Le concert de DEVOURMENT restera longtemps marqué dans mes cervicales (je n'ai jamais autant bougé ma tête de toute ma vie) et dans mes souvenirs. Les membres du groupes sont restés à la fin du set pour dedicacer albums, affiches et autres baguettes. C'est d'ailleurs vraiment excellent de voir qu'un groupe aussi « mythique » est proche à ce point de ses fans. Des remerciements mutuels entre fans et la formation américaine, un groupe enchanté d'être là (oui, quand même) et des gens enchantés d'être là aussi.

Passons maintenant à l'immense coup de gueule : le public nancéen et/ou aux alentours. Qui pourrait croire qu'une affiche pareille déplace si peu de monde ? Le nombre d'entrées ne dépasse pas la soixantaine (et encore, je ne suis même pas sur du nombre). DEVOURMENT a joué devant quelques rangs de personnes, mais rien à voir avec la foule compacte qu'il y avait pour Vader il y a plusieurs mois de ça. Les gens ne se déplacent que pour des concerts avec des groupes connus, le reflexe « ah bah c'est pas dans Metallian alors j'y vais pas » est semblerait-il passé dans les moeurs. C'est encore pire si on pense aux organisateurs de cette date qui pensaient faire plaisir en faisant venir 4 groupes qu'on ne voit pas tous les jours près de chez soi. Mais je dois sûrement être bête : 12€ pour 4 groupes (français, tchèque et américain) c'est vraiment cher, il vallait vraiment mieux rester chez soi à regarder la télévision. Et juste pour l'anecdote : des membres de Kronos (Mike & Gram's) ont fait le déplacement de Paris pour revoir les groupes sachant que le combo français jouait à Paris la veille...

Mais l'important est que ceux qui sont venus en ont eu pour leur argent, mais nous ne sommes pas près de revoir une affiche comme ça de si tôt. Et pour ne pas finir sur une note trop négative, je souhaiterais remercier les gens de Demockery Booking pour nous avoir offert un concert absolument génial et les groupes pour avoir joué avec une patate phénoménale malgré le peu de gens présents ce soir là.

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1998 † 2011 - République Tchèque
  
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