Black Metal Is Rising IV
Live report
Black Metal Is Rising IV Nehëmah + Blodsrit + Farsot + Finis Gloria Dei + Balrog + Foscor + Aosoth
Le 17 Mai 2008 à Paris, France (Locomotive)
Chers lecteurs, c'est toujours le même plaisir que j'éprouve, lorsqu'en sortant du metro, j'aperçois un attroupement exotique d'hommes aux cheveux longs, de treillis, t-shirts noir et rangeos se pressant à l'entrée de la Locomotive. Et là, pour le coups, il ne s'agit de pas moins que LE festival black métal de la saison printemps/été 2008. Autant dire, un rendez-vous à ne manquer sous aucun prétexte pour tout les amis de Satan.
En effet, les Acteurs de l'Ombre nous ont ici concocté une après-midi entièrement dédié aux « arts noirs » avec une setlist variée, des vidéos artistiques pour mettre dans l'ambiance et faire oublier les soundchecks durant les entractes, un stand d'écrivains sociologues du satanisme et du BM (si j'ai bien compris), et même en invités, des authentiques desecrateurs de tombe de vieille.
Bref de quoi ramener beaucoup de monde, assez même pour utiliser la grande loco (et non la petite salle souterraine).
Pour autant, à 14:05, le public reste encore clairsemé pour assister à l'ouverture des hostilités, offerte par Aosoth.
AOSOTH
La dream-team parisienne, composée de MkM, chanteur culte d'Antaeus et de BsT, surtout connu pour ses ravages guitaristiques au sein d'Aborted et Balrog, accompagnés de musiciens de Genital Grinder (apparement) nous offre un départ sur les chapeaux de roue avec un black metal musclé qui va droit aux cervicales.
Le tout porté par une équipe visiblement de bonne humeur qui, malgré quelques pains de ci de là, saura bien chauffer la salle. On pourra d'ailleurs regretter de ne pas les voir jouer plus longtemps. J'aurais personnellement bien aimer voir Aosoth un peu plus tard dans la journée pour un plus long set, et à la place mettre un des autres groupes en première partie (suivez mon regard...)
-entracte-
Je me retrouve au bar, où sur des écrans sont diffusés comme prévu des court-métrages sombres.
Par exemple une scène montrant un homme nu tapant sur un cochon jusqu'à tuer la bête...
Puis il y eu diffusion du clip de Foscor, avant que ceux-ci n'apparaissent sur scène.
FOSCOR
Ce groupe espagnol qui m'était encore inconnu (et qui d'après un pote croisé peu avant le début de leur set pratiquent le pagan black) commence avec un son relativement mauvais (trop de basses) mais qui heureusement s'améliore au cours de la prestation. Cependant, malgré les bonnes bouilles des membres et un jeu de scène honnête (le chanteur en particulier me rappelle un des helvètes dans Astérix) les compos manquent d'originalités, et mise à part quelques passages épiques durant les derniers morceaux, on s'ennuie un petit peu.
Etant parti manger durant le set suivant, je passe la plume à notre ami riche en calcium pour vous parler de Balrog :
BALROG
Je les attendais avec une impatience non dissimulée et je n'ai vraiment pas été déçu. Le son au tout début était vraiment mauvais, on n'entendait même pas les vocaux, mais s'est amélioré très vite pour devenir tout à fait correct. Un concert très énergique avec des compositions très rentre-dedans. Un bémol toutefois, seul le côté brutal des derniers morceaux est ressorti, le côté sombre et malsain ayant été relégué au second plan, probablement à cause des aléas du son.
Von_Yaourt
FINIS GLORIA DEI
Un groupe qui a du ramener pas mal de monde, en effet, la horde toulonaise comptant dans ses rang d'anciens membres de Blessed In Sin, Kristallnacht et Seigneur Voland, dont, au chant, le peu recommendable Xaphan (créateur de Seigneur Voland). Dès le départ, la voix cadavérique dudit Xaphan résonne dans la salle, sur un fond de Black Metal old school avec un fort feeling « jammé » somme toute assez originale, on aura même droit à un solo de batterie (pas tout à fait génial, mais très inattendu dans un concert de Black Metal). Cependant les choses se gâtent lorsqu'en invité surprise, le chanteur de Blessed In Sin débarque sur scène et harangue la foule à la manière d'un chanteur de hardcore (comme l'a très justement fait remarquer Von_Yaourt, on se serait cru à Kickback) demandant à l'audience de montrer que les parisiens se montrent à la hauteur du public méridional, invitant un peu tout le monde à monter sur scène (enfin, pas tout à fait tout le monde, un membre d'une minorité éthnique devant encore boîter à l'heure qu'il est).
Le set se finira sur une « surprise », apparemment une reprise d'un morceau que je ne connaissait pas et qui fut à mon goût, sûrement le meilleur moment de leur prestation musicale.
Et hop,
-entracte-
Diffusion de nouvelles videos sombres auxquelles je n'assiste pas (les boissons étaient moins cher au Monoprix d'en face). Et retour pour un groupe à propos du quel notre cher Krow m'avait pas mal bassiné les oreilles, et que je n'avais pas encore eu l'occasion d'écouter :
FARSOT
Dès leur arrivée sur scène face à un public à nouveau très clairsemé, les allemands contrastent tout de suite avec les énergumènes qui les ont précédé. En effet ici ce sont le professionnalisme et une certaine froideur qui sont mises en avant. La musique aussi change radicalement, car ici nous avons à faire à un Black Metal Doomesque léché aux élans Post-Rock.
Le chanteur, au jeu de scène très dramatique me rappelle un peu un Aaron Stainthorpe (My Dying Bride) sans le côté clodo/christ en croix. Il me faut aussi un bon moment pour réaliser que le guitariste lead et le bassiste ne sont pas des femmes. Enfin bref, pour moi, l'alchimie sonore prends très vite, et au vu de la vitesse avec laquelle se re-rempli la salle, je en suis pas le seul.
Plus le temps passe meilleurs les morceaux se font, et à la fin, à l'instar du public qui applaudira très longtemps, je suis conquis.
Cependant, nous ne sommes pas tous de cet avis, voici donc, la version des faits du camarade Von_Yaourt (histoire d'emmerder Krow et parcequ'on est démocratique ici, c'est ça le petit plus thrasho) :
Je m'attendais à me faire royalement chier, et là encore, je n'ai pas été déçu : ceci ne fût ni plus ni moins que le concert le plus chiant de ma vie. Passé le premier morceau, rien ne ressort de ce groupe de post-rock à chant black metal, et c'est sans aucun regret que je suis remonté au bar où malheureusement, le son était tout aussi fort que dans la salle : j'ai passé les 50 minutes les plus longues de ma vie à espérer que ce calvaire s'arrête. Les américains, au lieu de passer du Deicide aux prisonniers de Guantanamo feraient mieux de passer du Farsot, le résultat serait immédiat. J'ai encore préféré Secrets Of The Moon et Neurosis au Hellfest, c'est dire. Par contre, rien à dire au niveau du son, il était tellement propre qu'on aurait pu nettoyer les chiottes de la Loco avec.
Von_Yaourt
Au moins, c'est dit...
-entracte-
Diffusion d'un nouveau court-mètrage assez interessant faisant le rapprochement entre le phénomène des sorcières dans les temps anciens et l'hystérie de nos jour, le tout accompagné d'images de nonnes folles et d'autres vieux films assez amusants.
BLODSRIT
Seuls représentants des scènes nordiques ce soir, les suédois de Blodsrit on sorti le grand jeu niveau accoutrement, et même si ce n'est pas non plus Arcturus, ils avaient un petit côté pirate que j'ai trouvé fort sympathique. Le son lui est malheureusement assez approximatif, le jeu un peu brouillon et le résultat sonne moins épique et entraînant qu'il aurait du. Cependant, la formation, et le chanteur en particulier compensent avec un excellent jeu de scène. Celui-ci allant même, au grand dam des organisateurs et des narines sensibles, jusqu'à balancer du sang pas frais sur l'audience avant de se verser le reste de la bouteille sur la tête. Un bon concert donc, mais qui aurait pu être meilleur avec un son mieux géré.
-dernière entracte-
Avec un film particulièrement gore où se mêlent décapitation, nécrophilie, et autres trucs pas clairs, histoire de faire frissonner le public avant l'arrivée de la tête d'affiche :
NEHEMAH
Après 5 ans d'absence sur scène, et la sortie en 2004 d'un Requiem Tenebrae qui marqua les esprit, les lyonnais reviennent. Autant dire qu'avant même le levé du rideau, la foule dans la fosse était compacte et transpirant l'impatience.
Lorsque Corven arrive dans un coin de la scène, vêtu tel un nazgul de hardes noires, alors que le guitariste, se situe stratégiquement à l'autre bout de la scène, laissant un grand vide glacial au milieu, on atteint le paroxysme de la soirée. Comme si la mort passait récolter les âmes après le concert, comme la nuit éternelle qui viens faire oublier tout ce qui a eu lieu précédemment. Malgré un son très imprécis (en particulier en début de concert) et un synthé totalement inaudible (du moins d'où je suis), l'ambiance est là. Le concert dure une bonne heure, et malgré les lumières roses fréquemment utilisées, et la mise en scène très particulière, le ridicule n'est jamais frôlé. A la fin le public en redemande, mais c'est palpable dans l'air, Corven et sa bande ne reviendront pas.
On pourra seulement reprocher un jeu de batterie un peu faible sur les batteries de grosses caisses, et certaines longueurs dûe à la nature très répétitive de la musique de Nehëmah. Cependant, ce show reste à mon goût, un excellent clou de cet excellent festival.
Ponctualité, qualité du service et des prestations... Vivement la 5ème édition du Black Metal is Rising. Encore merci aux Acteurs de l'Ombre.
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