Cernunnos Pagan Fest II
Live report
Cernunnos Pagan Fest II Folge Dem Wind + Niflheim + Bella Sorte + Aktarum + Luc Arbogast + Heidevolk + Still Volk + Bran Barr + Skyforger + Eluveitie
Le 16 Décembre 2007 à Paris, France (Locomotive)
Cela faisait un moment que j'attendais cette deuxième édition du Pagan Fest organisé par Les Acteurs de l'Ombre et qui porte désormais le nom de Cernunnos Pagan Fest. A la base, la seule présence d'Eluveitie m'avait convaincue d'y aller, suite à leur prestation géniale lors de la première édition. Mais je me suis petit à petit rendu compte que d'autres groupes me plaisaient beaucoup et qu'en plus on aurait de quoi patienter entre les concerts avec divers stands et «attractions».
Je vais d'ailleurs commencer par parler de l'ambiance : pour une fois j'étais à un concert de metal à Paris et j'ai trouvé le public sympathique. Peut être que c'était l'impression de se retrouver dans une autre époque (bravo à tous ceux qui sont venus déguisés) surtout en tout début d'après midi quand je suis entré dans une Locomotive presque vide avec la douce musique de Bella Sorte au loin. Passé les premiers stands de merchandisings assez classiques quoi que peu fournis selon les groupes (dommage pour eux…), on arrive aux objets plus médiévaux : l'occasion rêvée pour acheter une corne ou un pendentif. A l'étage, partie de la Locomotive dont le public metalleux n'a pas souvent l'occasion de profiter : une cantine médiévale un peu chaotique il faut l'avouer et relativement chère : 8 euros l'assiette moyenne et 4 euros le dessert. Mon poulet aux amandes et pruneaux était quand même bien bon. A côté de cette cantine, d'autres stands un peu perdus et qui ne donnaient pas trop envie de s'attarder de part leur positionnement : encore des objets médiévaux, un magicien etc…
Entre les concerts, les fameux jeux barbares se sont avérés bien moins violents que ce que leur nom le laissait présager (et tant mieux) : concours de tir à la corde, de tenue d'épée à bout de bras tendu…La fatigue aidant, je n'ai pas assisté au planté de clou ni à la prestation d'Itakk qui «remplaçait» en quelque sorte Bella Sorte mais à la petite loco cette fois ci.
Je continue avec l'ambiance pour parler du public lors des concerts : à part le petit excité breton qui au final n'avait que les piques sur ses bottes de gênants lors de ses nombreux slams, le public était de qualité. Alors oui, il y aura toujours un zouave pour vous pousser dans les pogos quand vous êtes en train de sauter les yeux fermés mais ce que je retiens, c'est les pogos bon enfant, les mecs qui vous attrapent par l'épaule pour danser avec vous, les applaudissements et le très bon accueil fait aux groupes d'une manière générale.
Au niveau musical proprement parlé, les concerts ont tous eu une durée très respectable et ont tous commencés à l'heure indiquée sur le planning : chapeau aux Acteurs de l'Ombre pour cette très bonne gestion du temps : quelque chose qui ne se produit que trop rarement.
Côté ambiance, c'était malheureusement plus problématique avec à mon goût une utilisation trop importante de la petite loco : le son y est moins bon et les groupes plus calmes en auraient moins pâtis que ceux qui s'y sont produits ; cependant j'imagine bien que les organisateurs ont réfléchis à la question et ont fait au mieux. Du coup, et je vais probablement être sévère, ça n'a pas du tout aidé la plupart des groupes qui ont un mal fou à créer une ambiance dans un style musical dans lequel c'est pourtant une des choses les plus importantes. Aussi bien Folge Dem Wind, Niflheilm qu'Heidevolk ont eu des problèmes au niveau du son de la voix (et donc de certaines flûtes) et apparemment l'ingénieur du son n'y pouvait pas grand-chose. Ca tombe mal : c'était trois des quatre groupes que je voulais vraiment voir.
Folge Dem Wind m'a impressionné au début de son concert avec son intro envoutante : un chanteur frappant avec deux ossements un récipient contenant du sang dans une obscurité ou seuls étaient éclairés son visage et le sang en question qui sautait tel un feu d'artifice écarlate, ainsi que deux musiciens tapant sur des tambours plaqués contre le «mur» du fond de la scène. Une quatrième personne enduisait le visage de certains volontaires du public avec je ne sais quoi. Cette magie (noire) m'a fait regretter encore plus que l'ambiance ait disparue dès lors que le groupe s'est mis à jouer ses compos : il est vrai que ça fait penser à Taake mais la quasi absence de parties mid tempo et de parties en son clair rend le tout très vite ennuyant et seul le chanteur charismatique sauve un peu les meubles (mais avec un chant pas assez fort et une guitare mélodique en retrait, ce n'est pas évidant…).
Niflheim a carrément été un carnage au niveau des voix. Et je suis partagé entre le fait d'applaudir ou de critiquer l'ambiance un peu trop club med que le groupe véhicule : d'un côté c'est convivial (si vous aimez les reprises de Manowar avec deux Pom Pom girls) et de l'autre ça tue l'ambiance présente sur l'album. La cerise sur le gâteau : le nouveau morceau joué m'a donné l'impression de ressembler davantage au nouveau Nightwish qu'à l'ancien et si tel est le cas, ce sera un groupe de plus auquel je ne m'intéresserais plus à l'avenir.
Heidevolk n'a pas trop eu de difficultés à faire un peu mieux mais il est vrai que je trouve la musique beaucoup plus calme sur album qu'en live: cet excès d'agressivité peut être du à une setlist mal choisie m'a encore une fois donné le sentiment qu'aucune ambiance n'était présente sauf sur le seul vrai titre lent joué, à savoir «Het Bier Zal Weer Vloeien», qui a pour le coup été très appréciable. Encore une fois, les voix n'étaient pas souvent très audibles alors qu'elles auraient peut être pu changer la donne vu qu'elles sont en chant clair. On applaudira cependant le charisme des deux chanteurs qui semblent s'être donnés à fond malgré le peu d'espace dont ils disposaient.
Vint ensuite enfin la bonne surprise du festival : Aktarum. Je n'avais pas écouté ce que faisait le groupe car j'ai un peu (vite) eu ma dose de groupes ressemblant à Finntroll mais sur scène en tout cas c'est bien plus sympathique que ces derniers : c'est plus mélodique donc forcement plus dansant, sans prétentions, et le jeune chanteur dégage une bonne humeur communicative malgré son obligation d'être derrière son clavier. Il ne perdra pas son sang froid avant le rappel quand son micro tomba en panne et il finira par annoncer avec le sourire : «Bon ben on va vous jouer une instrumentale !». Pour la petite histoire le micro s'est remis à marcher quand notre cher breton slammeur l'a pris et a hurlé dedans. Un concert bien sympathique même sans réelle ambiance médiévale. A partir d'Aktarum je dois reconnaître que le son est devenu meilleur et que je n'avais plus grand-chose à critiquer à ce sujet (il parait qu'il était fort vers la fin de la soirée mais je porte des protections auditives donc je ne m'en suis pas rendu compte).
On passe ensuite (enfin) à la grande Locomotive pour voir la fin du concert de Luc Arbogast. Je trouve que bien que cette musique très planante soit bien agréable à entendre, elle ne se prêtait pas trop à l'évènement : je l'imagine plus dans une taverne médiévale où l'on viendrait se reposer en fin de soirée. Pour le coup l'ambiance était au rendez vous.
Il fut suivi par Still Volk : si les morceaux sont sympathiques, le chant en français trouve très vite ses limites dans le sens où l'on s'en lasse. Je n'ai en effet pas une énorme envie de revoir le groupe rapidement malgré mon intérêt pour leur musique. Un petit exemple concret quand l'un des musiciens annonce : «Cette chanson parle du banquet». J'attendais personnellement que la phrase se continue mais il n'en fut rien et ça m'a semblé quand même assez ridicule comme introduction. Je crois que la trop grande taille de la scène et la distance par rapport au public n'étaient pas adaptées et je n'ai pas spécialement eu l'impression d'être plongé dans une autre ambiance.
C'est dans une Locomotive presque trop remplie que Bran Barr entra sur scène. Je compare cette musique à celle d'Aes Dana : bien trop agressive pour être intéressante en live. C'est la prestation qui m'a le plus ennuyé. Comme prévu, plusieurs musiciens d'autres groupes furent invités, notamment pour une reprise de Still Volk : je vous laisse voir les photos du moment le plus sympathique du concert.
Je n'aime pas spécialement Skyforger sur album mais il est vrai que sur scène ça passe mieux : ils ont bénéficié du plus bel éclairage de la journée avec une luminosité relativement élevée et des couleurs très variées. Moins violente que celle de Bran Barr, leur musique passe beaucoup mieux mais encore une fois j'ai pu déplorer l'absence d'atmosphère particulière lors de leur concert.
Fort heureusement Eluveitie était la pour rattraper tout ça dans une Locomotive un peu plus vide pour mon plus grand bonheur. La horde suisse a enchainé ses tubes dans la bonne humeur. A part les deux guitaristes un peu effacés (et le batteur de part sa position…), les autres membres étaient très présents et ont pu montrer ce dont ils étaient capables sur une grande scène. Quatre nouveaux titres furent joués : l'un d'eux est une reprise du morceau qui avait été déjà repris il y a quelques années par Manau ! Je ne sais pas si le groupe était au courant car le chanteur a juste annoncé que certains d'entre nous le connaitraient peut être vu que c'est une chanson française, mais de la à dire qu'il s'attendait à une fosse chantant en cœur sur un morceau que personne n'avait jamais entendu…
Ce qui est surprenant avec les concerts d'Eluveitie, c'est que l'on a l'impression que le public ne connais pas spécialement les morceaux mais passe quand même un excellent moment . Je dois avouer que je n'ai pas tout reconnu et à la différence de la plupart des autres groupes qui m'ennuient lors des morceaux que je connais peu, je n'ai pas vu le temps passer en compagnie de nos suisses ne parlant pas un mot de français. Vivement leur concert d'avril !
Encore une preuve que le public était vraiment bien ce jour là : quelques minutes après la fin du concert, le groupe est revenu sur scène pour ranger et l'ensemble des personnes qui était en train de quitter la salle s'est arrêté et les a acclamé à leur plus grande joie.
Setlist d'Eluveitie :
Bloodstained Ground
Your Gaulish War
Lament
Song Of Life
Of Fire, Wind And Wisdom
Dance Of Victory
An Dro
Inis Mona
Tegernako
Elembivos
Giamonios
Spirit
Uis Elveti
Même si j'ai été un peu déçu au niveau musical, j'estime qu'on ne peut plus parler d'amateurisme pour les festivals des Les Acteurs de l'Ombre. Si seulement tous les concerts parisiens organisés par de soit disant professionnels pouvaient être aussi agréables...
Et oui, pour une fois on n'a pas eu l'impression d'être pris pour de la merde (j'ai cherché une autre expression car je ne suis pas fan de cette vulgarité, mais c'est vraiment le sentiment que j'ai à 90% des concerts metal parisiens) avec des concerts qui commencent en avance (il me semble quand même que l'ouverture des portes a été légèrement tardive), qui ne durent pas longtemps, sans réglages de son dignes de ce nom (oui le son a parfois été mauvais, mais on voyait constamment l'équipe en train de se démener pour arranger ca), payés un prix exorbitant et avec des temps morts interminables.
Et quand on sait que l'événement a été organisé par des bénévoles, il ne me reste qu'un mot à dire : Bravo !
| Mikaël 18 Décembre 2007 - 2021 lectures |
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