Black Crusade Tour

Le Black Crusade Tour débarquait ce soir à l'Elysée Montmartre avec en tête d'affiche les almighty MACHINE HEAD mais aussi avec son lot de groupes boulets. Une date qui sera suivie par une autre le lendemain, première fois dans la carrière des Américains et preuve que le groupe retrouve sa popularité d'antan puisque les deux concerts sont complets depuis plusieurs jours.

Pour on ne sait quelles raisons, pas de Shadows Fall. On démarre donc avec les Suédois d'ARCH ENEMY dès 18h, programme respecté à la lettre comme toujours dans cette magnifique salle. Désolé pour les fans de la bande à Angela, leur set fut chiant à mourir. Trop de mid-tempo, trop de soli bidons qui ne servent à rien si ce n'est à casser le rythme, un pauvre rythme qui n'avait pourtant pas besoin de ça. Ce côté mou est renforcé par un son faible et donc manquant clairement de puissance (pas besoin de boules quiès pour dire!). Certes Angela Gossow est une excellente frontwoman et le reste de sa troupe n'est pas manchot mais encore faut-il savoir se servir de son supposé talent. On notera malgré tout un public (de plus en plus jeune me semble-t-il) complètement aquis à la cause du combo scandinave et tout de suite chaud bouillant. Ca, ça fait plaisir! La douleur passera rapidement, ARCH ENEMY ne jouant que 30 minutes.

Plus intéressant, les disjonctés de DRAGONFORCE, un peu à part sur cette affiche. Tout le monde connait le sextette britannique ( + le bassite français Frédéric Leclercq) et son power/speed justement très très très rapide et des plus démonstatifs avec tout un tas de bizarreries guitaristiques. Beaucoup d'humour certes mais aussi un vrai fond de jeu (malgré les approximations) et un chanteur excellent à la voix heavy typique malheureusement trop en retrait par rapport aux guitares et surtout à la batterie, placée en 1ère ligne. Perdu parmi ce déluge de bpm, le groupe jouera une ballade sympathique histoire de montrer que DRAGONFORCE sait faire autre chose que sprinter. Une demi-heure bien délirante grâce un groupe hautement charismatique (mentions spéciales au duo comique de guitaristes, au claviériste qui maltraite son pauvre keyboards et à l'échange d'instruments entre le bassiste et un des guitaristes sur un titre) et le plus important, doué!

Après la demi-heure de détente, celle de l'ennui profond et de la pitié. Attendus par tout un tas d'ados boutonneux, TRIVIUM, qui sont comme chacun le sait les nouveaux Metallica, arrivent sur scène vers 19h45. Et c'est parti pour une parodie moderne de thrash avec des backing vocals hardcore, pas trop mauvais celà dit. Plats, insipides, sans intérêt, je continue? Je suis peut-être méchant mais ce groupe n'a rien pour lui. Bons musiciens ou pas, les membres de TRIVIUM ne méritent en aucun cas la hype dont ils font l'objet, notamment son chanteur (oui mais il n'a que 20 ans c'est vrai j'avais oublié) au charisme aussi impressionnant que François Hollande. Surtout quand il chante en voix claire, abominable! Mais je dois être un vieux grognon qui ne comprend rien vu l'accueil très chaleureux du public qui n'arrêtera pas de pogoter!

Aller on oublie et on se concentre pour les seuls et uniques rois de la soirée, MACHINE HEAD, venus nous compter les aventures de leur dernier album, le génial The Blackening. Pas de surprises au niveau de la setlist, on aura la même qu'au Hellfest. On commence par l'énorme titre d'ouverture de The Blackening, "Clenching The Fist Of Descent", qui nous montre tout de suite que les Californiens fonctionnent à plein régime. La fosse est survoltée et les pogos se font de plus en plus violents, avec moultes circle pits. A noter que le son est excellent, un des meilleurs qui j'aie pu entendre en concert! On enchaîne sur "Imperium" dont le break écrasant fait toujours autant d'effet et "Aesthetics Of Hate" évidemment dédié au regretté Dimebag Darrell. Un petit "Old" ensuite histoire de se rappeler que MACHINE HEAD dominait tout le monde au milieu des années 90 puis retour sur The Blackening avec la magnifique "Halo" et son énorme refrain ultra mélodique certes chanté moins juste que sur album mais qui me fait quand même autant frissonner si ce n'est plus, les musiciens étant devant mes yeux. Seul extrait du meilleur album du combo pour moi, The More Things Change, le titre bulldozer "Ten Ton Hammer", dévastateur comme d'habitude. Pour se détendre, MACHINE HEAD nous jouera le désormais classique Descend The Shades Of Night, comme trop souvent cafouillée au début (ou comment casser toute la tension installée par le groupe par un défaut d'installation de la gratte acoustique puis un joli pain de Flynn...). En final, LE tube du gang d'Oakland, l'énormissime "Davidian" qui me laisse toujours un goût amer, le groupe jouant au ralenti le final pourtant titanesque sur Burn My Eyes...

Malheureusement pas de rappel et seulement une heure de jeu mais encore une fois, MACHINE HEAD ne m'a pas déçu. Quatrième fois que je les vois et je prends toujours autant de plaisir à assister à un de leurs shows. Le groupe n'a jamais été aussi fort semble-t-il, notamment grâce à la vieille complicité des ex Vio-Lence Robb Flynn et Phil Demmel, souvent dos à dos pendants les joutes solistes. Et Flynn est toujours aussi charismatique, bien qu'il sorte toujours le même discours, verre à la main et des cheers/santé à tout va. Mais il a vraiment l'air content d'être là et de prendre son pied alors forcément ça se ressent dans le public qui y prend d'autant plus de goût. Le bientôt quadragénaire se moquera même gentiment du death métal avec un "santé" joliment growlé!

Setlist MACHINE HEAD

Clenching The Fist Of Dissent
Imperium
Aesthetics Of Hate
Old
Halo
Ten Ton Hammer
Descend The Shades Of Night
Davidian


Un cador de la scène en pleine forme et un groupe ultra sympathique mais deux groupes ennuyants au possible: ce fût cependant une excellente soirée, la performance de MACHINE HEAD et à un degré moindre celle de DRAGONFORCE faisant oublier les autres. Coup de gueule par contre contre le prix du merchandising de la bande à Flynn: 30€ le t-shirt, 35€ le girly et 60€ le hoddy, c'est vraiment prendre ses fans pour des vaches à lait. Enfin on leur pardonnera, c'était tellement bon!