Hellfest 2008
Live report
Hellfest 2008 Troisième jour
Le 22 Juin 2008 à Clisson, France
BETWEEN THE BURIED AND ME : (Mitch) Pas vraiment les meilleures conditions (premier concert de la journée, dernier jour qui plus est) mais ces gamins prodiges sauront délivrer un autre concert majeur de ce festival. Le groupe semble heureux de jouer face à cette petite foule aux anges et délivrera un set sans fautes avec un son quasi-studio. Calé devant la scène, pas mal de gens auront pu essayer de décortiquer le jeu des musiciens, mais rien à dire ces mioches sont des bêtes! Le problème avec ces groupes prog', c'est que leur titre font rarement 4 minutes mais plutôt 10... Alors lorsqu'on a un crénau de 30 minutes cela fait vraiment trop court et la bouche avec le filet de bave, on restera clairement sur faim, surtout lorsque BTBAM ose terminer avec le majestueux "White Walls"... Frustrant. Rendez-vous l'année prochaine (nouvel album + tournée suivant)!
Set-list :
Selkies : The Endless Obsession
Prequel To The Sequel
Viridian
White Walls
MUNICIPAL WASTE : (Thomas Johansson) Que c'est bon le thrash, quand c'est joué sans prise de tête et avec conviction par quatre lascars enchaînant les riffs comme des pintes. Références à Tankard, morceau gag de 15 secondes dédié à Cliff Burton, vannes à gogo sur Slayer (Sorry guys ! They ain't gonna play tonight! - qui a dit : on aurait survécu ?) et enchaînement non stop de caviars maison ("Beer Pressure", "Unleash The Bastards", "Nailed Casket") : ne restait plus qu'à boucler l'affaire avec la géniale "Born To Party". Municipal Waste is gonna fuck you up !
(Chris) Municipal Waste, du thrash en bermuda! Et ben j'aime bien les bermudas moi alors: voilà un groupe qui ne se prend pas la tete, qui a le style et l'attitude thrash, et qui envoie du boudin sec tout en gardant le sourrire! Entre Suicidal et le thrash classique américain, Municipal Waste tire son épingle du jeu et ça donne la peche de bon matin. Je n'attendais rien d'autre et je suis bien heureux de les avoir découverts sur scène Sourire
YEAR OF NO LIGHT : (Krow) Jamais écouté ce groupe, seulement connu de réputation. La seule information dont je disposais à leur sujet était qu'ils jouent du postcore. Je vais donc voir, et je m'aperçois pour mon plus grand malheur que le groupe avait commencé à jouer 20 minutes plus tôt (avance rattrapée dans la journée cela dit). Je ne vois donc qu'une chanson et demi, mais putain, c'était intense et hypnotique. A tel point que j'ai filé acheter le vinyl directement après le concert. La surprise qui fait plaisir.
PRIMORDIAL : (Krow) Après la prestation de Nemtheanga le vendredi avec Watain, le concert de Primordial était l'un de ceux que je ne pouvais manquer. Et j'ai bien fait d'être là pour les voir, car c'était l'un des meilleurs concerts du festival. Une ambiance prenante, avec des morceaux très denses mais aussi chargés émotionnellement qu'un orage, Nemtheanga sublime le tout de sa voix épique et dramatique. Un très très grand concert avec un très très grand frontman pour un très très grand groupe.
(Chris) Primordial au Hellfest pour moi c'était encore une énième cerise sur le gateau, un groupe que j'adore et qu'il me tardait de voir. Et bien encore une fois je ne regrette pas d'etre venu, car bien que Primordial n'ai pas de mosh parts ou de blasts beats qui tuent, c'était bien l'un des meilleurs concerts du Hellfest! Un Nemtheanga qui harrangue les foules, un groupe qui reproduit à la perfection les rythmiques lancinantes et hypnotiques de leurs meilleurs morceaux, un public qui suit, voilà ce que j'appelle du concert! Alors on oublie la chaleur qu'il fait sous la tente du Discoverstage, le beau soleil qui brille au dehors, et on se retrouve sur les lointaines plaines Irlandaises, à pleurer sur la perte de nos frères de sang... un grand moment, à revoir dès que possible.
ORIGIN : (Thomas Johansson) Un bon set de la part des américains mais comment dire ... peut être qu'au bout de dix fois j'arriverai à différencier les morceaux ? Origin, ça a beau être puissant, ça reste trop monolithique et linéaire pour m'arracher autre chose que des applaudissements polis. Pas le groupe brutal du weekend en ce qui me concerne, Dying Fetus ou Rotten Sound les enfonçaient largement en terme d'intensité.
OBITUARY : (Thomas Johansson) C'est toujours avec grand plaisir qu'on accueille les floridiens, adeptes d'un death metal mid tempo bien groovy et bien lourd, à contre courant de l'évolution du genre vers toujours plus de blasts et de brutalité. Sans Allen West ni Trevor Peres mais avec Ralph Santolla, Obituary a fait la part belle aux deux derniers albums avec "On The Floor", "Slow Death", "Drop Dead" ou encore "Evil Ways". Des titres joués encore plus lentement que sur CD, d'une lourdeur incroyable, pour une efficacité maximale. Les vieux morceaux n'ont pas été oubliés avec deux extraits de "Cause Of Death" et l'incontournable "Slowly We Rot". Au rayon solis, Santolla s'est fait plaisir (souriant durant tout le set, blaguant avec Frank Watkins), sans forcément coller aux versions originales mais ça passait plutôt bien. Seul regret perso, l'absence de titres de "World Demise". Un très bon moment sinon !
(Nikta) Pas de grande surprise avec Obituary, on sait à peu près à quoi s'attendre à chaque fois. J'ai été plutot agréablement surpris par les morceaux du dernier album qui passent beaucoup mieux en live je trouve. A part ça les classiques sont toujours aussi efficaces (raaaah ce "Slowly we rot"!!) mais comme mon pote TJ je suis assez déçu de ne pas avoir eu droit à un petit peu de "World Demise", tant pis ce fut quand même un bon show.
(Chris) Je suis pas fan d'Obituary, et ben c'est pas aujourd'hui que ça va changer! J'aime bien la dégaine du chanteur avec ses cheveux jusqu'aux genoux, mais ça s'arrete là: rien ne m'accroche vraiment chez ce groupe. Suivant!
OPETH : (Krow) Vu pour la première et dernière fois au Hellfest 2006, j'avais trouvé leur concert assez intéressant et prenant. Mais cette année… Pfiou, j'ai trouvé ça mou… mais mouuuuuu… Quelle déception, rien à dire de plus.
(Chris) Je n'ai vu que le début de leur prestation (3 premiers titres), j'ai trouvé ça plutot pas mal meme si on sent qu'ils sont plus à l'aise dans une salle qu'en plein air. J'ai eu l'impression qu'ils alignaient des titres plus "pechus" que d'habitude, pour cadrer à l'ambiance générale du fest, mais c'est peut etre qu'une impression... en tout cas le nouveau gratteux, que je découvrais ce jour là, n'est pas un manchot lui non plus, il est meme moins statique que Lindgren (pas difficile!), mais je préferais justement ce dernier, tellement statique et dans sa musique qu'il nous incitait à la contemplation nous aussi... bon on s'en fiche, c'est Mikael qui fait le show comme toujours ("all the bands today are awesome...except us...cause we are fabulous!") et j'aime ça. Ah petit moment choquant du jour: le bassiste a les cheveux courts! J'ai failli pas le reconnaitre...
ROTTEN SOUND : (Thomas Johansson) Absolument énorme. Album après album, les finlandais sont de plus en plus impressionnants sur scène. Aucun (mais alors aucun!) temps mort pour une prestation d'une violence ahurissante. Passée une intro bien charnue façon S.O.D., c'était du pilonnage en règle avec un enchaînement quasi ininterrompu des meilleurs extraits de "Exit" (Taaaarrrgeeeeets !!!!!), "Consume To Contaminate" et "Cycles". Génial de bout en bout, le séisme du weekend.
(Nikta) Peut être le set le plus intense du fest. Absolument aucun temps mort, une véritable boucherie devant un public conquis (de même que le groue qui semblait visiblement heureux de l'accueil) et déchainé! Le grind des finlandais passent comme une lettre à la poste mais je vous dis pas la gueule de la boite aux lettres à la fin du concert! Excellent!
(Chris) Du pillonage en règle, de la boucherie chevaline et je vous laisse les morceaux, Rotten Sound ça débouche les conduits auditifs! Très efficace les enchainements de titres, on a l'impression que ça grinde non stop. L'ami Thomas est à fond dedans Sourire et ce ne fut pas le seul. Encore un groupe qui passe haut la main le controle qualité de l'exercice scénique.
NOFX : (Mikaël) Sans eux je ne serais pas venu au Hellfest. J'aurais même pu acheter le tshirt créé pour l'occasion - « I am only here for NoFX » - s'il n'avait pas coûté 20 euros (pour un tshirt avec juste une phrase qui n'a plus aucune signification après le festival, c'est un peu abusé).
Et je n'ai pas été déçu : le groupe le moins métal du festival m'a fait vivre le concert le plus extrême de ma vie. En effet, après être arrivé sur scène en ayant bien bu au point que les roadies leur courraient après pour finir les derniers réglages, après avoir fait venir sur le côté droit de cette scène une vingtaine de leurs amis, les quatre punk rockers de 40 ans se sont mis à jouer une instrumentale en guise d'introduction…et de déclenchement d'une tempête de sable et de terre dans la fosse.
Je dois avouer que je m'en serais passé : ce fut assez éprouvant d'avoir à profiter de chaque accalmie pour lever la tête et respirer, d'avoir mal à la gorge, d'avoir à fermer les yeux assez souvent, le tout en évitant les divers excités et le bracelet à piques de la punk à côté de moi. Mais pour citer NoFX sur un titre qui ne fut (malheureusement) pas joué : « When did punk rock become so safe ? When did the scene became a joke ? ». Nous étions loin du cliché du punk rock moderne qu'ils ont en horreur.
Le groupe ne s'est pas moqué de nous. Tout en ayant clairement la sensation de ne pas être à leur place, les musiciens ont pris la chose à la rigolade et nous ont même joués quelques riffs de vieux metal que je n'ai pas reconnus ; ils se sont moqué des autres groupes du festival qui dont les batteurs ont besoin d'une double pédale et nous ont concocté une setlist bien variée, entrecoupée comme d'habitude de petit discours amusants.
Dans la fosse, c'était Bagdad. Entre les pogos, les slams, la poussières, la chaleur : tout le monde se débrouillait comme il pouvait. Quelqu'un portait même un masque de chirurgien !
Les moments forts furent le chaotique « Stickin In My Eye », le rapide « Linoleum » , un « Champs Elysées » repris en chœur par le public pour le plus grand bonheur de Fat Mike qui ne se souvenait pas trop des paroles, « I Wanna Be An Alcoholic » joué 2 fois d'affilé (comme en sourdine la première fois à cause d'un problème technique et normalement juste après), et enfin un final génial avec « Theme From A NoFX Album » qui s'est vu rallongé de plusieurs minutes par Eric Melvin qui ne voulait plus s'arrêter de jouer de l'accordéon au point que le claviériste du morceau « Franco Unamerican » et venu sur scène pour chanter le refrain une dernière fois.
Même si j'ai encore cette terre en travers de la gorge (au sens propre comme figuré), ce fut un excellent concert avec un public très ouvert contrairement à ce qu'on aurait pu penser. Vivement le prochain !
Setlist (dans le désordre)
Intro
Stickin In My Eye
Kill All The White Man
Champs Elysées
Murder The Government
Leaving Jesusland
Seeing Double At The Triple Rock
Bob
What Now Herb
I Wanna Be An Alcoholic
Louise
Linoleum
Theme From A NoFX Album
Franco Unamerican
Radio (Rancid Cover)
The Brews
Bottles On The Ground
Fuck The Kids
Perfect Government
Dinausaurs Will Die
Don't Call Me White
(Chris) Bon Mikael est fan il a quasi tout dit. Moi je venais en amateur, j'aime bien ce groupe et c'est quand meme rare de les voir en France. Je retiendrais un humour absolument délicieux, un best off admirable au niveau de la set list, bref un grand moment de musique. Je ne sais pas si tout le monde a capté les blagues en langue anglaise, mais entre le coup de la pédale unique ("regardez, notre batteur n'a qu'une seule pédale! pas de double!"), de la bannière ("tous les groupes aujourd'hui ont des bannières gigantesques, on manquait de budget alors contemplez notre carré grésillant c'est tout ce qu'on a pu avoir") et quelques allusions géopoliticiennes non dénues de sens ("auparavant c'est vous les français qu'on haissait dans le monde, maintenant c'est nous! bravo la france on aimerait bien savoir comment vous avez négociés ça!"), y'avait de quoi se marrer! Les compos étaient presque anecdotiques à coté, à part un "Champ Elyzées" qui a son petit succès. Mais j'ai du m'éclipser pour ne pas rater...
(Mitch) Festif au possible! Tous les tubes de ma jeunesse punk/rock californien on été joué et quel plaisir! Les keupons sont beaucoup plus excités que les métalleux et se déchaînent littéralement dans la fosse, créant un nuage de fumée de poussières énorme tout le long du set. Les blagues entre chaque titre donnent une bouffée d'air, changeant des groupes peu communicatifs. Excellent concert!
DYING FETUS : (Chris) DYING FETUS!!! FUCKING DYING FETUS!!! Ou le meilleur du concert du Hellfest 2008 à mes yeux. Le seul que j'ai vécu dans la fosse (je me fais vieux, 'comprenez), en intégralité, complètement en transe à l'écoute de tous ces brulots, dont quelques perles qu'on entendait plus depuis des lutres: "We Are Your Enemy", "Raped On The Altar", "Pissing In The Mainstream" enchainé avec "Kill Your Mother // Rape Your Dog"... "Killing On Adrenaline" bien entendu, un titre ou deux de "War Of Attrition", mais aucun de "Stop At Nothing"??? et pour finir un "Praise The Lord (Opium of the Masses)" absolument gigantesque comme toujours.
Je ne peux vous parler que de là ou j'étais, au coeur du conflit, conflit armé et sans pitié aucune, ou l'on rendait coup pour coup et ou chacun défendait sa vie et sa dignité jusqu'au dernier souffle: à quelques pas des maitres du Brutal Deathcore (on va l'appeler comme ça), on survit ou on crève! Bref, meme avec un line up réduit à 3, des zicos toujours aussi statiques, Dying Fetus a une fan base de tarés, et ça se traduit par un public déchainé, déchainé comme je n'ai vu aucun autre groupe du fest en profiter (mais je vous accorde que j'ai surement raté quelques beaux pits bien sympas par ailleurs), avec en moyenne un slammeur par tranche de vingts secondes...des mecs qui marquent les breaks et les mosh parts d'un violent coup de poing vers le ciel... la folie totale quoi. Impossible de résister à ce tourbillon de violence, de ne pas etre pris à la gorge par la rapidité de blast du nouveau blast, ou perdu dans les growls de Gallagher.. Dying Fetus vainqueur par KO au Hellfest, très pro dans l'attitude scénique; dommage qu'il n'y ai pas eu de rappel et un départ rapide de la scène, j'aurais adoré une démonstration à la Testament qui s'incline devant le public mais quelque chose me dit que meme devant le meilleur des publics ce n'est pas le genre de la maison.. pas grave on a été servi et ravi, merci le Fetus.
AT THE GATES : (Thomas Johansson) Un concert lancé par un putain de GO ! vociféré par Tompa ne peut être que mythique. Même si je ne suis pas un fin connaisseur du groupe (je n'ai vraiment écouté que "Slaughter Of The Soul" et, tout récemment, "Terminal Spirit Disease"), ce concert d'At The Gates m'a mis à genoux. "Cold", "Terminal Spirit Disease", "Under A Serpent Sun", quelle patate monstre ! Et cette interprétation dantesque de l'hymne "Blinded By Fear", une hallu complète. Bref, là où j'attendais Carcass, je me suis pris At The Gates en pleine poire. Top 5 !
(Krow) Dans mes souvenirs, j'aimais pas ce groupe. Et bien leur concert m'a donné envie de leur redonner une chance, tellement j'ai trouvé qu'ils assuraient et que leurs morceaux envoyaient des buchettes.
(Chris) J'ai raté les premiers titres d'ATG pour cause de Dying Fetus aigue: arrivé sur "Terminal Spirit Disease" j'ai retrouvé le son d'antan, à l'identique ou presque: y'en a qui tueraient encore aujourd'hui pour avoir un son aussi énorme en live! Les compos n'ont pas vieillis, ça buche bien et on a l'impression que "Slaughter Of the Soul" est sorti y'a 6 mois tellement ils le défendent bien! Un best of bien assaissonné de compos anciennes et récentes, pour un concert d'anthologie. Allez, je ne peux pas croire que vous n'allez nous faire une petite tournée européenne maintenant...ou un DVD live?
(Mitch) La crucifixion sur place... Le coeur battant à la chamade quelques minutes avant leur entrée, la crise cardiaque est arrivée dès le cultissime riff d'intro de "Slaughter Of The Soul"! La fosse est complètement déchaînée et lorsque je regarde autour de moi je vois ces chevelus le sourire béhat mimant avec leurs mains ces riffs que n'importe quel métalleux musicien a du s'essayer, je n'étais pas le seul donc. Rien que le sourire de Tompa et les quelques esquisses des jumeaux suffisaient pour comprendre que ce concert n'était bati que sur "se faire plaisir point barre". Les tensions d'en-temps avaient disparu et cela aurait fait croire à un groupe d'aujour'hui tellement leur musique pompée à la moelle se veut intemporelle. La set-list prévue pour atomiser le public aura parfaitement fonctionnée, avec un "Blinded By Fear" totalement orgasmique! Evidemment axée sur la pierre angulaire Slaughter Of The Soul, le groupe n'en oubliera pas pour autant les vieux de la vieille avec des titres (qui m'ont donné envie de me replonger dans leurs débuts) comme "Raped By The Light Of Christ" ou encore "Kingdom Gone", ce dernier annonçant le départ de la bande avec ses 45 minutes bien trop courtes. L'un des meilleurs concert de ce festival, je peux mourir heureux! Rendez-vous dans 10 ans?
Set-list :
Slaughter of the Soul
Cold
Under a Serpent Sun
The Swarm
Terminal Spirit Disease
Suicide Nation
Raped By the Light of Christ
World of Lies
-------------
Blinded By Fear
Kingdom Gone
SHAI HULUD : (Mikaël) Arrivé en cours de concert ; je dois avouer que je ne serais pas resté jusqu'au bout si je n'avais pas eu l'espoir que le groupe joue sa reprise de NoFX (« Linoleum »). Oui oui, même si je l'avais vue jouée par NoFX une heure avant. Elle ne fut pas jouée ou en tout cas pas après mon arrivée et au final Shai Hulud n'est toujours pas ma tasse de thé aussi bien sur album qu'en concert. Je trouve ca trop brutal et saccadé alors que j'apprécie ce qui est fluide et mélodique. Les musiciens et le chanteur en particulier avaient une bonne prestance et le public semblait ravi.
COMEBACK KID : (Mikaël) Je les avais vus à la Scène Bastille un soir ou j'avais trop de choses en tête. Je n'avais pas vraiment profité de ce concert qui ne m'avait pas spécialement donné envie de les revoir : j'y suis juste retourné parce que j'aime ce groupe sur album. Et je ne le regrette pas ! La fosse était remplie d'une horde de spectateurs faisant du KDS au milieu des pogos et ce fut assez amusant de traverser la fosse tout en les évitant. Le groupe était vraiment très content du nombre de personnes venu les voir alors que Motorhead jouait sur la grande scène. Les musiciens se sont donnés à fond pour nous en remercier et ce fut ma seconde claque de la journée. Il ne restait plus beaucoup d'énergie en moi à la fin de ce concert.
MORBID ANGEL : (Thomas Johansson) Si on m'avait annoncé que ce serait Morbid le meilleur groupe du hellfest 2008, j'avoue, j'aurai rigolé. La faute au très mauvais souvenir laissé par "Heretic" en son temps, et aussi à l'absence discographique prolongée du meilleur groupe de death des années 90. Et bien pour une erreur, c'en était une, et monumentale !
Excepté un "Bil Ur-Sag" méconnaissable, c'est sur "Altars Of Madness" et "Covenant" que Morbid Angel a axé la majeure partie de son set. "Chapel Of Ghouls", "Maze Of Torment", "Blood On My Hands", "World Of Shit" et les monumentales "Sworn To The Black" et "God Of Emptiness" (sur laquelle David Vincent invitait le public à chanter). N'en jetez plus ! Le son, parfait, faisait pour la première fois du weekend la part belle aux solos (somptueux) de "Where The Slime Lives" (quel interprétation magique!) et de l'autre extrait de "Domination" ("Caesar's Palace ?"). Domination, puisqu'on en parle, dont l'aura planait sur le nouveau titre joué ce soir là (et ils s'excusaient presque de balancer du neuf, alors qu'on n'attendait que ça!), "Nevermore", très proche de "Dominate" il m'a semblé, à un long break central près. Du très bon en tout cas, qui met l'eau à la bouche avant le nouvel album à venir. Chapeau bas messieurs, et 666 tartes dans ma gueule pour avoir douté de vous. Ultime.
(Krow) Je rate le début, mais les trois quarts du concert restant furent monstrueux, une ambiance poisseuse palpable, une très grande puissance cradingue, et une assurance folle. L'un des meilleurs concerts du festival, et qui sera le dernier pour moi. Pour finir, un excellent weekend, dont je compte bien me rappeler pendant quelques années encore.
(Chris) Arrivé à Morbid Angel, j'avais vraiment pris cher niveau fatigue, donc j'ai suivi à moitié le concert, mais j'étais suffisament conscient pour constater la puissance de cette prestation. Encore une fois, ce dimanche vit l'unes des meilleures prestations du Hellfest, "le meilleur pour la fin" comme on dit! Set list classique et efficace ("Pain Divine" en second titre joué YES), un nouveau titre qui promet (et un refrain "Nevermore" accrocheur car on s'en souvient tous encore!), un David Vincent aussi posé entre les morceaux qu'aggressif lorsqu'il hurle ses paroles (contraste intéressant d'ailleurs), Morbid Angel a tout pour plaire ce soir là. Vraiment une tuerie, et bien que n'ayant jamais été plus enthousiaste que ça sur l'Ange Morbide, c'est décidé s'ils passent à Lyon j'irais les voir pour renouer avec ce concert qui m'a définitivement convaincu.
(Mitch) Autre concert magistral de ce festival! Pas particulièrement fan de leur death metal, leur musique rouleau-compresseur (malgré une batterie ultra-triggée casse bonbons) n'avait rien à envier aux ptits jeunots ultra techniques. Et que dire de Destructhor, nouveau guitariste des Anges Morbides, ce guitariste s'enfile les soli à une vitesse hallucinante (la vitesse de ses mains encore une fois!!!) de manière totalement naturelle. Hâte d'entendre ce que va apporter le Norvégien aux papys Floridiens, leur nouveau titre "Nevermore" étant foutrement efficace! Pour Myrkskog, le bonhomme m'a assuré que l'album serait enregistré à la fin de l'année (même reponse qu'il y a deux ans...), wait and see!
Set-list :
Rapture
Pain Divine
Maze Of Torment
Sworn To The Black
Dawn Of The Angry
Nervermore
Blood On My Hands
Lord Of All Fevers And Plague
Chapel Of Ghouls
World Of Shit (The Promised Land)
Where The Slime Live
God Of Emptiness
CULT OF LUNA : (Mikaël) Cult Of Luna, c'est très beau mais c'est long. Voilà ce que je me disais suite à leur passage à La Locomotive (Paris) en février 2007. Depuis, j'ai un peu plus assimilé la musique du groupe et malgré un bon mal de dos, j'ai trouvé ce concert plus agréable à regarder en entier. Comme la première fois, j'avais la plupart du temps l'impression de voir des poissons dans un aquarium: sans lui manquer de respect, le groupe n'est pas focalisé sur le public et joue dans son monde. Un son et des lumières magnifiques, une setlist sympathique à laquelle manquait peut être le morceau « Finland » et un public sous le charme, applaudissant entre chaque morceau : une petite heure de bonheur où la beauté se faisait violente à l'image de ce final épileptique pendant lequel le dernier riff fut repris en boucle et crescendo par les trois guitaristes réunis sur le milieu de la scène avec dans leur dos des éclairs de lumière blanche dont la fréquence suivait le tempo.
ENVY : (Mikaël) Il était une heure du matin quand Envy entra sur scène et je n'avais plus le courage de rester debout. J'ai donc passé presque tout le concert allongé dans un coin, les yeux fermés. Je me suis tout de même relevé pour les quatre derniers titres et à l'instar de Comeback Kid, Envy a su effacer le mauvais souvenir de leur concert au Trabendo qui m'avait laissé de marbre. Cette fois ci, le groupe a su me faire planer. Sur le dernier morceau, un guitariste donna sa guitare au public pour qu'il puisse la gratter à sa guise et augmenter la cacophonie d'un final contrastant avec la précision du reste du concert. A deux heures du matin, il faisait enfin vraiment nuit et c'est éclairé par les magnifiques structures du Hellfest que je quittais le site, des souvenirs (et de la terre) plein la tête.
(Mitch) Blasé par Slayer (honte à moi je sais, la fatigue y jouant sûrement), c'est avec simple curiosité et les paupières lourdes que je me dirige vers le Discovery Stage pour les Japonais d'Envy. Et ce n'est pas une simple claque que j'ai prise ce dernier soir mais tout simblement l'un des plus beaux concerts que j'ai pu faire de ma vie. Peut-être un côté "émo" enfoui mais j'ai rarement eu autant de frissons (la larme à l'oeil) en regardant un groupe joué (bon okay At The Gates...), ne connaissant en plus le groupe que par quelques mp3 et ses nombreux live-reports aux commentaires dytirambiques, éloges que je comprends tout à fait désormais. Toutes les conditions étaient présentes pour vous prendre les tripes, une salle intimiste, une nuit étoilée, un jeu de lumière à la fois ennivrant et planant, des musiciens possédés et un chanteur qui avec un seul mot vous attaque droit dans vos émotions les plus refoulées. Le regard porté sur le public, le charme n'opérait pas que sur moi, tous ces gens étaient sous l'emprise (sans temps mort) de la musique d'Envy à l'image d'enfants émerveillés par une histoire contée. Le Hellfest ne pouvait pas mieux se clôturer... Tout simplement magnifique.
SLAYER : (Thomas Johansson) Des quatres vétérans thrashers, soyons clair, seul Dave Lombardo a tenu son rang. Le bougre n'a d'ailleurs cessé de dynamiser les morceaux en rajoutant de la double à foison, mais ça n'a pas suffi à réveiller un public fatigué par trois jours de fest et encore sous le choc d'avoir assisté à la resurrection de Morbid Angel. Araya ramait derrière le micro et, chose surprenante, Jeff Hanneman était lui aussi dans un mauvais soir, laissant au seul Kerry King le soin de torcher des solis à peu près ressemblants aux versions studio. Pas un grand Slayer donc, loin s'en faut.
On trouvera quand même quelques satisfactions dans la setlist, vaguement audacieuse, car ce qu'on guette également dans un concert de Slayer, c'est le choix de titres un peu moins conventionnels que les indéboulonnables "War Ensemble", "Mandatory Suicide" et "Angel Of Death". On a donc apprécié que le groupe pioche pas mal dans son petit dernier, l'inégal "Christ Illusion" avec pas moins de quatre extraits. "Cult" passe bien, "Jihad" un peu moins, et "Eyes Of The Insane" est toujours aussi minable. "Supremist" déchire par contre ! Sinon "Payback", même jouée sous morphine, ça le fait, comme l'enchaînement "Chemical Warfare/Ghosts Of War" et la toujours appréciable "Hell Awaits". Toujours aucun morceau de "Divine Intervention" par contre.
A l'arrivée, le concert le plus faible de Slayer qu'il m'ait été donné de voir et la confirmation, avec Sepusoulfly Conspiracy, que certains héros du thrash sont vraiment fatigués.
(Nikta) Le thrash ça conserve qu'ils disaient. Ouais ben ça doit surtout conserver les auditeurs alors parce que là les papys de Slayer avaient un peu l'air de jouer sous Lexomil. Bon c'est vrai que le public était quelque peu lessivé par 3 jours de fest mais on a assisté à un set franchement décevant, manquant cruellement d'intensité à part Mr Lombardo qui avait les pieds qui le démangeait visiblement (enfin audiblement plutot). Que dire? Bien sûr les "War ensemble", "Angel of death", "Hell awaits" et cie font toujours leur petit effet mais un peu plus de conviction n'aurait pas été de trop. Un grand mouais...
(Chris) Finir un fest sur Slayer, c'est devenu une habitude on dirait: je ne compte plus le nombre de Wacken / Fufy Fest / Dynamo / Hellfest que j'ai fait, ou c'est les thrasheurs américains qui bouclaient la danse. Sauf que le temps a fait son oeuvre, et je crois bien que c'est la première fois de ma vie que je vais etre aussi négatif sur mon ex-groupe préféré, vénéré et adulé de tous les temps: ce soir là, Slayer fut ... chiant. Le temps fait son oeuvre, et on peut difficilement leur reprocher quoi que ce soit pour avoir tant oeuvré à la cause du métal, mais les 4 mousquetaires du thrash sont définitivement en bout de course et ça se sent. Il reste Lombardo qui envoie toujours du bois, mais pour combien de temps? Ils avaient tous l'air de se faire royalement chier, mercenaires du métal venus récupérer leur cachet et repartir sur la coté Californienne... dommage d'autant plus que la set list nous a servi du "Ghosts Of War" (une rareté!), et un "Chemical Warfare" encore très efficace ("Fuck It UUUUP!!).. mais pour l'énergie, j'irais réécouter "Decade Of Aggression" plutot. Et puis les nouveaux titres.."Jihad" et son intro moisie faisait tache, vraiment. Pour tout vous dire j'étais épuisé et je suis parti pendant "Payback" (y'avait du bon reste là par contre), pour écouter le reste de loin.. Le Temps 1 - Slayer 0, mais je le répète on ne peut pas trop leur reprocher quoi que ce soit, ils nous ont déjà tellement donnés sur 20 ans d'existence... Rest In Peace ?
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